Alonso : J’ai beaucoup sacrifié pour la F1, mais je n’ai aucun regret
Retrouver le plaisir est la clé de sa longévité en F1
Fernando Alonso arrive clairement sur la fin de sa carrière en F1 et il n’aura peut-être pas la chance d’ajouter une 33e victoire à son palmarès ou un 3e titre mondial.
Mais l’Espagnol admet avoir retrouvé une notion essentielle pour lui : le plaisir de piloter, au sein d’une équipe ambitieuse dotée du bon esprit.
Avec Aston Martin F1, Alonso a retrouvé le sourire.
"J’ai l’impression de prendre du plaisir peut-être plus que jamais et je participe aux courses avec un esprit différent. Cela dépend en grande partie de l’équipe. Elle est très jeune, très enthousiaste et il y a beaucoup de bonne énergie dans le garage et à Silverstone. Le nouveau campus apporte beaucoup de motivation – c’est une véritable déclaration de l’ambition de l’équipe."
"De plus, grâce à mon expérience, je sais ce qui est important et ce qui l’est moins, et je sais où dépenser mon énergie et où la conserver. C’est important de pouvoir se concentrer sur la performance le dimanche mais aussi de s’assurer qu’il y ait un bon esprit d’équipe et un bon moral dans le garage. J’apprécie chaque partie du travail."
Alonso admet que ses deux années de pause lui ont fait du bien. Après avoir lancé sa carrière en F1 en 2001, c’était presque nécessaire.
"Eh bien, j’ai eu ces deux années sans sport en 2019-2020. Je pense que ça a tout réinitialisé. J’ai rechargé les batteries, et je suis revenu en 2021 chez Alpine avec une nouvelle motivation et elle est encore fraîche en ce moment. Je pense que sans cette pause, il serait difficile de maintenir la motivation, l’entraînement et tout le reste."
"Je suis une personne très compétitive. J’aime fixer des objectifs et des cibles. En fin de compte, je veux gagner, nous le faisons tous, mais même lorsque cela semble improbable, je me fixe des défis personnels : peut-être terminer dans le top cinq est possible, peut-être un podium. Cela fournit beaucoup de motivation."
Tout cela a forcément une contrepartie : de gros sacrifices.
"Bien sûr. Vous faites des sacrifices, et parfois vous en êtes conscient lorsque vous les faites et parfois vous ne vous en rendez compte que cinq ans plus tard. Il peut s’agir de choses que vous aimeriez faire, ou de membres de votre famille et d’amis que vous ne voyez pas aussi souvent que vous le souhaiteriez."
"Je suis une personne très axée sur la famille. J’aime passer du temps avec ma famille. À cette époque de ma vie, je pensais que j’aurais déjà une famille et des enfants, tout ce genre de choses, et je me suis retrouvé à 42 ans, sans avoir encore d’enfants. En même temps, je fais ce que j’aime faire. Je fais ce que je fais de mieux – et je n’ai jamais essayé autre chose que le sport automobile. Ainsi, quand je me regarde dans le miroir le matin, je suis heureux de qui je suis et de ce que je fais."
"J’ai beaucoup sacrifié pour la F1, mais je n’ai aucun regret."
Cette gestion de son temps est-elle la clé de sa longévité en F1 ?
"Oui. A 100%. Quand on est jeune, on fait des erreurs : on essaie de tout faire, on essaie d’être partout, mais on ne peut pas faire ça H24 et ensuite donner le maximum et être à 100 % quand vient le temps de conduire la voiture. Maintenant, je pense que je gère plus que jamais. Je sais ce qui m’affecte, ce qui draine ma batterie, et j’essaie d’être le plus efficace possible."
"Nous vivons une vie très différente du lundi au jeudi puis du jeudi au dimanche. C’est comme s’il y avait une personne complètement différente à l’intérieur de votre corps et de votre esprit. Je peux me détendre et être comme un homme normal de 42 ans en début de semaine, puis du jeudi au dimanche, être un pilote totalement concentré."
En sortant de son AMR23 à Abu Dhabi, il a décrit 2023 comme 2012 : l’une de ses meilleures saisons.
"Il y a quelques moments dans votre vie, dans votre carrière, où vous vous connectez différemment à la voiture. C’est difficile à expliquer, mais vous ne faites qu’un avec la voiture, vous lui faites confiance, vous faites des choses que vous pensiez initialement impossibles : dépasser, ou simplement franchir un virage d’une manière qui ne semblait pas logique quand vous y avez pensé pour la première fois."
"Et puis, vous vous retrouvez régulièrement à faire des choses impossibles avec la voiture. À chaque essai, à chaque séance de qualification et chaque course. Certaines performances de cette année, comme celles de 2012, se déroulaient dans cette sorte de région mystique, où l’on peut faire des choses que l’on pense contraires aux lois de la physique."
"C’est ce qui rend des années comme 2023 encore plus importantes, encore plus spéciales, dans ma vie."
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