Webber : Singapour est la course la plus difficile de l’année
C’est long, dur, chaud et humide...
Rares sont les Grand Prix à atteindre la limite des deux heures maximum de course. A trois minutes près, celui de Singapour y est parvenu lors des trois premières éditions. La raison est toute simple. La moyenne au tour est basse (160 km/h environ en course) mais la distance à parcourir, contrairement à Monaco, est aussi longue que sur n’importe quel autre circuit (300 km + 1 tour).
« Singapour est l’une des vitrines des Grand Prix de la saison », commente Mark Webber dans sa chronique pour BBC Sport. « Et c’est probablement la course la plus dure pour tous les pilotes. J’aime ce challenge et l’aspect endurance de cette course ».
« Le Grand Prix se déroulera pendant deux heures », poursuit l’actuel 4e au championnat. « C’est long, exigeant et assez répétitif avec beaucoup de virages à 90 degrés et des freinages brusques. C’est bosselé, ce qui est inconfortable dans le cockpit, et ces exigences demandent une concentration très élevée. En plus, il y fait incroyablement chaud et humide même si nous roulons la nuit. La télévision ne montre pas cela et vous avez besoin d’être sur place pour vous en rendre compte ».
Mark Webber poursuit sur ces conditions extrêmes que vont devoir affronter les pilotes dans leurs monoplaces : « Nous portons trois couches de vêtements ignifugés. Il n’y a pas de ventilation dans l’habitacle – même s’il est ouvert – et l’air est dirigé vers le pilote autant que possible. Avec le moteur derrière nous et les radiateurs de chaque côté, la température dépasse les 50°C ».
« Dans un Grand Prix, il n’y a aucun répit », explique le pilote Red Bull. « C’est une action de haute intensité pendant toute la durée de la course. Notre température corporelle est souvent supérieure à 40°C et notre fréquence cardiaque dépasse les 170 battements par minute. L’essentiel est de toujours être au top de votre hydratation et cela commence trois ou quatre jours avant la course. Si vous vous déshydratez, il peut y avoir un effet majeur sur le corps et les fonctions cognitives. Donc pour nous, cela peut vite devenir dangereux. Nous avons une bouteille dans la voiture mais elle ne peut pas contenir plus qu’un litre. Or, je vais certainement perdre beaucoup de fluide que ça pendant la course ».
L’éclairage de la piste et les horaires inhabituels sont les deux autres particularités du Grand Prix de Singapour. Mark Webber parle également de cela dans sa chronique. « L’éclairage est très bon mais, il nécessite encore plus d’efforts que d’habitude pour calculer ce que vous voyez. Ce n’est pas une lumière naturelle et il y a des incohérences autour de la piste. Certains endroits reçoivent plus de lumière que pendant la journée et d’autres en ont moins. Ces petites subtilités de lumière sont quelque chose que vous remarquez vraiment à plus de 200 km/h. Enfin, il y a le fait que nous restons à l’heure européenne alors qu’il y a six ou sept heures de décalage horaire. Vous avez le petit-déjeuner à 15h, vous quittez le circuit à 1h30 ou 2h et vous essayer alors de dîner. C’est assez surréaliste mais ça en vaut la peine. C’est un Grand Prix très enrichissant et cet environnement rude y contribue ».