Alonso comptait prendre sa retraite… en 2009 !
Il atteindra pourtant la barre des 400 GP ce week-end
Fernando Alonso disputera, ce week-end à Mexico, son 400e Grand Prix en F1. C’est évidemment le record absolu, devant les 353 participations de Kimi Räikkönen (et Lewis Hamilton en est à 351).
Et dire qu’en vérité, la carrière de Fernando Alonso en F1 aurait pu s’arrêter en… 2009 ! Il y a quinze ans !
Le double champion du monde de F1, qui avait signé un contrat de trois ans avec McLaren fin 2005, raconte en effet qu’il envisageait alors ce contrat comme son ultime engagement dans le sport. Il aurait disputé trois saisons à Woking, 2007, 2008 et 2009, avant de raccrocher ses gants !
Chacun connait la suite : en raison de la guerre interne contre Lewis Hamilton, Fernando Alonso a quitté McLaren F1 au bout d’un an seulement. Il est retourné chez Renault en 2008, avant de rejoindre Ferrari en 2010 pour cinq ans.
Invité du podcast Beyond The Grid, Fernando Alonso est ainsi revenu sur l’ensemble de sa carrière – et tout d’abord sur ses débuts en 2001, avec Minardi. Il ne s’imaginait bien sûr pas à l’époque être encore en F1, 23 ans plus tard…
« Je ne pensais pas vraiment à l’avenir, » a-t-il dit.
« J’étais un pilote qui réalisait son rêve, conduire en Formule 1, pour la première fois. Je dirais que je n’avais pas de plan de carrière clair, je ne savais pas exactement quelle serait ma prochaine course, mon prochain team. J’improvisais. »
« Chaque week-end était une nouvelle aventure. »
Mais Fernando Alonso l’a ensuite confirmé : il estimait que fin 2009, il quitterait définitivement les paddock au terme de son contrat avec McLaren F1 !
« Ce que je dirais, c’est que lorsque j’ai remporté le championnat en 2006, puis que j’ai rejoint McLaren, j’avais un contrat de trois ans — 2007, 2008, et 2009. »
« J’étais sûr à 99 % que 2009 serait ma dernière saison en Formule 1. C’était mon plan. Très clair dans ma tête. J’avais gagné le championnat en 2005, encore en 2006, je rejoignais McLaren pour trois ans, et c’était mon dernier contrat, dans ma tête. »
Mais que comptait donc faire Fernando Alonso, s’il était devenu retraité à 30 ans ? S’engager dans d’autres séries ?
« Je ne sais pas ! Peut-être qu’il n’y avait pas vraiment de raison, mais quand j’ai signé ce contrat de trois ans, pour moi c’était un engagement long terme. »
« D’accord, trois ans peuvent sembler longs, mais de toute façon, c’était la fin, tu vois ? J’avais déjà réalisé mon rêve, j’avais gagné le championnat deux fois. C’était au-delà de mes rêves les plus fous, devenir champion de F1. Alors que pouvais-je faire de plus ici ? »
« Donc j’ai signé avec McLaren en espérant gagner plus de titres, plus de courses. Mais après la F1, il y avait une autre vie, et même pas forcément autour des sports moteurs. »
« Je pensais que j’aurais une famille, que je ferais des choses normales, des journées normales. »
« Je ne pense pas que le Fernando Alonso de 19 ans, chez Minardi en 2001, trouverait étrange ces 400 Grands Prix, car je ne pensais pas trop à l’avenir. Mais en 2007, c’est sûr, cela aurait été une surprise. »
Fernando Alonso atteindra donc ce week-end la barre des 400 Grands Prix. Qu’est-ce que ce chiffre qui paraît incroyable signifie pour lui ?
« Oui, 400 — même si aujourd’hui, le calendrier est plus long et on accumule 24 courses par an, contrairement au passé — atteindre 400 aujourd’hui reste un chiffre énorme. C’est une manière de démontrer ma passion pour ce sport et pour la Formule 1. »
« Ça ne signifie pas grand-chose pour moi en ce moment, parce que tu cours et tu te concentres sur le week-end suivant. Mais savoir que personne n’a atteint ce chiffre auparavant, et peut-être que quelqu’un le fera à l’avenir [sans doute Lewis Hamilton, ndlr], mais pas beaucoup, peut-être cinq ou dix maximum. »
« Comme je l’ai dit, cela démontre juste mon amour pour la course, pour la F1, et combien j’apprécie ce mode de vie, les sports moteurs en général. Même si voyager est exigeant, la course compense tous les sacrifices. »
Toujours aussi motivé en 2024 ?
À plus de 40 ans désormais, comment Fernando Alonso qualifierait-il désormais sa relation avec la F1 ? N’est-il pas lassé de courir en milieu de grille avec Aston Martin F1 ?
« Mes sentiments ont évolué. Oui, j’ai appris des choses, j’ai accepté des réalités que je n’acceptais pas à certains moments de ma carrière, » a-t-il confié.
Son regard sur la F1 est devenu plus noir, ou plus réaliste, c’est selon…
« J’ai un sens de la justice et de l’équité qu’il faut déconnecter en F1. »
« Il n’y a pas de justice ici. Il n’y a pas d’équité parfois, et il faut juste composer avec les particularités de ce sport. »
« Il y a beaucoup de politique, beaucoup d’intérêts. Certaines décisions sont peut-être moins sportives. »
« Il faut l’accepter si tu veux, si tu veux faire partie de ce cirque. Tu dois accepter certaines choses. »
« Sinon, tu trouves une autre catégorie, exactement ce que j’ai fait en 2018 – je n’étais pas heureux avec moi-même, je ne prenais plus de plaisir en F1, ni sur la piste, ni en dehors, avec la domination de Mercedes. »
« C’était juste… Je ne sais pas. Je sentais que c’était le moment. »
« J’aimais toujours le sport automobile. J’aimais toujours conduire. Alors j’ai décidé d’essayer l’Indy 500, Le Mans, et d’autres courses. Puis je suis revenu en F1, avec plus de plaisir — non pas parce que la F1 avait tellement changé, mais parce que j’ai accepté ce qu’est la Formule 1, et il faut le prendre ou le laisser. »
Aston Martin F1 Team
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