Vettel peut-il être battu chez Red Bull ?

Que ce soit par Raikkonen ou un autre…

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21 juillet 2013 - 13:32
Vettel peut-il être battu chez Red (…)

« Je ne crains aucun des deux ». C’est par cette phrase que Sebastian Vettel a décrit les deux candidats désignés à la succession de Mark Webber que sont Kimi Raikkonen et Daniel Ricciardo. Bien qu’il soit trop tôt pour savoir, officiellement en tous cas, lequel sera l’élu, Vettel affiche une confiance et une détermination qui laissent présager une bataille intense.

Le triple champion du monde le sait, son premier adversaire sera son équipier. Et avec un ingénieur comme Newey dans son équipe, il y a fort à parier que ces deux-là se battront encore au moins pour les victoires, et possiblement pour le titre de champion du monde.

En duo ou duel, selon les saisons, avec Webber depuis 2009, il nous tarde de voir les performances et la gestion d’une nouvelle concurrence de Vettel, tout en ne sachant pas comment Red Bull déciderait de gérer la situation. On sait que Vettel représente aujourd’hui la réussite de Red Bull en F1 et de son programme de détection de jeunes talents.

Enrôlé à 15 ans, programmé dès l’âge de 20 ans à devenir un jour le leader de la marque de boissons, Vettel a gravi les étapes dans l’ordre, mais très vite. Trois ans et demi après avoir rejoint Toro Rosso, Vettel décrochait le premier titre de champion du monde de sa carrière. Inutile de rappeler en détails la domination qu’il affiche depuis pour comprendre à quel point Red Bull, et spécialement Helmut Marko, peut se satisfaire d’avoir misé sur lui dès son plus jeune âge.

Fort de ce statut incontesté en interne, Vettel accueille donc la venue d’un nouvel équipier en affichant une sérénité sans limites. Et si les deux candidats annoncés pourraient largement lui causer quelques soucis, il semble difficilement concevable que le triple champion du monde en titre, qui aura peut-être ajouté un quatrième titre à sa carrière à ce moment-là, se fasse battre à plates coutures au sein de l’équipe qui a vu naître le champion qu’il est.

Dans le cas où Daniel Ricciardo serait engagé à ses côtés, la situation devrait ne pas être trop critique pour Vettel. Malgré la pointe de vitesse de Ricciardo, ce dernier a encore beaucoup à apprendre et la pression qui l’entourera dans l’équipe sera également une nouvelle chose à gérer.

Même avec deux saisons et demie de Formule 1 à son actif, il devra s’habituer à un environnement qu’il ne connaîtra que peu, et bien que son test avec l’équipe championne du monde se soit bien passé cette semaine, il en sera autrement lorsqu’il faudra prendre part à un week-end de course en son sein.

Contrairement à Vettel, il se saura surveillé car il est toujours intéressant de découvrir les capacités d’un pilote lorsqu’il rejoint une écurie qui lui donne les moyens de se mettre réellement en avant. Et Ricciardo aura tout intérêt à se montrer solide avant de prouver sa vitesse, plutôt que de tenter d’aller chercher les chronos de Vettel et commettre des erreurs.

Dans ce cas, Vettel ne serait que peu inquiété, prenant d’une manière ou d’une autre l’ascendant sur son nouvel équipier. Et il parait évident que dans un tel schéma, Red Bull afficherait des consignes claires demandant à Ricciardo de privilégier un travail d’équipe au service de Vettel plutôt que de penser à ses propres ambitions.

Le problème pour Vettel serait donc repoussé au minimum à 2015, dans l’éventualité où Ricciardo se montre au niveau de l’Allemand après quelques mois de cohabitation. Là où le problème serait de taille pour Vettel, et certainement pour Red Bull qui doit se penser apte à gérer une telle situation, c’est si Kimi Raikkonen signait pour courir dans l’équipe autrichienne.

On sait Raikkonen rapide, implacable et insensible à la pression. Et ça, Vettel le sait aussi. Il est donc indispensable pour l’Allemand de se montrer à son tour insensible à une éventuelle arrivée du Finlandais dans ‘son’ équipe. Et c’est à quoi servent des déclarations comme celle mentionnée au début de cet article.

Si Raikkonen débarque chez Red Bull, la donne ne sera pas du tout la même. Peu de période d’adaptation, un rythme qui sera à la hauteur de celui de Vettel - plus ou moins rapide que l’Allemand, on ne le saura pas sans confrontation directe au volant de la même monoplace – et surtout, un pilote qui connaît le succès et dont on sait qu’il n’aura aucune faiblesse pour aller s’imposer.

Et si les deux pilotes ne se cachent pas être amis, on peut se demander combien de temps Vettel accepterait de se faire bousculer par son ‘pote’.

Vettel, sous ses airs, est un pilote comme les autres

... avec un égo démesuré et un complexe de supériorité tout juste enfoui.

« Il y a eu une perception erronée de mon caractère. Les personnes de l’extérieur m’ont pris pour le gentil et sage Sebastian qui garde son avis pour lui. Mais je ne suis pas comme ça. Cette image de moi, qui existait avant ce jour, ne colle pas » avait confié Vettel au soir de la Malaisie.

Pour rappel, il avait ignoré l’ordre de consigne, le désormais célèbre ‘Multi 21’ indiquant aux deux pilotes de conserver l’ordre dans lequel ils étaient, à savoir Webber devant Vettel. Au soir de cet évènement, tout le monde avait semblé tomber des nues et découvrir la face cachée de Sebastian. Pourtant, ce n’est pas le premier manque de gentillesse de l’Allemand.

On se rappelle bien entendu de la première vraie crise chez Red Bull : l’incident en Turquie en 2010. Vettel, plus rapide que Webber, avait décidé de le doubler pour la tête de la course et avait accroché l’Australien. Une version difficilement contestable mais que Vettel n’a jamais admise, arguant que Webber ne lui avait pas laissé de place.

C’est souvent son orgueil de champion qui a poussé Vettel à montrer son mauvais côté, comme à Spa en 2010 lorsqu’il se précipite à vouloir doubler Button et qu’il harponne la McLaren, où à Monza l’an dernier, tassant Alonso dans l’herbe pour l’empêcher de passer.

Des manœuvres douteuses pour lesquelles son équipe ne l’a jamais blâmé, publiquement au moins. L’affaire du Grand Prix de Malaisie étant le premier désaveu public pour Vettel. Bien sûr, certains de ses accès de fierté lui ont été reprochés, comme ce meilleur tour en course effectué lors de l’avant dernier tour à Monaco cette année, nous ayant permis d’entendre Guillaume Rocquelin dire à Vettel que « ça n’amusait que lui ».

Mais ce qui se passe entre un ingénieur et son pilote ne relève pas du domaine public ni même de l’opinion de l’équipe, et l’on sait que Vettel est totalement intouchable en interne. Si une crise entre Vettel et Raikkonen éclatait, lequel de ses champions du monde Red Bull défendrait-elle ? Les laisserait-elle s’affronter librement en piste ?

L’un comme l’autre refuseraient sûrement des consignes avantageant son équipier, et même si Raikkonen prenait rapidement la mesure de Vettel, il est difficile d’imaginer Red Bull en train de laisser tomber le champion qu’elle se vante d’avoir créé de toutes pièces…

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