Zak Brown détaille les problèmes déjà corrigés chez McLaren
Il explique l’état de l’équipe quand il est arrivé
Zak Brown est arrivé chez McLaren l’an dernier avec l’ambition d’en refaire une équipe de pointe. Malheureusement, il explique que la tâche fut bien plus compliquée que prévu et que les problèmes étaient ancrés au sein de l’usine et de l’équipe de course.
"Nous n’en sommes pas arrivés là où nous en sommes aujourd’hui du jour au lendemain, et nous n’allons pas régler tous nos problèmes du jour au lendemain" analyse l’Américain. "J’aimerais penser que nous pouvons régler les choses à un rythme beaucoup plus rapide qu’elles n’ont décliné."
"C’est ce que nous allons faire, nous baissons la tête, avec un soutien total des actionnaires, un engagement total, avec tout le monde très concentré et travaillant très bien ensemble. C’est bon maintenant, mais comme je l’ai dit à l’équipe et à nos partenaires, ça prendra du temps parce qu’il y a un décalage technique. Nous sommes à des années-lumière, et c’est un peu douloureux de dire cela, mais je pense qu’il nous faudra quelques années pour atteindre ce que j’appelle notre catégorie de combat."
Brown blâme ce qu’il décrit comme "un manque de leadership et de direction" au sein d’une "organisation assez compliquée". L’équipe a vu passer notamment Martin Whitmarsh, Jost Capito, Eric Boullier, et un retour rapide de Ron Dennis dans un rôle de gestionnaire peu défini.
Capito, précédemment à la tête de Volkswagen Motorsport, n’est resté que cinq mois car McLaren avait décrit une incapacité à se mettre d’accord sur "ce qui est et sera nécessaire pour que l’équipe réussisse à nouveau".
Brown a découvert "de mauvaises personnes aux mauvais endroits, de bonnes personnes aux mauvais endroits, mais pas une équipe de course bien gérée parce que je ne pense pas qu’aucun des leaders n’était là assez longtemps pour s’y tenir et donner de l’élan. Vous aviez trop de chefs dans la cuisine. Ce n’était pas une question de compétence, mais il ne peut y avoir qu’un seul chef cuisinier."
"Je pense que nous avons essayé d’être un peu trop intelligents au début de cette décennie, et cela n’a pas fonctionné. Je ne pense pas que c’était un problème de personnes. Je pense que c’était une façon structurelle de travailler et un problème de communication, alors nous avons changé cela. Nous revenons à une structure qui existe en Formule 1 depuis longtemps."
Et cela revient à placer un directeur sportif, Gil de Ferran, et un directeur technique, James Key. Ce dernier pourrait toutefois arriver seulement en 2019, le temps de démêler son contrat avec Toro Rosso. Andrea Stella a été promu directeur de la performance, alors qu’il était directeur des opérations en piste.
"Nous avions besoin de sang neuf, quelqu’un avec une mentalité de compétiteur, et Gil correspond parfaitement" poursuit Brown. "Il sait comment gagner des championnats et de grandes courses. Il est là dans un contexte sportif, pour regarder autour de lui, pour voir si nous travaillons tous efficacement, en tirant le maximum de performance de l’aspect humain du sport."
"Avec Andrea, il s’agit de savoir comment tirer le maximum de performance de la voiture de course et de l’équipe de course d’un point de vue technique.Tous les deux, au cours d’un week-end de course, doivent s’unir pour obtenir le meilleur résultat, en obtenant le maximum de performance techniquement et humainement."
De nombreuses citiques ont été formulées au sujet de McLaren, y compris par son ancien directeur Martin Whitmarsh, mais Brown assure que ça ne sert que de motivation supplémentaire : "C’est difficile quand on n’est pas performant. Cela peut être frustrant parfois parce que certaines personnes ne comprennent pas tout à fait les situations, et parce que nous sommes McLaren, ils ont aussi des attentes très élevées. Nous avons essayé de les réinitialiser."
"Nous n’allons pas non plus faire certaines des erreurs que nous avons faites dans le passé, comme de faire des commentaires trop enthousiastes sur le fait d’avoir le meilleur châssis. Nous savons que ces choses peuvent revenir vous mordre, mais si vous ne pouvez pas supporter la chaleur, sortez de la cuisine. L’une des choses que je trouve géniales dans cette équipe, c’est que le feu dans son ventre pour gagner est génial. Plus les gens sont critiques, plus nous voulons revenir à nos méthodes gagnantes. C’est dur, mais ça nous pousse en avant."