Arrows, McLaren, Jaguar… De la Rosa s’est ‘bien débrouillé’ durant sa carrière F1
Son regret ? Ne pas avoir été le coéquipier de Hamilton en 2008
Pedro De la Rosa, l’hidalgo aristocrate, fait partie des rares pilotes de F1 ayant marqué un point lors de leurs premiers GP.
C’était le cas pour l’Espagnol au Grand Prix d’Australie en 1999 : sur une Arrows aussi peu performante que fiable (le reste de l’année), l’ancienne idole des fans japonais (il avait connu précédemment un grand succès au Japon) avait étourdi la concurrence en finissant 6e à Melbourne, au terme d’une course chaotique… dont il s’est souvenu pour Motorsport Week.
« Nous avions fait des simulations de Grand Prix et nous n’en avions jamais terminé un seul ! »
« Et puis je me souviens exactement de ce jour où je dînais au Grand Hôtel de Melbourne avec ma femme et où je lui ai dit : La Formule 1, c’est facile ! Tout le monde dit que c’est difficile, mais lors de ma première course, je suis 6e. Ce n’est pas si difficile. »
« Et je me suis trompé ! Après cela, toute la saison a été un désastre. Nous n’avons pratiquement plus terminé de courses et nous avons appris à nos dépens. Mais c’est la Formule 1. »
« Le problème, c’est que lorsque vous arrivez en Formule 1, vous arrivez plein de confiance et de conviction que vous pouvez faire la différence. »
« Mais une fois que vous êtes en Formule 1, vous réalisez que si vous n’avez pas l’équipe, c’est foutu. Vous réalisez alors à quel point l’équipe est importante et à quel point il est essentiel d’avoir une voiture compétitive. »
Cette année chez Arrows, puis la suivante, De la Rosa faisait équipe avec un certain Jos Verstappen (qui prendrait le dessus sur lui en 2000). Et l’Espagnol se souvient que son coéquipier amenait un certain petit Max sur les Grands Prix...
« Je me souviens de certaines courses auxquelles Jos a amené Max. Je me souviens en particulier de l’année 2000 au Nurburgring, Max était dans le garage de l’équipe, puis il a dîné à l’hôtel. Nous étions assis à différentes tables et Max est venu vers nous et il jouait avec nous, il avait quatre ans, quelque chose comme ça. Je me souviens m’être dit : Wow, mon coéquipier a un enfant, comment est-ce possible ? »
« Parce qu’à l’époque, je pensais que pour être champion du monde, il ne fallait pas avoir d’enfant. J’étais un peu vieux jeu et c’est ce que je pensais. »
« Quand je regardais Max, je n’ai jamais pensé qu’il pourrait être potentiellement champion du monde ou quelque chose comme ça. 10 ans plus tard, il faisait du karting et il gagnait, et je me souviens que les gens dans le paddock disaient que Max était déjà très rapide. »
« Je me souviens avoir rencontré Jos à Barcelone lors d’un Grand Prix. Il était dans le paddock et je lui ai dit : "J’ai entendu dire que ton fils Max était vraiment, vraiment bon" et il m’a répondu : "Oui, il est bon, mais attendons de voir, tu sais comment est ce sport". »
« Il n’a jamais parlé de Max en termes élogieux ni ne lui a fait de publicité. Il était très terre à terre et je me suis dit qu’il n’avait pas l’air très enthousiaste à propos de la vitesse de son fils, mais qu’en fait il essayait simplement de gérer les attentes. »
Méritait-il d’être conservé par McLaren ?
De la Rosa, durant sa carrière, n’a jamais connu une équipe de pointe – à part en 2006, quand il fut titularisé chez McLaren. L’ancien pilote essayeur de l’équipe succéda à Montoya, qui avait claqué la porte de Woking, et ne démérita pas. Il obtint notamment un podium en Hongrie, le seul de sa carrière. Il ne fut cependant pas conservé par McLaren l’année d’après…
« Je pense que j’ai fait du bon travail en 2006. Il y a des pilotes qui sont là depuis 100 ou 200 Grands Prix et qui n’ont pas fait un seul podium, mais ils sont toujours là et ce sont des pilotes fantastiques [Nico Hülkenberg appréciera, ndlr.] Mais durant ma courte période chez McLaren, j’ai déjà réalisé un podium et un tour le plus rapide. »
« Chaque fois que j’ai eu l’occasion de le faire, je pense que je me suis bien débrouillé et je me sens à l’aise avec ça. »
Même en 2008, l’Espagnol ne perdit pas l’espoir de faire équipe avec Lewis Hamilton, après un an sur la touche (où il était redevenu pilote essayeur McLaren).
« J’aurais aimé conduire, en 2008 aussi, aux côtés de Lewis pour de nombreuses raisons, parce que j’étais au sommet de ma carrière en Formule 1. »
« J’avais l’expérience, je travaillais avec cette équipe depuis longtemps et je me sentais fort à ce moment-là, très fort. Même si j’avais dû affronter l’un des meilleurs pilotes de l’histoire en la personne de Lewis, je n’avais pas peur car je savais qu’il était très rapide, mais l’équipe a décidé de prendre Heikki et c’est ce qui s’est passé. »
« J’étais si près du but parce que Ron [Dennis] n’arrêtait pas de me dire que ce serait moi, mais au dernier moment, ils ont décidé de prendre Heikki. Heikki est devenu disponible pour une raison ou une autre et ils l’ont pris. »
« C’est pourquoi j’ai ensuite rejoint Sauber, puis HRT, parce que la relation entre McLaren et moi était différente à partir de ce moment-là. »
Une carrière finie en queue de poisson chez HRT
Après quelques courses ratées chez Sauber en 2010, De la Rosa, revenu encore chez McLaren, fit donc un troisième retour en F1, en 2012, dans la toute petite structure HRT.
Une aventure 100 % espagnole qui se conclurait avec aucun point et par une faillite, mais au moins, avec quelques bons souvenirs...
« L’histoire de HRT est très amusante parce que j’étais chez McLaren et j’aurais pu y rester longtemps, mais je voulais vraiment retourner à la compétition et je savais qu’avec McLaren, il n’y avait aucune chance que je participe un jour à une course. »
« Alors l’opportunité s’est présentée, c’était une équipe espagnole et ils voulaient que je pilote pendant un an et que je devienne le directeur de l’équipe la deuxième année, mais je voulais toujours courir pendant plus d’un an. »
« J’ai donc dit : "D’accord, donnez-moi deux ans comme pilote de course et je serai très heureux d’accéder à ce rôle". Mais au bout d’un an, ils n’ont plus d’argent. »
« Je veux dire que l’ère hybride arrivait, nous n’avions pas vraiment d’argent pour la soutenir, mais c’était un projet fantastique et je l’aurais refait. Ce fut l’une des meilleures années de ma carrière, avec un groupe de personnes formidables qui se battaient avec très peu d’argent et qui étaient très créatives. »
« Sur certains circuits, nous étions incroyablement rapides pour la voiture que nous avions, comme à Monaco lorsque j’ai surclassé les deux Marussia - pour nous, c’était comme une victoire. C’était un projet sympa, mais qui n’est pas arrivé au bon moment. Nous avons connu la crise du crédit, un problème avec la dette espagnole et européenne, ce n’était pas le bon moment pour chercher des sponsors en Espagne et l’équipe a dû fermer ses portes. »
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