Villeneuve n’est pas convaincu par la F1 version 2014
"La F1 doit rester démesurer"
Jacques Villeneuve, champion du monde 1997 et consultant pour Canal +, a déclaré qu’au bout de six courses il n’a toujours pas été convaincu par la nouvelle Formule 1, version 2014, propulsée par des V6 turbo hybrides.
"Pour moi, la F1 doit rester démesurée, mais elle ne l’est plus," déclare le Québécois au Journal de Montréal.
"Elle a pris un mauvais tournant, mais bon, si ça plaît aux écologistes, tant mieux pour eux. Je ne suis pas sûr si ce virage vert plaira à la majorité des fans. Ce virage écologique n’est pas réel. Cette charge additionnelle de 110 kilos représente une perte de quatre secondes par tour de perdues juste à cause du poids. Où est l’avantage ?"
Villeneuve propose un autre défi.
"Ce qu’il faudrait, c’est aller aussi vite en utilisant moins de carburant. Là il y aurait eu un gain. Pour l’instant, on roule moins vite, la voiture est plus lourde et ça use les pneus plus rapidement. Ce n’est pas compliqué, il faudrait enlever toute la partie électrique de la voiture. C’est d’ailleurs ce qui masque le son. Une grosse partie de la puissance vient du dispositif électrique. Il faut leur remettre de gros moteurs de 900 chevaux."
Le son est justement l’un des sujets polémiques du moment mais pas pour Villeneuve.
"Le bruit est secondaire. L’important, c’est d’avoir un bon show. Selon moi, le problème du bruit n’est pas le volume. Ça ne sert à rien de l’augmenter. Ce qu’il faut, c’est plutôt le vrai bruit d’une voiture de course, ce qui n’est pas le cas actuellement. On a l’impression qu’il n’y a pas de puissance. La puissance, tu ne l’entends pas."
"À l’époque des moteurs turbo, dans les années 1980, le volume n’était pas tellement plus élevé, mais ça te faisait trembler, ça te faisait vibrer. Tu sentais qu’il y avait de la puissance, que les pilotes avaient quelque chose sous la pédale. Si, à la télé, on ne s’en rend pas compte, sur place, on sent la différence. Ce n’est pas dans les oreilles, c’est plutôt ton corps qui ne vibre pas."
Enfin le Québécois a renouvelé ses attaques sur le DRS, un système qu’il critique depuis son introduction en F1.
"Oui, les dépassements sont plus fréquents, mais ils sont devenus banals et prévisibles. On les voit venir. Les pilotes pèsent sur le bouton et ils doublent un adversaire. Dans les années 80, c’était fascinant, car on ne savait pas ce qui allait se passer sur la piste."