Affaire Renault : Et à la fin, c’est la F1 qui perd
Une confusion inexplicable
L’affaire Renault et au centre de toutes les attentions ce week-end dans le paddock de Mexico, où l’équipe française a appris mercredi soir sa disqualification des résultats du Grand Prix du Japon, à la suite d’une plainte déposée par Racing Point au terme de la course de Suzuka.
Celle-ci stipulait que le réglage automatique de l’équilibre des freins de la Renault RS19 était illégal, et a été soutenue par un dossier de 12 pages que les commissaires de la FIA ont accepté, étudié, et validé, les poussant à appliquer ladite sanction.
Renault a donc perdu son résultat de Suzuka et doit arrêter d’utiliser ce système. Or, celui-ci n’a même pas été jugé illégal par les commissaires ! En effet, ceux-ci ont précisé que sur le plan technique, une telle aide était parfaitement légale, mais qu’elle procurait un avantage sur le plan sportif qui, lui, était illégal.
Légal et illégal à la fois
Seulement, les disqualifications sont souvent des sanctions appliquées pour des infractions techniques, hormis celles sur le plan sportif qui s’avéreraient très graves ou dangereuses.
La FIA a donc réagi sur la base des accusations de Racing Point, qui a profité d’un bon résultat de Renault, juste devant ses monoplaces, pour sortir cette carte et ainsi marquer des points aux dépens de Renault, et se rapprocher à dix points du Losange.
Cependant, comment justifier une sanction si importante sur la base d’une utilisation connue d’un système légal ?
En effet, Racing Point a appuyé sa plainte sur les dires d’un ancien membre de Renault, recruté par l’équipe canadienne, et a fourni parmi ses preuves une vidéo filmée cet hiver depuis le casque de Daniel Ricciardo, et dans laquelle on voit très bien fonctionner ce système qui, lors des homologations, a été considéré techniquement comme légal.
Romain Grosjean a même révélé qu’il utilisait déjà un même système au Grand Prix de Belgique 2015, sur une Lotus produite par l’usine d’Enstone, où a été conçu le système incriminé.
Une sanction trop forte, appliquée trop vite
Dès lors, pourquoi ne pas avoir simplement demandé à Renault de ne plus utiliser son système, tout en cherchant quel pouvait être précisément le gain au tour de cette aide au pilotage, dont le seul tort avéré a été de faciliter la vie de Ricciardo et Nico Hülkenberg ?
Cyril Abiteboul a expliqué qu’il aurait compris qu’une discussion ait lieu à ce sujet tout en mettant en stand-by le système en question, mais sans aller immédiatement à la sanction, plutôt que de punir l’utilisation de cette répartition intelligente avant même de lui définir un cadre légal.
On a déjà vu par le passé des systèmes validés puis interdits en cours de saison, mais jamais un seul n’a mené à une telle sanction en ayant été préalablement validé par les instances dirigeantes. Et si l’on suit cette logique, l’intégralité des résultats devraient être invalidés, ce qui n’est évidemment pas applicable pour un système, encore une fois, certifié légal.
En cherchant à réagir rapidement à la plainte de Racing Point, les commissaires ont créé un précédent qui pourrait faire augmenter à l’avenir les réclamations, y compris pour bannir des innovations techniques jugées comme entrant dans le cadre du règlement.
A l’aube d’une ère où les équipes veulent préserver leur liberté technique, la plainte de Racing Point et la conséquence de celle-ci pourraient avoir l’effet inverse sur la capacité et la volonté d’innover, de peur de devoir se passer en cours de saison d’un élément novateur et indispensable sur une voiture.
Quant à la F1 elle-même, qui assure vouloir être plus abordable pour ses nouveaux et futurs fans, elle se tire une balle dans le pied. Car cette décision de sanctionner une innovation jugée techniquement légale sur le plan sportif est tout bonnement incompréhensible, et il est difficile, sinon impossible, de trouver un moyen de la justifier et de l’expliquer à un public pas ou peu initié.
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