Allison attaque Horner : la fuite des cerveaux, c’est chez Red Bull, pas chez nous
Mercedes F1 perd des talents mais en attire aussi
Comment expliquer le déclin de Mercedes F1 depuis 2022 ? L’équipe n’a-t-elle pas souffert singulièrement de la mise en place des budgets plafonnés ? Devant limiter sa masse salariale, Mercedes F1, qui avait un budget « no limit » précédemment, n’a-t-elle pas subi conséquemment une fuite des cerveaux ?
Encore récemment, Mercedes F1 a d’ailleurs perdu Loïc Serra ou Jérôme d’Ambrosio, en partance pour Ferrari. Et jamais avare de manipulation psychologique, Christian Horner a récemment affirmé que Red Bull avait embauché 220 ingénieurs moteur de Mercedes, pour travailler sur le projet Red Bull Powertrains…
Mais naturellement, Toto Wolff a voulu remettre à sa place son rival de Red Bull. Selon lui, ce sont simplement « 19 ingénieurs » qui seraient passées de Mercedes à Milton Keynes.
De plus, poursuit Toto Wolff, il n’y a pas de fuite des cerveaux : seulement des mouvements naturels, « totalement normaux » entre équipes.
James Allison, le directeur technique de Mercedes F1, a lui aussi nié que Mercedes F1 soit affectée par une fuite des cerveaux. Sans cependant réfuter la guerre des ressources humaines que se livrent les écuries de pointe.
« Il est probablement utile de reconnaître que la Formule 1 est une sorte de guerre frontale - et que la guerre pour rendre sa voiture compétitive est menée sur tous les fronts. »
James Allison attaque ensuite Red Bull et les propos qu’il trouve inconsidérés de Christian Horner…
« Il est donc pratique pour certaines équipes qui ont leur propre fuite des cerveaux [Allison vise ici Red Bull] de publier dans la presse des récits sur les malheurs que d’autres pourraient subir. »
« En fait, notre équipe n’est pas particulièrement touchée comme on pourrait l’imaginer en lisant la presse automobile. Nous avons des gens qui arrivent, nous avons des gens qui partent et il y a un équilibre entre les deux. Si ce n’était pas le cas, notre équipe ne ferait que se réduire. »
« Nous avons perdu de très bons éléments, nous en avons gagné d’autres, et il en va toujours ainsi dans ce sport. »
« Les choses que vous lisez dans la presse sont généralement des choses que les autres équipes font pour détourner l’attention d’elles-mêmes. Je n’ai pas eu l’impression que notre équipe souffrait de fuite de cerveaux. J’ai simplement ressenti la lutte permanente que vous menez dans ce sport pour que les bons éléments rejoignent votre équipe et pour leur donner des raisons de vouloir le faire. »
Les salaires de Mercedes F1 ne sont-ils cependant pas trop bas pour conserver et attirer les meilleurs ?
« Nos salaires sont compétitifs dans le paddock, ce n’est pas un problème. »
Allison est reparti comme en 14 chez Mercedes F1
Redevenu directeur technique en titre de l’équipe début 2023, en remplacement de Mike Elliott, James Allison, qui avait auparavant pris du recul (comme directeur technique en chef), est ravi de pouvoir rediriger, au quotidien, le développement aérodynamique de Mercedes F1. On semble d’ailleurs en voir les fruits dans l’équipe depuis Monaco, où le nouvel aileron avant a donné toute satisfaction.
« C’est passionnant de se sentir bien intégré dans une équipe. »
« C’est encore plus excitant d’avoir l’honneur d’occuper une position de leader dans une équipe et de savoir, lorsque nous avons collectivement pris les bonnes décisions, que vous étiez là et que vous vous êtes levé et que vous avez compté dans les jours difficiles. »
« C’est très, très, très vivifiant et cela procure une satisfaction professionnelle qui, j’imagine, serait très difficile à trouver dans la plupart des emplois. »
James Allison a-t-il vu son rôle être quelque peu transformé ces dernières années ? Depuis son retour à la direction technique quotidienne ?
« Je ne pense pas que ce soit fondamentalement diffèrent. »
« En tant qu’équipe, nous sommes passés d’une phase où nous essayions juste de conserver nos titres de constructeurs [en 2021], à une phase de reconstruction - en essayant de donner aux gens la foi que tout cela allait bien se passer. »
« Par conséquent, il était beaucoup plus nécessaire de trouver un style de leadership dynamique mais réaliste dans une période où il y avait de nombreuses raisons de penser : "Vous savez quoi ? Il est peut-être temps de quitter cette équipe et d’aller voir ailleurs". »
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