Alonso met le bazar chez Alpine F1 : toute l’équipe savait… sauf Szafnauer !
Son départ ‘pas une conspiration’, il s’est senti aimé par Aston
Pour la première « journée médias » après la pause estivale, un des pilotes les plus attendus était forcément Fernando Alonso.
L’Espagnol doit expliquer pourquoi il a subitement décidé de changer de voie pour la suite de sa carrière, en signant pour deux années pour Aston Martin F1 à partir de l’an prochain.
Commençons par la forme… Fernando Alonso paraît avoir pris tout le monde de court chez Alpine, qui n’avait pas prévu le coup sur le plan contractuel avec Oscar Piastri.
Voilà pourtant que Fernando assure que tout le monde chez Alpine était bien au courant… sauf Otmar Szafnauer, le directeur d’écurie ! Fernando Alonso met du rififi à Enstone…
« Toutes les personnes impliquées dans les négociations avec Alpine, comme Laurent (Rossi) ou Luca de Meo, ont été informées avant la publication du communiqué. Peut-être qu’Otmar (Szafnauer) n’était pas au courant, mais il n’était pas non plus impliqué dans la négociation de la reconduction du contrat. Il semble que personne dans l’équipe ne l’ait appelé pour le lui dire. »
« C’est vrai, Otmar ne savait probablement rien. Mais j’ai informé le président, Luca de Meo, Laurent Rossi, mes mécaniciens, mon équipe. Toutes les personnes impliquées dans les négociations étaient au courant avant l’annonce. Otmar n’était pas dans les négociations, peut-être que Luca de Meo ou Laurent Rossi ne lui ont pas dit. Mais tout le monde le savait, y compris mes mécaniciens. »
Tout s’est fait "très rapidement" avec Aston Martin F1
Fernando Alonso paraît ainsi semer le bazar au sein du haut-management d’Alpine... d’ailleurs, si Rossi avait été bien au courant, pourquoi ne pas avoir informé Otmar Szafnauer (si Alonso dit vrai) ? Ces déclarations n’aideront peut-être pas la réputation de Fernando Alonso en tant que pilote très politique - une raison pour laquelle Toto Wolff n’a jamais voulu de lui chez Mercedes.
L’Espagnol fait le récit de ces événements plus en détail...
« Tout s’est déroulé très rapidement. Jeudi [à Budapest], Sebastian Vettel a annoncé sa retraite et j’ai reçu un appel d’Aston Martin pour savoir quelle était ma situation. Ils m’ont demandé [chez Aston Martin F1] si j’avais déjà renouvelé mon contrat avec Alpine. Et j’ai dit non, j’étais juste en pourparlers. On s’est assis pour parler et je leur ai dit ce que je voulais. »
« Ils ont accepté et m’ont parlé du projet qu’ils ont avec les personnes qui ont rejoint l’équipe, et des nouvelles installations qu’ils construisent. En quelques minutes, nous sommes parvenus à un accord. Nous avons signé et le lundi, ma signature a été annoncée. »
Alonso le répète, rester chez Alpine « était mon intention. Je ne le cachais pas du tout. »
Fernando Alonso craignait-il vraiment d’être remplacé par Oscar Piastri ?
« Je comprends la situation d’Alpine avec Piastri. Il est un jeune talent de plusieurs années et avec un potentiel incroyable. Ils devaient trouver une solution. Luca de Meo l’a déjà dit. Ils avaient trois pilotes et seulement deux voitures. Ils devaient trouver une solution. Pour Piastri et pour moi. »
Aucune conspiration selon Alonso...
Certains dans le paddock ont murmuré une conspiration menée par Alonso, Briatore et Mark Webber (l’agent de Piastri) pour signer le contrat Aston Martin F1 au pire moment, et mettre Alpine dans une situation délicate....
« Il est difficile de faire des commentaires. Je pense que nous avons tous été assez surpris ici. »
« J’ai lu ça, mais je n’ai pas aimé lire toutes ces choses à propos d’une conspiration. J’ai pris ma décision et je l’ai expliquée. Aston m’a appelé quand Sebastian a pris sa retraite, mais s’il n’avait pas pris sa retraite, ce transfert n’aurait pas eu lieu. »
« Ce qui s’est passé ensuite, avec Oscar, est complètement indépendant. Je souhaite à Oscar tout le succès possible, il est très talentueux, tout comme Alpine. Ce sera mon équipe cette année et toujours dans mon cœur, nous avons réalisé des choses impensables et je suis revenu à ce sport grâce à eux. Je ne peux que leur souhaiter le meilleur. »
« J’ai toujours fait ce que j’avais à faire, Flavio venait à certaines courses mais, comme vous le savez peut-être, il a conclu d’autres accords avec Stefano [Domenicali, PDG de la F1] et la Formule 1, le Paddock Club et d’autres choses, mais cela ne me concerne pas. »
Convaincu par le projet Aston Martin F1 ?
