Andy Cowell : le maître des moteurs est plus que jamais convoité en F1…
Mais a-t-il vraiment envie d’un nouveau défi ?
En juin 2020, Mercedes annonçait le retrait progressif d’un homme qui a énormément compté pour construire le succès de l’équipe durant l’ère hybride : Andy Cowell. Le directeur de la division moteur Mercedes HPP annonçait en effet vouloir prendre du recul, à sa demande, après des années bien chargées.
« Après 16 années agréables à travailler pour HPP, j’ai décidé que le moment était venu de quitter mon rôle et de me chercher un nouveau défi pour l’ingénierie. Ce fut un honneur absolu de travailler pour Mercedes et surtout d’être directeur général de HPP pendant sept ans » saluait alors Cowell.
Cette figure unanimement saluée dans le paddock avait consenti à assurer la transition avec Hywel Thomas à la tête de Mercedes HPP. Brixworth a ainsi d’ores et déjà assuré une transition fluide et désormais achevée.
Un homme de talent libre : voilà qui attire la convoitise…
Théoriquement Cowell pourrait donc être sur le marché, pour relever un nouveau défi F1. Et forcément vu son pedigree, il est très attractif pour deux équipes qui semblent avoir besoin particulièrement de ce « pape du V6 ».
La première de ces équipes est Ferrari. On sait d’où vient Maranello : après la polémique du moteur légal-illégal de 2019, la Scuderia était à la rue sur le plan de la puissance moteur en 2020. Reste à voir si l’unité de puissance 2021 pourra, comme prévu, rattraper une partie de ce retard. Il n’en demeure pas moins qu’avec les faiblesses constatées et avec le risque d’une nouvelle désillusion cette année, le nom de Cowell est certainement attractif pour la Scuderia. D’ailleurs en 2013, Cowell avait déjà failli joindre Maranello, avant de recevoir une promotion bien tombée à Brixworth..
Daniele Sparisci du Corriere dello Sport, notait ainsi il y a quelques mois ce nécessaire intérêt de Ferrari pour Cowell : « Maintenant il est libre à nouveau et il est très probable qu’il va de nouveau être courtisé, même si dans ce monde hyper-complexe de la F1, un seul nom ne peut pas faire la différence. Ferrari a cependant besoin de nouvelles méthodes, de nouvelles idées, des outils plus avancés pour revenir au sommet. C’est un long chemin qui se profile pour se sortir de l’enfer actuel. Il est nécessaire pour Ferrari de créer les conditions pour que, dans ces années turbulentes de purges et de restructurations, les meilleurs ingénieurs, surtout étrangers, ne disent plus forcément non à Ferrari. »
Une autre structure qui aurait bien besoin d’un homme de la trempe de Cowell serait Red Bull. L’équipe vient de reprendre à son compte l’exploitation des moteurs Honda, et a créé une nouvelle entité Red Bull Powetrains. Milton Keynes pourrait ainsi devenir un motoriste, et développer sa propre unité de puissance pour le nouveau règlement en 2025-2026. Du jamais vu dans l’histoire de la structure.
L’apport de Cowell serait donc plus important encore que pour Ferrari : le Britannique connait les méthodes, les secrets de Mercedes. Nul doute que Red Bull pourrait lui proposer un pont d’or (rappelons que le salaire du top-management sort des budgets plafonnés pour les 3 plus hauts salaires).
Ces rumeurs avaient d’ailleurs été nourries par Helmut Marko il y a quelques semaines : « Nous allons reprendre beaucoup de personnel de Honda mais aussi du personnel chez d’autres motoristes. C’est assez courant dans notre industrie d’aller piocher chez les concurrents. »
Mais Cowell en a-t-il vraiment envie ?
Cependant il y a fort à parier que Cowell refuserait ces deux offres potentielles de Ferrari et Red Bull. Tout simplement parce que le Britannique de 52 ans semble vouloir prendre du recul sur la F1, après tant d’années passées dans la discipline. Il s’était d’ailleurs déjà passionné par le Projet Pitlane au printemps dernier.
« J’aime les défis de design, quand il s’agit de partir d’une feuille blanche. Je pense que ma personnalité aime le frisson d’être parachuté dans quelque chose qui est stimulant et effrayant » confiait-il l’été dernier. « Tout le monde me dit : "Eh bien, qu’allez-vous faire ensuite ?" et je ne suis pas encore sûr à 100%, mais j’espère que j’aurai devant moi un beau défi et que je pourrai aider les entreprises et les organisations et, en fin de compte, les gens. »
En somme Cowell voudrait avoir un rôle plus social que sportif…
Christian Horner lui-même chez Red Bull était d’ailleurs conscient de la mise en retrait volontaire de Cowell : « Il a joué un rôle fondamental dans l’énorme succès du département moteur de Mercedes. Mais si je comprends bien, il cherche un nouveau défi en dehors de la Formule 1. »
Très convoité, mais peu désireux de replonger dans le monde de la F1, Cowell pourrait-il être cependant tenté, in-extremis, par un salaire astronomique, ou par le nouveau défi d’une nouvelle unité de puissance ? A voir… En attendant, Red Bull pourrait se rabattre sur un autre grand nom des moteurs en F1 : un ancien de Mercedes aussi, Mario Illien…
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