Aston Martin F1 prévient déjà Alonso : viser le titre en 2023 est ‘irréaliste’
McCullough sait que son futur pilote sera ‘réaliste’
Si la performance des Aston Martin F1 est en progrès en cette deuxième moitié de saison, cette année 2022 n’aura pas été – une fois de plus – à la hauteur des attentes de l’équipe.
Tom McCullough, ingénieur responsable de la performance dans l’équipe, ne fait pas grand mystère, en cette fin d’année, des raisons des déboires du début de saison : le marsouinage, comme du côté de Mercedes, a grandement affecté Aston Martin F1.
« Nous n’avons pas du tout commencé la saison de manière aussi compétitive que nous le voulions. Nous avons eu beaucoup de mal avec le marsouinage, lors des deux ou trois premières courses en particulier. Et nous avons réalisé, du point de vue du développement, que nous n’avions pas pris le chemin qui nous permettrait d’avoir une voiture utilisable sur la piste. »
« Nous avons fini par changer cela, par une décision assez précoce. Évidemment, on a apporté une F1 grandement évoluée à Barcelone. Et depuis, nous n’avons cessé d’essayer de développer cette voiture. »
Désormais, Tom McCullough estime-t-il que la performance de son équipe a atteint un niveau satisfaisant ? Ou simplement moins inquiétant ?
« Nous avons fait beaucoup de progrès, mais nous sommes partis d’un peu trop loin. C’est pourquoi nous avons encore beaucoup de mal à nous en sortir. »
« Mais je pense que nous avons amené beaucoup de nouvelles personnes et elles travaillent bien au sein de l’équipe. Et nous pouvons... nous sommes sur une voie, nous nous développons tous de la même manière. Nous savons où sont les limites. Nous savons ce que nous devons faire. Il s’agit juste de rester concentrés et unis, au fur et à mesure que nous grandissons, pour essayer de continuer à développer et à produire une meilleure voiture l’année prochaine. »
Sur quels domaines en particulier l’équipe aérodynamique d’Aston Martin F1 a trouvé les gains les plus notables ?
« A la fin, les marges sont petites. Nous avions une voiture qui était dans une fenêtre opérationnelle très étroite et c’était très difficile lorsque vous allez sur un circuit avec des conditions d’adhérence limitées et qui changent de Grand Prix en Grand Prix. Nous sommes maintenant un peu plus adaptables d’un circuit à l’autre. Évidemment, le Mexique a été difficile pour nous. Mais la voiture est un peu plus utilisable qu’elle ne l’était au début de l’année. »
« Globalement, nous sommes aujourd’hui capable, avec l’équipe de piste, et le soutien de l’équipe à l’usine, d’aller sur un circuit, d’optimiser la voiture, de faire fonctionner les pneus et de courir comme il le faut, alors qu’au début de l’année, nous faisions trop de compromis avec la voiture. »
L’influence de Vettel, celle à venir d’Alonso
A quel point l’expérience, l’expertise de Sebastian Vettel, ont-elles aussi aidé dans le développement d’Aston Martin F1 selon McCullough ?
« Seb a eu un grand impact sur notre équipe. Il vient de deux grandes équipes avec l’expérience de gagner des courses, de gagner des championnats. Il a donc apporté beaucoup de connaissances à notre équipe, sur de nombreux petits détails, sur la façon de fonctionner et de développer la voiture et sur ce qui est réellement important. Le pilote est l’un des meilleurs capteurs. Nous avons de très bons outils et logiciels, mais les réactions du pilote sont essentielles. »
« Il est très motivant, c’est un être humain adorable, il pousse tout le monde dans tous les domaines. Et il nous a aidés à élever notre niveau de jeu. Malheureusement, nous ne lui avons pas donné une voiture assez bonne pour qu’il puisse se battre plus haut sur la grille. Mais nous avons certainement beaucoup appris de lui et nous nous sommes améliorés. J’espère que dans les prochaines années, nous en verrons les résultats. »
Aston Martin F1 aura la pression l’an prochain : il s’agira de fournir une bonne F1 à Fernando Alonso... qui ne vise pas moins que le titre mondial !
McCullough le sait, Fernando Alonso a une personnalité très compétitive... pour le meilleur ou pour le pire ?
« Je suis encore en train d’apprendre à connaître Fernando. Je peux vous dire une chose, c’est un personnage très motivé et compétitif. Vous pouvez le voir de l’extérieur. Je commence à le voir un peu quand je lui parle. »
« Il ne pense qu’à bien performer. Il voit un bon avenir dans notre équipe. Il voit le voyage que nous sommes en train de faire. Je suis vraiment heureux de l’avoir à bord de notre équipe. Il va nous pousser dans tous les domaines de l’équipe. Il ne va pas se contenter de se battre dans le milieu de la grille. Il veut faire partie de cette étape, de ce palier que nous voulons franchir, à savoir commencer à défier les trois meilleures équipes. »
Et l’ingénieur contredit déjà son futur pilote : pas question de lutter pour le titre l’an prochain dans l’Aston Martin F1...
« Je pense que se battre pour le titre mondial l’année prochaine… soyons réalistes, ça n’arrivera pas. Nous sommes dans un voyage. Nous grandissons en tant qu’équipe. Nous devenons plus forts en tant qu’équipe. Fernando va ajouter beaucoup à cela aussi. Et il est réaliste, vous savez. Il est dans ce voyage avec nous. »
« Si nous pouvons nous battre contre les trois meilleures équipes l’année prochaine, je suis sûr que nous serons heureux de ça. Et puis, à partir de là, nous continuerons le voyage pour essayer de rattraper les gars en tête qui font le meilleur travail en ce moment. »
Aston Martin F1 Team
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