Wolff : Aujourd’hui, les compteurs sont remis à zéro
"Nous verrons bien à Melbourne"
En apparence, une deuxième année de stabilité des règlementations pourrait sembler alléger la pression sur les épaules des écuries de Formule 1. Mais en réalité, c’est tout l’inverse : la limite approchant, chaque milliseconde de gagnée dans ces conditions est un accomplissement.
« Le plus gros défi pour l’équipe a été de trouver où améliorer les performances d’un concept de châssis et de moteur déjà très bon, affirme ainsi Toto Wolff, le directeur de Mercedes. Les règlements sont restés à peu près stables une année de plus, alors la courbe de développement s’est naturellement un peu aplatie. Mais chercher la performance absolue est le genre de défi que nous adorons. »
« Après deux saisons couronnées de succès, l’objectif évident est de poursuivre sur les bases de notre réussite et de remporter courses comme championnats. Mais on ne peut pas compter sur les succès passés en Formule 1 et aujourd’hui, les compteurs sont remis à zéro. Nous n’avons pas encore commencé les essais, alors impossible d’établir un point de comparaison avec nos rivaux. Mais nous pouvons être certains qu’ils seront plus forts que jamais. À Melbourne, nous verrons bien. »
« Nous avons pris confiance après notre premier titre en 2014 et par conséquent, nous avons abordé légèrement différemment 2015. Mais la philosophie qui nous anime n’a pas changé, et ce ne sera pas le cas non plus en 2016. Nous faisons confiance à notre personnel, mais notre approche est toujours celle du ‘verre à moitié vide’. Nous restons humbles, les pieds sur terre, et poussons pour tout développer, des voitures jusqu’à nos capacités en tant qu’organisation. »
Dans les cockpits, le duo de pilotes restera identique à 2015, avec Lewis Hamilton et Nico Rosberg au volant de la W07.
« La lutte entre Lewis et Nico est à la fois intéressante et difficile pour nous. Ce n’est jamais facile de mettre deux pilotes compétitifs visant le titre dans la même équipe. Mais nous ne faisons pas qu’accepter la situation, nous y adhérons. Nous comprenons qu’il est important que les spectateurs voient les pilotes disposer des mêmes outils et de la même liberté pour gagner. C’est ce que nous avons fait pendant deux ans et continuerons de faire cette année. Ce sont deux professionnels, ils savent qu’il y a une grosse entreprise et une marque très puissante derrière eux et l’équipe. J’espère que ça va continuer à être serré entre eux. »
Et la relève est déjà là, puisque Pascal Wehrlein et Esteban Ocon sont d’ores et déjà dans le giron de Mercedes.
« Nous sommes à la fois chanceux et malchanceux d’avoir deux des meilleurs jeunes pilotes au monde mais pas de baquet à leur offrir dans notre équipe, reprend Wolff. Nous sommes donc ravis de leur avoir trouvé une voie d’accès différente pour la Formule 1, afin qu’ils continuent de progresser dans le meilleur environnement possible. Pascal a un volant chez Manor, une équipe bourrée de gens fantastiques mais bien plus petite que Mercedes. Ils ont une structure bien différente de ce à quoi Pascal est habitué, alors il devra prouver qu’il a ce qu’il faut pour devenir un pilote de Formule 1 performant dans un nouvel environnement. »
« Esteban, en plus de son rôle en DTM, sera le troisième pilote Renault et prendra part à quelques séances d’essais du vendredi. C’est super de voir de jeunes pilotes accéder à la Formule 1 au mérite, grâce au soutien de constructeurs ou de programmes qui ont fait leurs preuves comme celui de Red Bull. Espérons que 2016 soit une année constructive pour eux. »
En 2017, les règles devraient être modifiées, et la direction à prendre est un sujet de discussion courant au sein du paddock. Mais la saison actuelle aussi a des choses à proposer…
« Nous sommes ouverts à du changement dans les règlements. Nous sommes peut-être un peu plus prudents concernant le moteur parce que quand la FIA et les équipes ont décidé d’introduire le moteur hybride il y a quelques années, il était clair que le budget de développement allait se révéler considérable. Les quatre motoristes se sont appuyés sur ces règles, et maintenant il faut de la stabilité pour protéger les investissements consentis. »
« Au niveau du châssis et de l’aérodynamique, nous accueillons volontiers les nouveaux défis du moment qu’ils sont sensés. Il est important que les voitures aillent plus vite, et ça a été exigé par le Groupe Stratégie, mais aussi qu’on puisse encore se dépasser et que le pilotage redevienne difficile. Mais traduire tout cela sous forme de règles n’est pas chose facile. »
« Il y a aussi beaucoup d’histoires positives en F1 actuellement. Je pense néanmoins qu’on n’en parle pas assez. Le retour de Renault en tant que constructeur est une excellente nouvelle, tout comme l’arrivée de Haas qui, espérons-le, aidera à populariser la F1 aux États-Unis. Pour Mercedes, revenir en Allemagne et pouvoir enfin courir à domicile est formidable. Et puis nous avons aussi une nouvelle course à Bakou, où la majorité d’entre nous n’a jamais mis les pieds mais qui sera certainement une expérience intéressante. Nous avons 21 courses qui nous emmèneront aux quatre coins de la planète et ce sera un véritable défi pour tout le personnel engagé en Formule 1, mais également une vitrine fantastique pour son exposition. »