Wickens : Tout ce que je fais, c’est pour aller en F1 !
Le pilote Carlin sait ce qu’il veut
Deux pole positions, une victoire, deux deuxièmes places, Robert Wickens a idéalement entamé sa saison au volant d’une monoplace arborant les couleurs de l’équipe F1 Marussia Virgin Racing. Leader de la Formula Renault 3.5 Series après quatre courses, le Canadien n’a qu’un but cette saison, remporter le championnat et le test F1 qui va avec. La route est encore longue mais le pilote Carlin sait ce qu’il veut !
Wickens pourrait intégrer le rôle de pilote d’essais chez Virgin dès le Grand Prix du Canada, sa course nationale et rouler le vendredi matin. Et si d’Ambrosio venait à perdre son volant à cause d’un manque de financement, Marussia pourrait pousser pour que Wickens prenne sa place.
Robert Wickens, les choses se déroulent bien pour vous en ce début de saison. Efficacité et rapidité, ce sont les termes qui pourraient vous décrire actuellement ?
Les choses ont en effet très bien débuté. Avec l’équipe Carlin, nous avons tout d’abord travaillé très sérieusement durant tous les essais hivernaux. Motorland Aragón a donné le tempo. C’est important de démarrer la saison du bon pied. Ensuite, Spa-Francorchamps a été un week-end incroyable pour Carlin. Notre monoplace était proche de la perfection et avec mon équipier, Jean-Eric Vergne, nous avons fait ce qu’il fallait. (NDLR : Robert Wickens s’est imposé devant Jean-Eric le samedi puis Jean-Eric Vergne l’a emporté devant Robert Wickens le dimanche). La saison est encore très longue, il peut se passer beaucoup de choses. Mon objectif est de remporter le titre, pour cela il faut rester à 100% et continuer sur ce rythme.
Faire équipe avec quelqu’un qui vise également le titre, donc qui est potentiellement votre adversaire, est-ce vraiment un avantage ?
Tous les pilotes sur la grille veulent l’emporter ! Avec Jean-Eric, nous nous entendons très bien et nous allons dans le même sens. Nous savons que si notre collaboration est efficace, cela nous sera profitable et à l’un et à l’autre. Trevor Carlin a confiance en nous. Il nous laisse donc nous expliquer en piste tout à fait loyalement. Il a certainement eu une petite montée d’adrénaline quand Jean-Eric m’a attaqué à Spa, au freinage des Combes, où j’ai bloqué mes roues pour résister. Mais c’est resté très propre. Il y aura certainement d’autres passes d’armes entre nous, mais cela se fera toujours sportivement. C’est quelque chose de nouveau pour moi de savoir que mon équipier est un des prétendants au titre, mais c’est plutôt positif finalement.
Vous avez déjà disputé ce championnat en 2008. Vous avez ensuite roulé dans d’autres disciplines, avec succès. Revenez-vous plus fort en 2011 ?
2008 a été une année marquante pour moi, car c’était ma première saison en Europe. Je n’avais que 18 ans lorsque je suis arrivé du Canada. J’étais loin de chez moi, je devais à la fois m’adapter à un mode de vie différent et à une nouvelle approche de la course automobile. En 2008, j’ai démontré ma pointe de vitesse, puisque j’ai quasiment toujours été qualifié pour la SuperPole. J’ai certainement manqué de réussite, puis peut-être un peu de maturité aussi. En Formule 2 en 2009, puis en GP3 Series en 2010, où j’ai à chaque fois terminé vice-champion, j’ai appris beaucoup de choses. J’ai engrangé de l’expérience, j’ai vu d’autres choses, d’autres méthodes de travail. On apprend tous les jours et cela participe à rendre plus fort. Alors oui, je suis certainement meilleur pilote aujourd’hui qu’en 2008. J’ai tout simplement grandi.
Votre voiture porte la même livrée qu’une équipe de F1. La F1, c’est votre objectif principal ?
J’ai en effet la chance d’être soutenu par Marussia. Cette société m’a aidé l’année dernière à boucler mon programme en GP3 Series et cette année ils se sont encore plus impliqués autour de moi. Tout ce que je fais aujourd’hui, c’est pour aller en F1. Je mets tout en œuvre pour cela. Au Canada, nous avons une culture du sport automobile très liée aux USA. J’ai donc découvert le sport automobile par la Nascar et l’Indy Car, lors des grandes années, celles marquées par Alessandro Zanardi et Juan-Pablo Montoya. J’ai ensuite vite voulu faire de cette passion pour l’automobile mon métier et à partir de là, la F1 s’est imposée comme l’objectif le plus motivant.