Webber : L’Indy Car va devoir tirer les leçons du drame

La sécurité en question après le décès de Dan Wheldon

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20 octobre 2011 - 16:45
Webber : L'Indy Car va devoir (...)

Comme nombre de membres du paddock de Formule Un, Mark Webber a été abasourdi par le décès de Dan Wheldon – qu’il connaissait bien - et appelle l’Indy Car à prendre les mesures nécessaires pour qu’un tel drame ne se reproduise pas.

L’Australien a appris la nouvelle alors qu’il se trouvait à l’aéroport de Singapour, attendant un vol pour Sydney.

« Ce fut l’un de ces moments horribles, dévastateurs. Je ne voulais pas croire ce que je venais d’apprendre, mais j’ai ensuite vu l’accident à la télé et il était clair que quelqu’un risquait fort d’être sérieusement blessé », a-t-il confié dans sa colonne pour BBC Sport. « C’était vraiment mauvais et beaucoup de pilotes n’ont eu aucune chance de l’éviter. Ils n’avaient nulle part où aller. Le talent ne compte pas, tout dépend du comportement de la voiture et de l’angle qu’elle a pris. Vous n’êtes plus qu’un passager dans ce cas. »

« L’Indy Car peut tirer une lourde leçon de l’accident de dimanche. Les organisateurs vont devoir trouver un moyen d’empêcher les voitures de décoller et de s’envoler dans de telles situations », a-t-il ajouté. « Ironiquement, Dan était le pilote d’essais de la nouvelle voiture, qui devrait débuter l’année prochaine. Les roues arrière sont carénées, ce qui va clairement aider parce que les roues avant ne pourront plus passer par-dessus. »

Webber va plus loin, en soulignant – comme d’autres avant lui – que tous les ingrédients étaient réunis, à Las Vegas, pour qu’un grave accident se produise.

« Je n’ai jamais roulé sur un ovale mais j’ai parlé à beaucoup de gars qui l’ont fait. Ils n’aiment pas le fait de courir en paquet, particulièrement sur un ovale aussi petit que celui de Las Vegas. Etre à trois de front sur un tel circuit n’est pas vraiment de la course. Vous profitez juste de l’aspiration. Les pilotes cherchent à prendre une autre ligne – disons du haut vers le bas du circuit – et tout peut arriver », a-t-il expliqué. « A une certaine vitesse, ça passe, et personne n’est blessé. Mais quand ça arrive à 350 km/h, avec une monoplace, les voitures peuvent décoller de cinq ou six mètres et quelqu’un va se blesser sérieusement. Avoir trente monoplaces les unes derrière les autres, avec des freins froids, c’est trop. Les pilotes ont le sentiment qu’il faut se pencher là-dessus. »

« Dans l’accident qui a tué Dan, près de la moitié du peloton était ensemble et la moitié d’entre eux a terminé dans les airs. Quelque chose ne va pas », a-t-il poursuivi.

Le pilote Red Bull, qui a lui-même connu de gros accidents au cours de sa carrière – en particulier au Mans en 1999 et, plus récemment, à Valencia la saison dernière – en a profité pour donner un aperçu intéressant de l’état d’esprit des pilotes et de leur rapport aux risques inhérents à leur métier.

« La sécurité a beaucoup avancé en F1 et c’est de toute façon une série différente de l’Indy Car. Comprenez-moi bien, je sais qu’il y a des risques. Valencia aurait pu mal finir pour moi, c’est très clair. Mais je pense que c’est plus sûr que l’Indy Car, le rallye ou la MotoGP. Ca me donne confiance. »

« En tant que pilote professionnel, ce qu’il faut faire est piloter la voiture sans franchir la limite, et en tirer le maximum possible. Ca implique de vous mettre dans des situations dangereuses. Nous savons que, les trois quarts du temps, tout va bien se passer, même quand nous avons un accident. Nous remontons simplement dans la voiture et repartons. Mais je pense que ce n’est pas la même chose pour les gars aux Etats-Unis à l’heure actuelle. »

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