Allison critique l’équité des nouvelles limitations aérodynamiques en F1

Des limitations techniques ne correspondant pas aux réalités financières

Par Alexandre C.

6 juin 2020 - 14:12
Allison critique l'équité des (...)

Tirant profit de l’opportunité historique ouverte par la crise du coronavirus, la FIA et la FOM ont poussé pour que les budgets plafonnés soient abaissés à 145 millions de dollars. D’autre part, des limitations dans le développement aérodynamique ont été introduites, qui donneront aux équipes les moins bien classées au classement des constructeurs plus de temps en CFD et en soufflerie que les écuries de pointe.

Le directeur technique de Mercedes F1, James Allison, a expliqué l’origine de ces limitations aérodynamiques : dans un premier temps, il s’agissait d’une compensation au niveau relativement élevé des budgets plafonnés originels.

« Lorsqu’il a été proposé pour la première fois, le plafond budgétaire se situait à un niveau où de nombreuses équipes de la grille ne pouvaient pas rêver d’arriver, c’était donc plutôt académique. »

« Donc, l’ATR [limitation aérodynamique] progressive était peut-être un mécanisme permettant à une équipe qui ne pouvait pas se permettre d’atteindre le plafond budgétaire, d’obtenir un degré de compétitivité qu’elle ne pouvait pas acheter directement avec son portefeuille parce que celui-ci était trop mince. »

Cependant la F1 aurait adopté une approche trop extrême, oubliant que les différences entre la 4e ou la 7e équipe étaient parfois très minces…

« Il y a une certaine logique à cela, mais quand la limitation est progressive de la première à la dixième place, vous avez des équipes qui sont absolument au même niveau de puissance de feu financière et qui sont avantagées et désavantagées les unes par rapport aux autres, sur la base d’un système qui apporte des changements très décalés dans le temps, à l’inverse d’un changement de règlement. »

Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, James Allison, malgré son profil de directeur technique, n’estime pas qu’il s’agisse là d’une réglementation anti-innovation. Au contraire, il faudra se retrousser les manches pour être plus encore efficace.

« Quel que soit le niveau de restriction des essais aérodynamiques qui vous est accordé, quel que soit ce niveau, quel que soit le nombre de courses que vous avez au calendrier, quel que soit le temps passé en CFD autorisé, l’incitation à innover sera toujours présente. Ce n’est donc pas de l’anti-innovation. »

« Ce que cette réglementation fait, c’est simplement apporter plus de possibilités à une équipe qui se voit accorder plus d’essais aérodynamiques globaux qu’à une autre qui est plus restreinte. »

« Et l’équipe qui est plus restreinte, va devoir travailler de manière très intelligente afin de maintenir ses performances par rapport à ceux qui sont moins limités. »

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