Wolff et Arrivabene contre une Formule 1 à deux moteurs

Toto Wolff et Maurizio Arrivabene, les patrons de Mercedes et Ferrari en F1, sont heureux d’avoir pu éloigner momentanément le spectre du moteur client indépendant prévu pour 2017. Reste maintenant à trouver un compromis, et une proposition doit être remise à la FIA par les motoristes le 15 janvier.

"Le concept des moteurs indépendants dont on équilibrerait les performances n’a pas été approuvé, explique Toto Wolff. Mais le coût de fourniture des moteurs actuels est une cause tout à fait légitime, et il faut que nous nous occupions du problème des équipes qui pourraient se retrouver sans moteur. Y a-t-il une solution pour 2018 au plus tard qui résoudra tout ça en plus du ‘facteur bruit’ ? Nous nous y penchons et espérons qu’à la mi-janvier, nous aurons un concept réaliste, financièrement viable et qui réponde à toutes les questions".

Maurizio Arrivabene précise certaines choses : "Déjà, au sein du Groupe Stratégie, les motoristes étaient tout à fait ouverts à la discussion au sujet des moteurs de 2018. Ce n’est pas nouveau. Mais la Commission F1 a mis en pause le projet des moteurs indépendants et nous allons nous réunir pour plancher sérieusement sur une solution."

Dans le cas où la proposition des motoristes serait rejetée, la FIA pourrait activer l’appel d’offres pour un moteur indépendant, ce qui entrainera la mise en place d’une équivalence de performance entre les V6 actuels et ce moteur. De quoi faire fuir les constructeurs ?

"Selon moi, la Formule 1 ne devrait pas recourir à un quelconque système d’équivalence. C’est le championnat du monde, on y trouve les meilleurs pilotes, les meilleures voitures ainsi que les meilleurs ingénieurs et je pense qu’il est important de comprendre que c’est dans notre ADN depuis longtemps. Ça ne signifie pas qu’il n’y a forcément rien à changer à l’avenir, mais avec un équilibre des performances, ce ne serait plus de la Formule 1," répond Toto Wolff.

"Je pense qu’il existe déjà une discipline avec des équivalences de performance, et elle s’appelle l’IndyCar," ajoute Arrivabene. "La Formule 1, c’est le summum des sports mécaniques, alors je suis d’accord, il faudra réduire les coûts à l’avenir mais pour ça, il faut de nouvelles règles d’abord. Mais la différence entre la F1 et les autres sports mécaniques, c’est que la recherche et le développement font partie de la compétition."

Du côté de Renault, Cyril Abiteboul, conclut : "Je crois qu’en plus de l’héritage mentionné par Toto, quand il y a plusieurs centaines de millions de dollars distribués chaque année, je n’aimerais pas être le gars qui élabore la formule de distribution. Revenir là-dessus serait source de discussions interminables. Il y a déjà beaucoup d’intrigues dans notre sport, et je pense franchement que ça fait partie du jeu et du spectacle, mais ça prendrait bien trop de place."