Alguersuari n’a pas oublié la manière dont Red Bull l’avait renvoyé fin 2011

Helmut Marko continue de lui provoquer des cauchemars !

Par Paul Gombeaud

23 septembre 2022 - 13:26
Alguersuari n'a pas oublié la (…)

Ancien pilote chez Toro Rosso, devenue AlphaTauri en 2020, Jaime Alguersuari n’a pas oublié la manière dont Red Bull l’avait éjecté de l’équipe à l’issue de la saison 2011 de Formule 1.

L’Espagnol, aujourd’hui âgé de 32 ans et qui fut un temps le plus jeune pilote de l’histoire de la F1, remplaçait Sébastien Bourdais au pied levé durant la saison 2009.

En deux ans et demi avec la petite écurie italienne, il disputait 46 Grands Prix pour 31 points marqués, avec pour meilleur classement en course deux septièmes places obtenues à Monza et en Corée du Sud en 2011.

Des résultats qui n’ont manifestement pas satisfait ses dirigeants, qui lui ont fait savoir à leur manière qu’il ne serait pas conservé pour la saison 2012.

"Franz Tost m’a appelé un jour après un évènement organisé avec Cepsa à huit heures du matin pour me dire que Red Bull ne pouvait plus nous aider et qu’il avait de mauvaises nouvelles. Puis il me raccrochait au nez, sans doute parce qu’il ne souhaitait pas me parler," raconte Alguersuari pour le journal El Confidencial.

"J’ai alors pris mon téléphone et directement appelé Helmut Marko. ’Est-ce que c’est une blague ?’ Puis il me disait : ’Tu es déjà au courant, n’est-ce pas ?’ Je demandais : ’De quoi s’agit-il, Helmut ?’ Et il me répondait : ’Je n’ai rien pu faire’."

Et Alguersuari d’en rajouter une couche sur son ancien employeur : "Chez Red Bull, en Formule 1, vous ne viviez jamais en paix, même lorsque vous décrochiez de très bons résultats. Vous faisiez du bon travail et vous n’aviez jamais l’impression que tout le monde était satisfait. Vos rivaux vous félicitaient plus souvent que les personnes de votre propre équipe."

"Et vous viviez avec ce sentiment depuis vos 15 ans. Ce n’était jamais assez. Et à y regarder de près, c’est exactement le modèle qu’a connu Max Verstappen avec son père. C’est l’école Red Bull, celle que j’ai vécue."

Traumatisé par Red Bull, Alguersuari en fait encore des cauchemars

Si le natif de Barcelone a quitté la Formule 1 il y a maintenant plus de dix ans, il affirme que son passage en catégorie reine au sein de la filière Red Bull perturbe encore son sommeil à l’heure actuelle.

"Lorsque je dors, je fais encore des rêves très étranges de cette époque. En particulier à cause de l’impuissance et de la frustration de ne jamais y arriver, de voir M. Marko toujours en colère et nous réprimander. Comme si nous étions des enfants."

"Cela a créé un véritable traumatisme, et je suis convaincu que Sébastien Buemi (qui était alors son coéquipier) et beaucoup d’autres ont également vécu la même chose."

"Je n’ai pas réussi à effacer cela. J’ai fait de la thérapie, plusieurs psychologues m’ont aidé après que j’ai pris ma retraite, mais des choses étranges continuent à me venir en tête. Parfois je me réveille, en pleurant, après avoir rêvé que j’effectuais un grand tour, tout ça pour voir le visage en colère de M. Marko."

Si Buemi était lui aussi mis sur la touche à l’issue de la saison 2011, Red Bull lui offrait tout de même le poste de réserviste, mais rien à Alguersuari.

Mais l’Espagnol croit connaitre la raison de cet ultime camouflet en F1 : il estime, à l’image de Carlos Sainz, qu’il ne rentrait pas dans le moule d’après la filière autrichienne.

"Red Bull veut trouver des pilotes en plein milieu d’un lac et totalement inconnus, tout comme leur famille, leurs amis et qui dépendront uniquement d’eux. Ce qui n’était pas le cas d’un pilote dont le père était promoteur d’un championnat menant à la F1 (le père d’Alguersuari dirigeait à l’époque les World Series by Renault), ni de Carlos Sainz."

Sans faire offense à l’ancien pilote, rappelons que Max Verstappen, dont le père Jos était aussi en F1, s’en sort très bien chez Red Bull...

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