Yeongam côté moteur avec Renault Sport F1
Les défis posés par le circuit de Yeongam
Une semaine après le Grand Prix du Japon arrive le Grand Prix de Corée, 16ème course de la saison sur un total de 19. Le Circuit International de Corée, long de 5,615 km, se situe dans la province de South Jeolla, à 400 km au sud de la capitale sud-coréenne, Séoul. La piste a été construite dans le cadre d’un plan destiné à dynamiser cette région industrielle et ce circuit semi-permanent sera à terme incorporé au sein d’une ville nouvelle. Utilisé pour la première fois l’année dernière, la piste coréenne avait connu un fascinant Grand Prix en raison d’une météo et de conditions d’adhérence très changeantes.
Données chiffrées du Grand Prix de Corée
— La Corée possède un ratio puissance-maniabilité situé au milieu du spectre et les exigences pour le moteur sont similaires à celles requises pour l’Australie : une bonne maniabilité pour les virages lents à moyennement rapides, de bonnes reprises pour s’extraire des chicanes et épingles les plus serrées, et enfin une puissance maximale élevée pour les trois longues lignes droites.
— Comme en Malaisie et en Turquie, la ligne droite des stands n’est pas la plus longue du circuit de Yeongam. En Corée, ce mérite revient à celle située entre les virages deux et trois. Sur ces 1150 mètres, le moteur atteindra son régime et sa vitesse maximum pendant environ 15 secs.
— La zone de freinage au bout de cette portion précède une autre ligne droite menant au virage 4. Cette dernière est plus courte avec 560 m et le moteur tournera à plein régime pendant environ 8 sec. Cela signifie qu’environ 80% du premier secteur se passe à fond.
— Le reste du circuit, après des trois lignes droites est une combinaison de virages pris sur le deuxième, troisième ou quatrième rapport, à une moyenne de 215 km/h. C’est pourquoi la consommation de carburant est très élevée sur un tour.
L’avis de Bruno Senna, Lotus Renault GP
Mes souvenirs de l’épreuve de l’an dernier ne sont pas terribles : une rupture de suspension en essais libres et ensuite une course difficile sous la pluie, le safety car et enfin le drapeau rouge. Je repars de zéro cette année. Vous pouvez grosso modo couper le circuit en deux.
La première moitié depuis la ligne de départ comprend trois longues lignes droites, tout repose alors sur une bonne vitesse maximale, mais aussi sur des freinages corrects. A ce stade vous avez besoin d’un bon frein moteur associé à de solides reprises pour une accélération maximale. L’autre moitié de la piste nécessite une approche très souple car plusieurs virages s’enchaînent rapidement dont certains en dévers. Tout au long de cette section, le moteur doit offrir un bon agrément de pilotage.
Nous savons que c’est un des points forts du moteur Renault, et le Japon a démontré que nous étions assez compétitifs dans une configuration avec des appuis moyens à élevés. Nous devrions donc de nouveau être forts, et notre voiture devrait se situer dans le top 10 jusqu’à la fin de la saison.
L’avis des ingénieurs
Rémi Taffin, directeur des activités piste de Renault Sport F1 donne son point de vue sur la Corée .
Le Circuit International de Corée est à mi-chemin des extrêmes en termes de défis pour un motoriste. Le premier secteur possède trois longues lignes droites reliées par des épingles serrées ou de lents virages à angles droits. Puisqu’un pourcentage élevé de cette partie se passe à plein régime, nous allons travailler pour offrir une bonne vitesse de pointe, mais aussi un maximum de frein moteur et de motricité dans les zones de freinages brusques des virages un et trois. Ceci est vraiment important car beaucoup de secondes peuvent être gagnées ici. Un septième rapport bien adapté est également crucial pour maximiser l’accélération. En termes de contraintes imposées au moteur, cette section n’est pas excessivement exigeante car la deuxième ligne droite située entre les deuxième et troisième virages fait plus d’un kilomètre de long. La seconde partie du circuit est l’endroit où nous devons nous concentrer pour offrir un bon agrément de conduite dans les courbes lentes à moyennement rapides.
Nous avons tous vraiment hâte de nous rendre en Corée après une si belle course au Japon. Sebastian a décroché le titre en réalisant une performance impressionnante au cours du week-end, tandis que Red Bull s’est encore rapproché du titre constructeur. Team Lotus a également connu sa meilleure course à ce jour, en terminant sur le même tour que le vainqueur avec des temps correspondant au milieu de peloton. Lotus Renault GP n’a pas été en mesure de capitaliser entièrement sur ses bonnes performances en qualifications mais nous avons vu que le rythme était là.
Le saviez-vous ?
Red Bull Racing pourrait remporter le titre constructeur en Corée cette semaine. S’ils y parviennent, ce sera la dixième fois qu’un moteur Renault aura propulsé une équipe remportant le titre. La première d’entre elles a été Williams, en 1992, avec un succès répété en 1993, 1994, 1996 et 1997. Benetton-Renault a remporté le titre en 1995. Renault F1 Team l’a obtenu à son tour en 2005 et 2006 avant Red Bull Racing en 2010.