Wolff : Tout le monde a son avis et ses arrière-pensées au sujet du moteur indépendant

Au Brésil, la FIA a officiellement lancé son appel d’offres pour le moteur indépendant à bas coût et Toto Wolff, le directeur de Mercedes en F1, s’est avoué frustré par la manœuvre. En effet, alors même que son équipe a consenti au dégel des moteurs pour permettre à ses concurrentes de rattraper en partie leur retard, l’Autrichien estime que le paddock a la mémoire courte.

« Je pense que, comme dans tous les domaines, le compromis est la bonne chose à faire, déclare Wolff. Nous n’avons pas l’intention de tout geler et il faut prendre les bonnes décisions pour le bien de la Formule 1 en assouplissant les règles pour l’année prochaine. C’est pour ça que nous ne nous sommes pas cachés derrière les règlements et que nous n’avons pas adopté une posture inflexible en martelant ‘ce sont les règles, le moteur de l’an prochain est gelé et le champ de développement sera moindre’. »

« Au contraire, nous avons dit ‘non, assouplissons tout ça’. Ça coûte plus d’argent mais, pour Renault et Honda, c’était la bonne décision. Mais est-ce que tout le monde le rappelle et souligne que c’est bon pour la F1 ? Non. »

« Y a-t-il maintenant besoin d’un compromis sur le prix d’achat ? Je ne pense pas que tout le monde soit sur la même longueur d’onde à ce sujet, car toutes les parties ont des objectifs différents. Une fois de plus, nous croyons qu’un plateau compétitif est nécessaire, qu’il faudrait plus d’équipes capables de remporter des courses, et cela rendrait le tout plus intéressant pour nous. »

Pas vraiment d’accord sur les prix cités dans les journaux, Wolff se demande quelles sont les véritables motifs derrière l’introduction du moteur indépendant.

« Tous les prix supposés font partie des petits jeux politiques, quelles qu’en soient les raisons. Je pense qu’il faut simplement accepter que chacun a son point de vue et ses intentions cachées, car tout le monde a des arrière-pensées différentes. »

« Il pourrait se trouver une équipe dont l’objectif serait de mettre un terme à la domination de Mercedes et qui souhaiterait un concept de moteur différent. Il y a aussi Jean Todt, qui voudrait des moteurs moins chers pour une raison que lui seul connaît… »

« Et puis il y a Bernie, qui n’aime pas que les constructeurs fournissent leurs moteurs parce que, dit-il, ils ont une influence certaine sur leurs clients et que l’équilibre du pouvoir en F1 s’en est trouvé modifié. Est-ce le cas ? Je ne sais pas, mais certaines arrière-pensées sont vraiment intéressantes. »