Alonso ’ne pensait pas revenir en F1’ après sa saison 2018
La "bonne santé" de la discipline lors de la pandémie l’a motivé
Fernando Alonso a révélé qu’il était convaincu que sa carrière en Formule 1 était terminée lorsqu’il a décidé de la quitter fin 2018. Il est finalement revenu chez Alpine F1 puis Aston Martin, mais l’Espagnol explique qu’il était convaincu que son avenir s’écrirait dans d’autres disciplines.
"Je pensais que c’était fini. Je ne pensais pas revenir en Formule 1. J’ai laissé une petite porte ouverte, en raison de la nouvelle réglementation et de cette nouvelle génération de voitures à effet de sol. C’était peut-être quelque chose qui pourrait être intéressant un jour dans le futur" raconte Alonso dans les colonnes de GQ.
"Je participais à différentes séries et à différents projets, et je regardais toujours ce que faisait la Formule 1. Puis, lors de la pandémie, je me souviens que j’étais chez moi et que j’ai mis sur la table les possibilités que j’avais pour l’année suivante, après avoir terminé le championnat du monde d’endurance. J’ai pensé que seule la F1 était en bonne santé."
"Toutes les autres catégories manquaient de sponsors, la plupart des courses étaient annulées, alors que la Formule 1 restait très forte, même pendant la pandémie. J’ai donc pensé que le prochain défi pourrait être le défi ultime : revenir à la Formule 1 et essayer d’être de nouveau compétitif."
Alonso ne "souhaitera jamais de mal" à Alpine F1
C’est Renault F1 qui lui a apporté ce défi avec un contrat avec un retour à Enstone, et bien qu’il soit heureux d’être plus performant cette année, il souhaite de la réussite à Alpine : "J’ai beaucoup de respect pour Alpine. C’est l’équipe qui m’a donné mes deux championnats du monde, donc elle sera toujours dans mon cœur, je ne leur souhaiterai jamais rien de mal."
"C’est vrai que quand on change d’équipe, il y a toujours ce truc à l’intérieur, où l’on regarde nos résultats et ceux de notre ancienne équipe. S’ils sont derrière, vous êtes toujours un peu soulagé d’avoir pris la bonne décision. L’idéal serait qu’Aston Martin gagne et qu’Alpine soit deuxième. Se battre pour les podiums, c’est ce qu’il y a de mieux."
En 2022, Alonso a finalement décidé de rejoindre Aston Martin, à la surprise générale. Il explique pourquoi il a décidé de faire ce changement, et ce qui lui a donné confiance en le projet de Lawrence Stroll.
"J’ai parlé à Lawrence de la possibilité de rejoindre l’équipe après l’annonce de Sebastian Vettel, et il s’est montré très convaincant en vendant le projet et toutes les nouvelles personnes qui le rejoignaient. Dans le bureau d’études, il y avait de grands noms venant de différentes équipes. J’ai vu beaucoup de talents."
"Une nouvelle usine était également en cours de construction, il y avait donc un grand projet derrière cette équipe, qui se produisait, ce n’étaient pas que des paroles. Les faits sont venus étayer les propos de Lawrence. J’ai pensé que c’était une évolution logique pour moi, si je voulais viser quelque chose de plus élevé que mon équipe précédente. Il n’a pas fallu longtemps pour que nous unissions nos forces."
Une "bonne surprise" chez Aston Martin
En revanche, le double champion du monde ne s’attendait pas immédiatement à grimper sur le podium avec sa nouvelle équipe : "C’était une bonne surprise, nous ne pouvons pas mentir. Nous avions quelques espoirs, comme je l’ai dit, avec l’arrivée de nouvelles personnes dans l’équipe. Ils semblaient savoir ce qu’ils faisaient, mais il s’agissait d’une vision à long terme."
"Nous pensions qu’en 2023, nous nous battrions régulièrement dans le top 10, qu’un ou deux podiums seraient peut-être possibles, et qu’en 2024, nous serions régulièrement en lice pour le podium. Nous nous sommes retrouvés à nous battre régulièrement pour les podiums au cours de la première moitié de cette saison, et c’était vraiment une surprise."
"Donc j’étais content. Comme vous l’avez dit, après quelques années et mouvements décevants en Formule 1, c’était très agréable de sentir qu’un changement d’équipe cette fois-ci a vraiment porté ses fruits."
Une fois arrivé chez Aston Martin, il a pu commander un exemplaire de l’exceptionnelle hypercar Valkyrie... mais au prix fort ! En effet, il s’est acquitté des 3 millions d’euros pour acheter sa voiture : "J’avais espéré une réduction pour les employés ! C’était mon souhait, et je l’ai probablement considéré comme acquis."
"J’ai passé en revue les spécifications avec eux, verte avec une touche de vert ’citron vert’, pour ressembler à ma voiture de F1, et j’ai ensuite regardé quelle était la réduction. Il n’y avait pas de remise ! Il était alors trop tard. Cette voiture va attirer les regards. Je ne pourrai pas rester incognito."
"Il reste beaucoup de temps" à Lance Stroll pour faire mieux
Alonso ne s’inquiète pas pour Lance Stroll, qu’il voit rebondir en 2024 malgré une saison difficile : "Il reste beaucoup de temps à Lance pour obtenir de bons résultats et pour que nous devenions champions à l’avenir. Je pense que le rythme et les points ne disent pas tout à fait la vérité, pour être honnête."
"Il y a eu quelques occasions où Lance a perdu beaucoup de points, une panne d’échappement à Djeddah alors qu’il était cinquième, un problème d’aileron arrière à Suzuka alors qu’il se battait pour les points. Nous aurions pu être troisièmes au classement sans un peu de malchance. Pour l’avenir, l’objectif est d’avoir deux pilotes qui marquent des points."
Il a également commenté les difficultés de Lewis Hamilton depuis début 2022 : "Nous avons des personnalités et des motivations différentes. Lewis a toujours réussi à rester concentré et compétitif dans les périodes de sa vie où il n’avait pas de package compétitif."
"Ces périodes n’ont pas été nombreuses, mais il a toujours été très performant. Aujourd’hui, il n’a pas la meilleure voiture, Red Bull domine, mais il se bat toujours. Il poursuit Pérez pour la deuxième place et n’abandonne jamais. Cela nous motive tous de voir comment Lewis garde la motivation après avoir gagné tant de titres."
Et pour Alonso, l’objectif sera surtout une victoire : "J’aimerais que cette 33e se concrétise. On en parle beaucoup sur les réseaux sociaux, 33 est un chiffre que je vois partout, et j’aimerais bien l’avoir. Je me sens frais, je me sens rapide et j’apprécie l’aventure avec Aston Martin. Je me sens motivé. Ce n’est pas encore le moment de prendre ma retraite."
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