Après la polémique, Binotto s’explique en détail sur la stratégie Ferrari

Aucun pilote n’est coupable

Par Alexandre C.

29 septembre 2019 - 18:54
Après la polémique, Binotto s'expli

Mattia Binotto en a dit plus, ce soir, sur la fameuse entente tacite passée entre Charles Leclerc et Sebastian Vettel, avant le départ du Grand Prix de Russie. Le Monégasque était censé donné l’aspiration à son coéquipier, afin que Vettel devance Lewis Hamilton… mais Vettel n’était pas censé en profiter pour, dans la foulée, doubler Leclerc.

« La victoire est la clef, donc nous avions décidé que le plus important était d’être premier et deuxième à la fin du premier tour ; car ainsi, nous aurions pu contrôler et gérer le rythme, et c’est ce qui s’est passé » a expliqué Mattia Binotto, le directeur d’écurie, après l’arrivée.

« Nous étions tombés d’accord pour dire que c’était le meilleur moyen pour ne pas donner aucune aspiration à Lewis Hamilton, parce ça l’aurait avantagé. Et donc Charles donnerait l’aspiration à Seb. »

« Mais en donnant cette aspiration, sans concéder la première place, Charles aurait donné un avantage à Seb. Et plus tard durant la course, nous aurions pu intervertir les positions. »

« C’était l’accord. Ce qui est arrivé… Voici. Nous avons pris un bon départ, avec les deux pilotes, très similaires. Nous étions en tendres, avec une bonne vitesse. Charles est resté sur la gauche, Seb a devancé dès le départ Lewis Hamilton, et très tôt était dans l’aspiration de Charles. Naturellement, je dirais. »

« Les deux pilotes peuvent avoir des opinions différentes en conduisant la voiture, mais c’est quelque chose dont nous allons discuter avec eux. »

« Nous avions d’abord demandé à Seb de rendre sa position, mais il est juste de dire qu’à ce moment donné dans la course, peut-être que Charles n’était pas assez proche. Et nous aurions perdu du temps en piste. Plus tard, Seb était assez rapide et gagnait un peu de terrain sur Charles. Donc nous savions que nous pourrions le décider [intervertir les places] plus tard. »

Et c’est en effet lors des arrêts aux stands que Ferrari a procédé à l’échange de positions…

« L’undercut n’avait pas pour but de redonner la position à Charles » poursuit Mattia Binotto.

« C’était aussi parce que Charles avait des pneus usés. Son pneu avant-gauche commençait à s’user, donc c’était le bon moment pour l’arrêter. »

« Nous savions que si nous avions arrêté nos deux voitures, nous aurions été vulnérables face à une voiture de sécurité en redonnant l’avantage à Lewis Hamilton. Donc nous avons décidé de rester aussi longtemps que possible en piste avec Seb. Et puis les pneus de Seb commençaient à s’user, donc il fallait rentrer. »

« De fait, Charles était devant, Seb derrière, mais la course n’était toujours pas finie. Et nous avions encore plein d’opportunités pour décider quelle aurait été la meilleure option à adopter dans ce cas. »

Mais alors, puisqu’il faut bien arbitrer, qui, entre Charles Leclerc et Sebastian Vettel, a rompu ce pacte tacite ?

Prudent, Mattia Binotto a fini par assurer que personne n’avait rompu l’accord passé. Sebastian Vettel a par la suite estimé que l’opinion de Mattia Binotto était « valide » à ses yeux. Charles Leclerc sera-t-il du même avis ?

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