Alpine reconnaît stagner, mais rien de plus normal avec une F1 gelée depuis 2019
Budkowski remet les choses en perspective
Alpine a commencé les essais libres en Arabie saoudite en force, après avoir déjà pris 25 points à AlphaTauri lors du dernier Grand Prix au Qatar. L’équipe française semble être très bien partie pour assurer cette 5e place au classement des constructeurs.
C’est donc avec le sourire que Marcin Budkowski, directeur exécutif, se promène dans le paddock saoudien. En premier lieu, parce qu’il pense à un autre sourire, celui de Fernando Alonso à Losail.
« La première satisfaction pour l’équipe, pour être honnête, était de voir Fernando sur le podium. C’était notre deuxième podium cette année. C’était le premier de Fernando depuis quelques années et c’était bien mérité. Tout le monde est d’accord pour dire qu’il était attendu depuis longtemps pour Fernando, et à quelques courses cette année, il méritait un podium et ne l’a pas eu à cause de diverses circonstances. Et oui, nous étions extrêmement heureux au pied du podium pour l’acclamer et puis vous faites les calculs des points au classement des constructeurs, après ça. »
« Évidemment, cette troisième place, avec la cinquième d’Esteban, était excellent pour nous. C’est d’autant plus agréable qu’AlphaTauri n’en a pas marqué - donc 25-0 en une course, c’est un bon résultat pour le championnat, et cela nous rend certainement un peu plus détendus et à l’aise ici. »
Cependant Marcin Budkowski ne vend pas la peau de la 5e place avant de l’avoir verrouillée...
« Mais je pense que ’’détendu" n’est pas le bon mot, car il reste deux courses et qui sait ? Surtout sur un circuit comme celui-ci, AlphaTauri pourrait nous faire la même chose et peut-être que nous reviendrons là où nous étions il y a deux courses. Oui, je suis un peu plus à l’aise pour les deux prochaines courses, mais il y a encore des points à marquer pour être sûr de finir cinquième. »
Cette Alpine F1 n’est-elle pas cependant un mystère en performance pure ? Elle était la 3e monoplace la plus rapide à Losail, mais semblait nulle part sur d’autres Grands Prix cette année. L’ancien directeur technique de la FIA y voit-il plus clair ? Comme il le rappelle toutefois, il n’y a pas que la performance de la voiture en soi qui compte.
« Nous nous attendions à être bons au Qatar en raison de certaines caractéristiques du circuit et la réalité est qu’avec un milieu de grille si proche, un dixième ou deux dans une direction ou l’autre crée en fait de grands écarts de performance entre les équipes - mais il est juste de dire que nous ne nous attendions pas à être aussi compétitifs. Nous avons réussi à faire certaines choses et d’autres équipes n’ont pas réussi à les faire, ce qui fait que la différence était assez importante et qu’elle était visible. »
Une Renault-Alpine gelée depuis 2019 ?
Marcin Budkowski rappelle aussi que cette Alpine est fondamentalement la même, au niveau du châssis, depuis 2019 ! Les performances de cette année sont donc à remettre en perspective.
« Sur le rythme pur, je pense que nous sommes quelque part entre la cinquième et la sixième place, selon les pistes, donc d’une certaine manière, nous avons probablement surperformé un peu, par rapport au rythme de la voiture, si nous finissons cinquième. C’est une question délicate, comment évaluer cela, parce que d’une part, c’est la troisième saison consécutive que nous aurions terminé en cinquième position au championnat et cela peut être considéré - et à juste titre - comme une stagnation ; d’autre part, nous utilisons pratiquement le même moteur pour la troisième année, pratiquement le même châssis et la même boîte de vitesses pour la troisième année consécutive. Nous avions prévu de les utiliser pendant deux ans, c’était une décision stratégique consciente. »
« Donc, avec une voiture qui a à peu près la même base mécanique, nous avons réussi à maintenir notre position dans le championnat, et même à nous rapprocher de la pole position, plus près des meilleurs. Cela montre que les autres secteurs de l’équipe, si vous voulez, ont avancé, et ont progressé. Ceux que nous n’avons pas gelés. »
« Le fait que nous ayons gelé le moteur il y a trois ans nous a certainement fait perdre un peu de terrain, parce que nos concurrents se sont développés. C’était évidemment douloureux, parce que nous voyons les progrès de certains de nos concurrents. Peut-être qu’ils sont moins différenciants directement sur la performance mais ils vous permettent de changer la géométrie de la voiture et de la faire évoluer pour trouver plus de performance. Nous avons donc souffert de cela. »
« Avec les nouvelles réglementations, nous n’avons pas fait le meilleur travail. Nous avons donc manqué un peu nos objectifs. Si nous ne les avions pas manqués, je pense que nous serions plus confortablement en cinquième position, mais je ne pense pas que nous aurions été capables de défier ces gars-là, mais nous aurions été plus proches. Il y a toujours des regrets, mais il y a beaucoup de points positifs dans la façon dont l’équipe travaille. Ces trois dernières années, vous savez que l’équipe s’est énormément améliorée. L’année dernière, nous avons eu beaucoup de problèmes avec la fiabilité de la voiture. Cette année, il y a encore deux courses à faire, mais nous avons effectivement eu un vrai abandon, qui était lié à un problème de voiture. »
« Donc beaucoup de points positifs à prendre et beaucoup de points positifs qui ne sont pas encore visibles, dans l’usine, en termes de développement de la voiture de l’année prochaine, qui est pleine de nouvelles technologies et de nouveaux trucs, donc vous savez, c’est parfois frustrant de voir que ... nous aurions aimé faire un peu plus de progrès cette année, mais également nous l’avons fait pour une raison et c’est parce que nous nous sommes concentrés pendant un certain temps maintenant sur l’année prochaine et j’espère que cela va payer. »
Si Alpine performe avec une vieille voiture, qu’en sera-t-il alors l’an prochain ?
« C’est assez excitant pour l’année prochaine, parce que nous allons tout développer. Nous aurons un tout nouveau moteur, nous aurons évidemment un nouveau châssis et un nouveau système d’aérodynamique, parce que les règles du jeu ont changé. »
« Nous repartirons de zéro et nous avons vu que, avec les bonnes opportunités, l’équipe peut faire un excellent travail en développant les domaines que nous pouvons développer, pour ensuite exploiter la voiture sur la piste. »
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