Wolff comprend les critiques d’Ecclestone

Les deux hommes à la fois amis et ennemis

Par Franck Drui

11 janvier 2016 - 11:50
Wolff comprend les critiques d'Eccl

Quand le journal Tiroler Tageszeitung a demandé à Toto Wolff s’il avait passé un bon Noël, celui-ci a répondu « lequel ? Celui du 25 ou du 26 ? » en référence à l’une des dernières remarques de Bernie Ecclestone à son encontre, affirmant que si Wolff proposait de changer la date de Noël lors d’une réunion, beaucoup de ses alliés politiques suivraient aveuglément.

« Tout d’abord, nous sommes à la fois amis et ennemis, déclare ainsi le directeur de Mercedes. Sur le plan personnel nous sommes amis et avons passé des vacances d’été ensemble. Mais je comprends tout naturellement ses préoccupations en tant que promoteur. »

Et en effet, Ecclestone se montre soucieux du spectacle en F1, où Mercedes domine de la tête et des épaules cette ère naissante des moteurs hybrides. Wolff estime quant à lui que les remarques sur la situation actuelle sont simplement opportunistes.

« Il y a des groupes qui profitent de la situation pour tirer un avantage. Ça n’est pas comme ça que je procèderais, mais j’accepte que cette approche puisse exister. »

« Du point de vue de Bernie, je comprends. Il a besoin d’un divertissement de la plus haute qualité à vendre, et c’est pour ça qu’une ’ère Mercedes’ n’est pas idéale. »

Et pour y remédier, Ecclestone a prévenu qu’il pousserait au changement quels que soient les processus démocratiques actuellement en vigueur.

« Tout ce que dit Bernie doit être pris au sérieux, reprend Wolff. Mais je considère beaucoup de ceux qui le suivent comme des chiens qui aboient mais ne mordent pas. »

« Nous essayons d’atteindre un compromis car nous ne pouvons pas agir seulement pour nous-mêmes. La Formule 1 doit être alléchante. »

Mais pour ça, il serait un peu simpliste de s’inspirer du MotoGP, comme certains suggèrent, où les pilotes sont toujours des héros.

« C’est comme comparer des pommes avec des poires. La Formule 1 génère bien plus d’audience que le MotoGP. Là où ils sont bons, c’est sur les courses. Il y a de l’action, les pilotes ne sont pas téléguidés et l’aérodynamique est quasi inexistante. On peut en tirer des leçons. »

Wolff estime cependant que le spectacle en F1 est bon lui aussi.

« À l’exception de l’ère turbo des années 80, où les moteurs produisaient plus de 1000 chevaux en qualifications, nous avons maintenant les propulseurs les plus puissants de la F1 moderne. »

« Nous vendons tout simplement mal le produit, parce que certains de nos compétiteurs et également Bernie dénigrent cette technologie. Mais l’avenir sera hybride, impossible de l’ignorer ! »

« De tels moteurs sont plus légers, rapides, efficaces et puissants que des blocs conventionnels. La technologie ne doit clairement pas prendre le pas sur les pilotes mais si nous changeons quelques détails sur les voitures, nous aurons en 2017 les bolides les plus rapides jamais construits. »

Pour finir, Wolff est revenu sur la décision de sa femme Susie d’abandonner son poste de pilote d’essais pour le compte de Williams, reconnaissant qu’elle ne piloterait jamais une F1 en course.

« Je suis navré qu’elle n’ait pas eu sa chance, parce que je suis convaincu qu’elle est suffisamment forte pour une bonne équipe de milieu de tableau. Ça aurait aussi été bien d’avoir une femme en F1, parce que même les médias non spécialisés s’y seraient intéressés. C’est donc une occasion manquée, mais en tant que famille, je n’ai pas remarqué la moindre différence maintenant qu’elle a pris sa décision. Elle est en paix avec elle-même et je peux vous dire une chose : les filles sont bien plus coriaces que les garçons, » conclut Wolff dans un sourire.

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