Aston Martin F1 : Régler les problèmes de l’AMR24 est devenu ’l’objectif absolu’
Un "processus continu" et une "lutte constante" selon Fallows
Dans le creux de la vague depuis plusieurs Grands Prix, Aston Martin F1 compte, à l’image des autres écuries, sur les évolutions de sa voiture pour retrouver de l’avant durant la deuxième partie de saison.
Ce weekend à Budapest, Fernando Alonso et Lance Stroll testent ainsi à la fois les nouvelles et les anciennes pièces de l’AMR24 afin d’obtenir des éléments de comparaison. Le travail a-t-il porté ses fruits jusqu’ici ? Cette question a été posée au directeur technique Dan Fallows en conférence de presse.
"Nous avons appris qu’il fait extrêmement chaud et qu’il y a beaucoup de monde en piste pour de longs relais, ce à quoi nous nous attendions à l’approche de ce week-end. Mais oui, nous avons fait une comparaison entre les voitures avec de nouvelles pièces. Nous sommes très concentrés sur l’obtention d’un meilleur équilibre, d’une voiture plus cohérente, donc tout est question de collecte de données à ce stade, et ensuite nous reviendrons en arrière, nous calculerons les chiffres et nous verrons où nous en sommes."
L’équipe basée à Silverstone retrouvait des couleurs lors de sa course à domicile en scorant avec ses deux voitures, mais le Hungaroring devrait moins bien convenir à sa F1 comme le concède l’ingénieur britannique.
"Il y a certainement des circuits qui nous conviennent mieux que d’autres. Nous l’avons vu à Silverstone, par exemple, qui a en quelque sorte joué sur nos points forts. Des circuits comme celui-ci, honnêtement, ne sont pas nécessairement l’un de nos points forts. Nous abordons donc le week-end en essayant de voir ce que nous pouvons en faire, en reconnaissant que nous avons ces limites, mais en essayant vraiment d’obtenir ces gains sur la voiture, d’améliorer les caractéristiques d’équilibre et de donner aux pilotes ce qu’ils veulent pour être capables de performer sur des circuits comme celui-ci ou Silverstone."
En marge du weekend, Fernando Alonso déclarait qu’il avait du mal à trouver des sensations au volant de sa F1, la trouvant trop imprévisible et donc difficile à piloter. Comment remédier à ce problème tout en améliorant les performances selon Fallows ?
"Ces voitures, avec ces règlements, sont des voitures à effet de sol très compliquées. Elles sont très sensibles à des éléments tels que la hauteur de caisse, la température ambiante, les pneus et tout le reste. Cela nous pose beaucoup de problèmes pour déterminer où nous voulons ajouter de la force aérodynamique ou des performances à la voiture. Il ne suffit pas d’ajouter de la force d’appui pour que tout se passe bien. Il y a toujours une caractéristique de l’ensemble aérodynamique qui vient avec. Il s’agit simplement de s’assurer qu’en augmentant les performances, on n’introduit pas d’instabilités ou de changements de caractéristiques. Et je pense que nous avons vu que les choses ont généralement tendance à fonctionner comme nous l’attendons, jusqu’à un certain point, mais ensuite ce ne sont pas toujours des choses qui conviennent au pilote ou qui conviennent aux caractéristiques de la voiture. Il s’agit donc d’une lutte constante pour essayer d’améliorer les performances dans les deux sens, en fait."
"Régler ces problèmes est l’objectif absolu de la deuxième partie de saison 2024. Nous travaillons d’arrache-pied sur ce dossier. Les pièces que nous avons apportées ici ce week-end sont le résultat d’un énorme effort de la part des gens de l’usine. Ils travaillent vraiment dur. Les lumières ne s’éteignent jamais sur le campus en ce moment. Cela montre bien que tout le monde est extrêmement motivé pour faire avancer les choses. Mais évidemment, vous savez, c’est un processus continu et nous continuerons jusqu’à ce que nous ayons résolu nos problèmes."
Des recrues majeures pour franchir un palier ?
Peut-on imaginer Aston Martin F1 rapidement se concentrer sur sa monoplace de 2025 si les évolutions actuelles n’apportent aucune amélioration significative ? Pas forcément car, comme le rappelle Fallows, les voitures seront pratiquement les mêmes la saison prochaine.
"Je pense donc que l’année prochaine sera une évolution de cette année. Les règles ne changent pas pour la saison prochaine. Tout ce que nous apprenons cette année est donc utile pour la prochaine. Et c’est vraiment ce sur quoi nous nous concentrons. Comme je l’ai dit, le plus important est d’identifier les domaines où l’on peut obtenir le plus de performances sur une voiture et de s’y attaquer. Et si l’on pense qu’ils permettront d’obtenir le meilleur temps au tour, c’est sur eux que l’on se concentre en premier."
"Et je pense, vous savez, que nous sommes très chanceux avec nos pilotes. Ils savent très bien ce dont ils ont besoin. Et parfois, c’est très utile. C’est exactement ce que vous attendez d’eux. Et nous leur avons demandé quelle était la priorité selon eux ? Et comment pouvons-nous y parvenir ? Il est parfois difficile, lorsqu’on a des caractéristiques générales d’équilibre, de déterminer quelles sont ces priorités. Mais avec leur aide, je pense que nous avons une bonne idée de ce qu’il faut faire."
Ces dernières semaines, l’équipe anglaise s’est en tout cas bien renforcée avec les arrivées notables de Bob Bell, Andy Cowell ainsi que celle d’Enrico Cardile. De quoi dire qu’Aston Martin F1 a désormais tous les ingrédients de son côté pour passer un nouveau cap ?
"Je pense que notre équipe s’est développée très rapidement et qu’elle continue à se développer. Et nous pouvons identifier, au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’objectif de remporter des courses et des championnats, les lacunes dans notre expertise ou les domaines dans lesquels certaines personnes pourraient nous apporter quelque chose. Et avec les annonces récentes d’Andy Cowell et d’Enrico Cardile, ce sont des personnes qui ont une grande expérience. Le fait que nous soyons en mesure d’attirer de tels talents dans l’équipe témoigne, je pense, du caractère passionnant de ce projet. Ils peuvent vraiment voir quelque chose et le potentiel de ce projet, et c’est pourquoi nous sommes ravis de les avoir avec nous."
Et qui sait, Adrian Newey est toujours officiellement sur le marché...
"J’ai travaillé avec Adrian pendant longtemps. Vous savez, c’est un grand atout pour n’importe quelle équipe. Qui sait où il va atterrir."
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