Whiting et Bottas s’opposent sur la règle des drapeaux bleus
La règle des 1,2 seconde doit-elle être adaptée pour les circuits urbains ?
Toto Wolff l’avait prédit : le Grand Prix de Singapour a fait ressurgir le débat autour des drapeaux bleus.
La règle actuelle est la même pour tous les types de circuits : le drapeau bleu ne peut être agité que si un pilote plus rapide revient à 1,2 seconde d’un retardataire. Tant que l’écart ne descend pas en-dessous de ce seuil, le drapeau bleu n’a pas à être brandi.
Or, Toto Wolff et Valtteri Bottas ont demandé une adaptation de cette règle sur un circuit urbain, comme celui de Singapour. Le Finlandais a longtemps été bloqué derrière Nico Hülkenberg en course, sans pouvoir passer en-dessous des 1,2 seconde ; mais selon lui, la perturbation aérodynamique était telle qu’il était plus difficile de revenir sur la Renault en raison de la nature du tracé.
« Sur la plupart des circuits, ça va. Mais c’est très difficile de passer sous les 1,2 seconde ici » se plaignait Valtteri Bottas, 4e de l’épreuve, après la course.
« Je suis sûr qu’au prochain briefing des pilotes, nous en parlerons. Plus vous avez d’appuis avec cette génération de voitures, plus ce problème va empirer. Auparavant, c’était 1 seconde, maintenant c’est 1,2. Avec plus d’appui, ce seuil devrait être augmenté. J’espère que l’an prochain ce sera différent. »
Faut-il alors augmenter la limite des 1,2 seconde à 1,5 seconde par exemple, pour tous les circuits urbains ?
Charlie Whiting, le directeur de la course de la FIA, opte de son côté… pour le statu quo réglementaire.
« L’an dernier, le seuil était d’une seconde, nous en avons parlé, et nous l’avons porté à 1,2 seconde. Je ne pense pas que nous devrions aller au-delà, parce que sinon, quand un pilote devra ralentir, il perdra beaucoup plus de temps qu’il ne le devrait pour laisser passer l’autre voiture plus rapide. »
« Si nous augmentons ce seuil à 1,4 ou 1,6 seconde, alors, vous devrez ralentir, vous écarter, plus tôt, et vous perdrez beaucoup plus de temps. Nous ne voulons pas que cela arrive parce que ce n’est pas juste. »
Charlie Whiting a un autre argument moins plaisant à entendre encore pour Mercedes : Valtteri Bottas est le seul à s’être retrouvé dans cette situation d’impuissance.
« C’est raisonnable d’attendre d’un pilote de revenir dans la marge de 1,2 seconde. Tout le monde l’a fait, sauf Valtteri Bottas. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que sa voiture n’était pas exactement comme il l’aurait voulu. Il m’a dit plus tôt qu’il n’y avait aucun moyen pour qu’il y arrive. »
« Ce n’est pas notre problème, sans vouloir paraître malséant. Tous les autres pilotes se sont tenus à cette règle, et ont dû travailler pour y arriver, donc on ne pouvait faire une exception pour lui. »
Valtteri Bottas n’avait qu’à être plus rapide en course : voilà ainsi en substance, la réplique de Charlie Whiting à Mercedes.