Whitmarsh voit en Perez un champion en devenir

Mais il doit encore progreser

Par D. Thys

10 novembre 2012 - 14:43
Whitmarsh voit en Perez un champion (…)

En engageant Sergio Perez, Martin Whitmarsh espère avoir autant de satisfaction que lorsque McLaren avait engagé le jeune Mika Hakkinen ou... Lewis Hamilton. Le patron de l’équipe McLaren a en effet une tendresse particulière pour les jeunes pousses prometteuses. C’est ce qu’il confie au site officiel de la F1.

“Certains des plus beaux moments de ma vie, je les ai eus lorsque je travaillais avec Mika Hakkinen lorsqu’il était jeune. Nous avions d’ailleurs remporté le titre avec Mika,” explique Martin Whitmarsh. “Ensuite, il y a eu Lewis (Hamilton) qui lui aussi était très jeune lorsqu’il a débuté chez nous. Je suis donc très excité, même s’il y a toujours un risque de signer un jeune pilote. Il ne faut toutefois pas oublier que Lewis avait le même âge que Sergio lorsqu’il a débuté chez nous. Il était incroyablement jeune, incroyablement brut et incroyablement talentueux.”

“Lorsque Sergio abordera le premier Grand Prix de la saison en 2013 avec nous, il sera soumis à une pression qu’il ne peut pas encore imaginer aujourd’hui. Lorsqu’un pilote roule pour Ferrari ou McLaren, il est probablement plus observé que s’il était chez Red Bull et certainement plus que chez Mercedes ou une autre équipe. Lors de la première course, s’il ne se place pas sur l’une des deux premières lignes de la grille de départ et qu’il n’arrive pas à se battre pour la victoire le lendemain, c’est là que la pression va augmenter. Mais il ne le sait pas encore,” poursuit Whitmarsh.

Martin Whitmarsh sera lui aussi soumis à une forte pression, car c’est lui qui a décidé d’embaucher Sergio Perez. “Bien sûr que je serai aussi soumis à la pression. Mais j’ai la chance - ou la malchance - d’être bien plus vieux que lui et je suis donc habitué à ce genre de choses. J’ai lu mon annonce nécrologique plusieurs fois et j’arrive à gérer ça. Je ne suis donc pas inquiet pour moi. Mais je ne suis pas inquiet pour lui non plus, car nous avons tout l’hiver pour le préparer.”

En quoi consiste cette préparation ? “Il va passer beaucoup moins de temps au Mexique que ce qu’il imagine aujourd’hui (rire). Cela veut dire qu’il va beaucoup travailler dans le simulateur, qu’il travaillera avec ses ingénieurs et qu’il rencontrera les gens qui s’occupent des stratégies de course. Cela le rendra bien plus fort qu’aujourd’hui,” explique le patron de McLaren.

Qu’a-t-il vu en premier chez Sergio Perez pour le convaincre de l’engager ? “Nous lui avons offert ce volant parce que c’est un pilote qui a un grand potentiel. Nous pensons que c’est l’un des pilotes qui peut faire le boulot. Sa première année en F1 a été impressionnante et cette saison il a terminé plusieurs fois sur le podium. Il a réussi à faire ça grâce à son talent naturel et à sa voiture plutôt compétitive, mais il n’était pas soumis à une forte pression. Nous l’avons engagé et nous lui donnons un très bon salaire, mais jusqu’à présent, nous n’avons pas le moindre sponsor mexicain, pas un seul peso ne nous est parvenu du Mexique. Est-ce que cela viendra ? Probablement, mais ce n’était pas notre objectif.”

“Nous avions d’autres options avec Nico Hulkenberg et Paul di Resta, mais nous avons choisi Perez, car nous sommes des Britanniques et un peu de sang latin ne peut que nous faire du bien (rire). Il n’a peur de personne et il n’a pas réussi à convaincre Ferrari malgré ce qu’il a fait cette saison. Parfois un pilote atteint son meilleur niveau très tôt et ensuite il ne progresse plus mais lorsque vous parlez à Checo, vous voyez que c’est quelqu’un qui a une très grande détermination. Il croit vraiment qu’il est le meilleur de tous et les pilotes doivent être tous persuadés de ça,” ajoute Martin Whitmarsh.

Le duo que formeront Sergio Perez et Jenson Button pourra-t-il fonctionner sachant qu’il y a dix ans d’écart entre ces deux pilotes ?

“Ce sera intéressant. Lorsque j’ai téléphoné à Jenson pour lui annoncer la nouvelle, il m’a donné une réponse qu’il lui ressemble. Il m’a dit que j’avais pris la bonne décision et qu’il attendait avec impatience de travailler avec Sergio. Jenson est un gentleman et quelqu’un de si intelligent que j’ai déjà demandé à Checo de l’observer et d’en apprendre le plus possible avec lui. Mais la vérité est que lorsque nous arriverons en Australie, Jenson voudra s’affirmer comme le numéro un de l’équipe. Nous en avons déjà discuté. Ce que je sais aussi, c’est que Sergio essayera de battre la vieille garde. Je pense toutefois qu’ils s’entendront bien, mais en piste, ils essayeront bien sûr chacun d’être le meilleur. La bataille qu’ils se livreront l’année prochaine sera très dure,” conclut Whitmarsh.

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