Analyse : Des écarts nettement réduits entre les top teams et le peloton

Alfa a gagné 2,2 secondes en un an, Williams seule équipe à régresser

Par Alexandre C.

16 mars 2019 - 14:10
Analyse : Des écarts nettement (...)

Après ce premier samedi Formule 1 de l’année, il est désormais possible de savoir à quel point les écuries de F1 ont progressé en douze mois, entre Melbourne 2018 et Melbourne 2019.

Nous avons ainsi comparé les meilleurs temps réalisés, par écurie, sur l’ensemble des qualifications 2019, à ceux de l’an dernier.

Bien entendu, l’évolution des gommes Pirelli, plus conservatrices cette année, comme la variation des températures ou des conditions de piste, ont aussi joué sur les améliorations constatées. Mais les écarts relatifs entre les écuries, sont bien porteurs de significations réelles.

Un constat d’ensemble s’impose : à part Williams (nous y reviendrons), toutes les écuries ont progressé. Le nouveau règlement aérodynamique était censé ralentir les monoplaces, mais dès la première course, le record absolu de la piste a été battu par Valtteri Bottas puis par Lewis Hamilton. Une fois de plus, les ingénieurs F1 ont prouvé qu’ils étaient les meilleurs du monde.

Plus généralement, le changement de règlement a eu pour effet de resserrer les écarts, pour le moment, entre les écuries de pointe et le milieu de grille. En effet, Mercedes a gagné 678 millièmes, Ferrari 638 millièmes, Red Bull 559 millièmes par rapport à l’an dernier, alors que Haas (1,361 seconde), McLaren (1,293 seconde) ou Racing Point (1,473 seconde) ont par exemple davantage progressé. Ce qui explique en partie pourquoi, en Q1, seule une seconde séparait le premier du 18e, Carlos Sainz…

L’écart entre Romain Grosjean, le meilleur des autres en Q3, et la Ferrari de Charles Leclerc, n’était que de quatre dixièmes ; techniquement, la Haas est donc dans le même monde que le Monégasque ou Max Verstappen… Comme l’a redit le Français, même si Haas ne se bat pas directement avec Ferrari ou Red Bull, l’écurie américaine n’en est pas si loin.

Il reste à savoir si les écarts vont se creuser au fur et à mesure de la saison comme Lewis Hamilton l’a notamment prédit.

Du côté des écuries de pointe, plus en détail, il faut constater que les gains réalisés sont plus ou moins similaires, avec néanmoins un petit avantage pour Mercedes.

Red Bull a gagné un peu moins d’un dixième en performance par rapport à Mercedes et Ferrari… tout en ayant changé de moteur, en passant de Renault à Honda. Ce qui signifie que l’unité de puissance japonaise est dans le coup (comme les speed traps le confirment), même si elle vaudrait, toutes choses égales par ailleurs, un dixième de moins que les autres unités de puissances.

Les gains substantiels réalisés par Toro Rosso (2,021 secondes) étayent d’ailleurs la thèse d’un franc progrès du V6 Japonais. Il faut cependant rappeler que, grâce aux synergies aérodynamiques nouvelles apportées par Red Bull Technology, Toro Rosso a aussi gagné beaucoup de temps grâce au châssis. Combien ? Impossible à dire…

Dans le milieu de grille, les gains sont plus ou moins similaires. Renault passe cependant sous la seconde (521 dixièmes de gagnés). Mais il faut relativiser cette interprétation : Nico Hulkenberg a notamment connu un problème électrique en Q2, qui l’a empêché d’améliorer. Plus probablement, les gains de Renault se situeraient autour de ceux de Racing Point. Il n’en demeure pas moins que c’est un constat relativement décevant pour l’écurie d’Enstone, qui n’a réduit que faiblement l’écart avec les écuries de pointe.

Racing Point a progressé de 1,224 seconde : une performance encourageante, quand l’on sait que la RP19 doit encore appréhender ses nombreuses nouveautés apportées tardivement à Melbourne, alors que des évolutions plus franches encore sont bientôt attendues.

La progression la plus spectaculaire est à mettre au crédit d’Alfa Romeo Racing (2,242 secondes). Les progrès sur le plan du châssis, observés en fin de saison dernière, ainsi que l’apport de Kimi Räikkönen en performance pure (alors que Charles Leclerc débutait), l’expliquent grandement. Mais il faut aussi souligner que la Sauber était la monoplace la plus lente au premier Grand Prix de l’an dernier, plus lente encore que la Williams. Progresser autant était donc plus aisé.

La FW42, justement, est la seule monoplace plus lente que sa devancière ! Le constat est terrible pour l’écurie de Grove. Selon George Russell, la FW42 souffre ainsi d’un « problème fondamental », identifié aujourd’hui, mais qui mettra des mois à être résolu. C’est bien le seul motif d’espoir : Williams peut difficilement faire pire…

Pos. 2019Equipe - VoitureMeilleur temps 2018Meilleur temps 2019Evolution
01 Mercedes W10 1:21.164 1:20.486 -0.678
02 Ferrari SF90 1:21.828 1:21.190 -0.638
03 Red Bull Honda RB15 1:21.879 1:21.320 -0.559
04 Haas Ferrari VF-19 1:23.187 1:21.826 -1.361
05 McLaren Renault MCL34 1:23.597 1:22.304 -1.293
06 Alfa Romeo Ferrari C38 1:24.556 1:22.314 -2.242
07 Racing Point Mercedes RP19 1:24.005 1:22.532 -1.473
08 Toro Rosso Honda STR14 1:24.532 1:22.511 -2.021
09 Renault RS19 1:23.061 1:22.540 -0.521
10 Williams Mercedes FW42 1:24.230 1:24.360 +0.130

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