Signer avec Aston Martin F1, n’est-ce pourtant pas un pas en arrière dans la carrière de Fernando Alonso ?
« Ce qui m’a séduit, ce sont les talents qu’ils ont attirés. Des gens de Red Bull et de Mercedes. C’est une marque prestigieuse, avec un avenir, et avec un gros investissement de Lawrence Stroll, ainsi que des sponsors qu’ils ont réussi à attirer : Aramco, Cognizant, Hugo Boss… De nombreuses personnes sont impliquées dans ce projet de grande qualité et j’espère qu’il sera mené à bien. »
« Je n’ai aucun problème à dire que tout a commencé quand Sebastian a annoncé sa retraite. Aston attendait la décision, ils étaient heureux avec Seb s’il voulait continuer pour une autre année, mais il a décidé d’arrêter et ils ont appelé certains pilotes qui les intéressaient. J’en faisais partie, j’étais encore disponible, nous avons parlé des conditions que j’attendais, de ce qu’ils attendaient de moi, nous nous sommes mis d’accord très rapidement, nous avons rempli toutes nos demandes et nous avons signé le lundi matin. Nous avons décidé de l’annoncer très rapidement, avant toute fuite. »
Bien qu’il ait admis qu’il ne pouvait pas être certain que ce changement dans sa carrière serait la bonne décision, Alonso pense qu’Aston Martin a les bons ingrédients pour réussir en F1.
« Il est certain qu’il y a des risques dans chaque décision que vous prenez en Formule 1. Personne n’a la boule de cristal pour deviner l’avenir. »
« En même temps, en Formule 1 ou dans n’importe quel sport, tu gagnes ou tu ne gagnes pas. Peu importe d’être quatrième, neuvième ou treizième - vous êtes premier ou vous ne gagnez pas. »
« Je pense que toutes les équipes et tous les pilotes de Formule 1, nous sommes ici pour être à la première place. Dans les possibilités que j’avais sur la table pour l’année prochaine, je pense que celle-ci était la bonne. »
« Comme je l’ai dit, le projet contient certains ingrédients pour l’avenir qui, en Formule 1, sont normalement synonymes de succès - lorsque vous investissez et que vous avez les meilleures personnes. Voyons donc si nous pouvons raccourcir ce temps autant que possible et rendre Aston Martin très rapide déjà l’année prochaine. »
Alonso ne se sentait pas "aimé" chez Alpine
Il semble surtout que Aston Martin F1 ait ‘soigné’ l’amour-propre de Fernando Alonso – alors qu’Alpine doutait de ses capacités au-delà d’une année en raison de son âge.
« Avec Alpine, ça ne progressait pas depuis quelques mois déjà. »
« C’était une décision logique pour moi, car Aston était très désireux de m’avoir et de faire confiance à mes capacités sur la piste et en dehors pour développer le projet. »
« Dans mon cas également, j’ai senti qu’après toutes les négociations et les mois, avoir la baquet disponible pour un pilote plus jeune et talentueux comme Oscar, c’était la bonne chose à faire et une situation gagnant-gagnant il semble pour tout le monde. »
« Chez Alpine, nous avancions sur des choses différentes et nous n’étions pas d’accord sur l’essentiel. Ce n’est pas seulement la durée, mais aussi la confiance que l’on ressent, le fait de se sentir aimé dans un endroit, quand on veut sentir qu’on n’est pas là que temporairement. J’ai toujours eu une sensation étrange avec Alpine et la chose logique à faire était d’aller chez Aston Martin. »
« Je n’ai jamais caché le fait que j’étais heureux des progrès de la voiture et de l’équipe chez Alpine, pour tout ce que nous avons accompli dans l’histoire. Mais c’était une décision logique, Aston avait confiance en mes capacités sur et en dehors de la piste et ils voulaient me garder. Laisser ce baquet disponible pour un jeune talentueux comme Oscar était bon pour tout le monde. »
Alonso ne craint-il pas les foudres de Lawrence Stroll, une forte tête qui ne se laissera pas impressionner par les jeux politiques ? Ou de faire équipe avec le fils du propriétaire ?
« Je connais Lance (Stroll) depuis ses 13 ans, quand j’étais à la Ferrari Academy, et je connais bien Lawrence aussi. Ça va être différent. Je n’ai jamais été dans une équipe où le propriétaire avait son fils en course. Mais nous sommes très clairs à ce sujet. Nous en avons parlé. Comment progresser ensemble, s’entraider, s’entraider, s’entraider et essayer d’améliorer Aston Martin en tant que marque. »
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