Aston Martin veut profiter de Singapour pour revenir sur Mercedes F1

Comme il était à craindre, Aston Martin F1 a souffert dans les grandes lignes droites de Monza. Mais l’équipe verte pourrait bien revenir en pleine forme à Singapour, un tracé qui devrait davantage lui convenir.

Cela fait 16 Grands Prix de suite qu’Aston Martin F1 finit dans les points dans le championnat : la preuve que Tom McCullough, responsable de la performance chez Aston Martin F1, fait bien son travail.

Une 17e arrivée dans les points consécutive ne sera-t-elle pas qu’une formalité à Singapour selon le manager de l’équipe ?

« Marquer des points 16 fois de suite est difficile à faire - il est facile de sous-estimer à quel point c’est difficile. En fin de compte, nous nous battons contre des équipes bien établies, et nous sommes encore dans notre période de croissance – on découvre une nouvelle usine et on embauche du personnel. »

« Pour finir premier, il faut d’abord finir, et la fiabilité a été l’un des points forts de l’équipe jusqu’à présent. Notre série de résultats témoigne des qualités d’exécution de l’équipe, de Lance et de Fernando ; lorsque les marges sont si faibles dans la chasse aux points, il faut un effort considérable pour renverser la vapeur. »

Pour voir la victoire, il faudra cependant qu’Aston Martin F1 hausse un peu son niveau de jeu en performance pure.

Alfa Romeo ou Haas vont apporter de grosses évolutions lors des prochains Grands Prix. Et Aston Martin F1 selon McCullough ?

« Nous sommes sur la même voie de développement depuis 18 mois. Notre philosophie n’a pas vraiment changé ; nous continuerons à apporter des pièces sur la piste d’ici la fin de l’année. De nombreuses pièces ont été apportées il y a un certain temps et, lorsque nous arriverons sur le circuit, d’autres arriveront. »

« Même si la partie européenne de la saison est terminée, nous continuons à apporter des pièces à la voiture. Il n’est pas aussi facile d’apporter ces pièces sur le circuit pour les courses hors d’Europe et nous devons tenir compte des délais de livraison, mais nous aurons du fret tardif qui arrivera sur le circuit jusqu’au vendredi matin - parfois des lots de pièces évoluées arrivent même plus tard que cela. Cela peut être un véritable défi logistique et certains pays sont plus difficiles au niveau logistique que d’autres, mais tout est bien planifié. »

Aston Martin F1 a aujourd’hui perdu la 2e place au classement des constructeurs - c’est Mercedes qui l’occupe. Mais le directeur de la performance de l’équipe compte bien la récupérer.

« L’objectif est d’essayer de revenir à la deuxième place du championnat des constructeurs. C’est un objectif audacieux, face à une concurrence féroce. Mercedes a eu quelques bons résultats. Ferrari a connu sa meilleure épreuve de l’année à Monza, son circuit à domicile ; nous espérons être plus compétitifs lorsque nous reviendrons sur des circuits à plus fort appui aérodynamique à l’avenir. »

« Les marges sont fines à ce stade de la saison et il s’agit maintenant de savoir qui peut apporter quelques développements supplémentaires sur la piste, et qui peut réaliser les meilleurs week-ends - sur le plan opérationnel et du côté des pilotes également. »

Les changements sur le tracé de Singapour (suppression des derniers virages) ne vont cependant pas dans le sens d’Aston Martin F1, qui préfère les virages aux lignes droites...

« Quatre virages à basse vitesse ont été supprimés dans le secteur 3, ce qui devrait faciliter la tâche des pneumatiques. Il y a moins de zones de freinage et de motricité. En effet, on a enlevé quatre de ces virages, donc les pneus seront en meilleure forme pour les derniers virages. »

« À Singapour, on ne sait jamais quand quelqu’un va toucher le mur et déclencher le drapeau jaune, le drapeau rouge ou la voiture de sécurité. Il faut planifier à l’avance et nous simulons ce qui se passe à chaque tour de la course. »

Un Grand Prix difficile pour la condition physique de chacun ?

Un dernier point de difficulté concerne le format particulier du Grand Prix de Singapour : il a lieu de nuit, loin des bases européennes, et dans un environnement très humide.

« Comme il s’agit d’une course de nuit, nous mangeons et dormons à l’heure européenne à Singapour. »

« Nous nous rendrons au Japon en début de semaine prochaine, ce qui nous laissera le temps de nous habituer au décalage horaire. Il y a tellement de travail à faire entre les courses - analyser, débriefer la course de Singapour, préparer le Grand Prix du Japon - que vous êtes très occupé et maintenu éveillé par l’adrénaline. L’adrénaline vous tient en haleine. J’ai tendance à trouver que c’est bien sur le moment ; une fois que vous avez terminé le Grand Prix du Japon et que vous essayez de revenir à votre fuseau horaire d’origine, c’est à ce moment-là que vous le ressentez. Vous avez été sur la brèche pendant plusieurs jours d’affilée, physiquement et mentalement - il est difficile de récupérer rapidement. »