Vettel a besoin de temps pour réaliser

Entretien avec le double champion du monde

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11 octobre 2011 - 17:08
Vettel a besoin de temps pour réaliser

Sebastian Vettel a eu bien peu de temps pour fêter son deuxième titre, parti de Suzuka pour Yokohama quelques heures après son succès.

Là-bas, il avait rendez-vous avec ses fans et l’ancien pilote Red Bull David Coulthard, qui a recueilli ses impressions sur cette nouvelle victoire dans le championnat du monde.

DC : Cela fait quelques heures que tu as gagné ton deuxième championnat du monde. As-tu eu le temps de réaliser ? Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

SV : « Je n’ai pas eu beaucoup de temps ! Pas même une journée et, franchement, pas beaucoup de sommeil. Quand nous avons franchi la ligne d’arrivée, c’était clairement un gros soulagement, mais il me faudra du temps pour réaliser. D’une certaine façon, c’est aussi déstabilisant que le premier titre. Pour moi, il me faudra du temps pour réaliser. C’est difficile de trouver les mots. »

Ce titre représente-t-il plus que le premier, ou est-ce pareil ?

« On ne peut pas vraiment comparer. Le premier titre restera toujours spécial, de la même façon que la toute première victoire en Grand Prix. Je me rappelle de ma première victoire, à Monza en 2008, je suis sûr que tu as de très bons souvenirs et des sentiments très forts de ta première victoire. Il est difficile de dire qu’une chose est meilleure que l’autre, ça ne marche pas comme ça. L’année dernière et cette année sont complètement différentes. L’année dernière, nous n’avons mené le championnat qu’une fois, juste à la fin. Cette année, nous l’avons mené de bout en bout. La saison a été incroyable, jusque-là, et le plus beau est qu’elle n’est pas finie. Nous avons encore quatre courses, sur lesquelles nous voulons nous battre pour la victoire et faire de notre mieux. Après ça, nous nous concentrerons sur l’année prochaine. L’équipe évolue à un niveau de performance extrêmement élevé à l’heure actuelle. Nous sommes les mêmes personnes que l’année dernière, mais l’équipe semble différente. Nous avons élevé notre niveau de jeu, tout le monde est plus mûr et nous avons gardé le cap même quand le bateau s’est mis à tanguer. »

J’ai toujours été impressionné par ta capacité à garder les pieds sur terre malgré ton jeune âge et tout ce succès. Est-ce une chose sur laquelle tu travailles ou es-tu simplement comme ça ?

« Je pense que c’est un peu des deux. On est qui on est. On change, on grandit, la vie change et il n’est pas toujours facile de se rappeler qui on est vraiment. Je pense que ça dépend aussi des gens qui nous entourent : les gens qu’on veut avoir autour de nous et qui s’assurent qu’on garde les pieds sur terre. »

Si on met de côté le résultat d’hier, quel autre moment de la saison a été important pour toi ?

« Il y en a beaucoup. Gagner est toujours spécial, mais gagner dans les rues de Monaco était très, très spécial. Gagner à Spa aussi parce que gagner sur les circuits historiques signifie toujours beaucoup. Il y a eu beaucoup de grands moments. En fait, l’Allemagne est la seule course pour laquelle je ne suis pas monté sur le podium ! J’aurai une nouvelle chance l’année prochaine…"

"En pensant à cette quatrième place en Allemagne, nous avons eu beaucoup de courses exceptionnelles, mais sur les autres, où les choses ne se sont pas aussi bien passées, nous avons réussi à terminer deuxième, troisième ou quatrième. C’est là notre force, c’est ce qui nous a permis de faire un championnat vraiment solide. Gagner aide à monter au sommet mais ce sont peut-être les autres courses, celles où on se bat pour le podium et où on doit être au maximum pour marquer des points, qui sont importantes. Nous n’avons eu aucun abandon et Renault nous a fourni un moteur qui n’a eu aucune casse, que ce soit pour Mark ou pour moi. C’est un record incroyable. »

Quand tu as gagné le championnat l’année dernière, tu ne l’as su qu’après avoir franchi la ligne et attendu que tes adversaires en aient fait autant. Sur cette course, le calcul était assez facile à faire. Y as-tu pensé pendant le Grand Prix ou étais-tu entièrement concentré sur la voiture devant toi ?

« J’ai eu le même sentiment qu’à Abu Dhabi l’année dernière à Singapour cette année. Je savais qu’on pouvait le faire mais que ça dépendait des autres. Quand j’ai passé la ligne à Singapour, j’espérais l’avoir fait – puis j’ai eu le message radio qui m’a dit qu’il me manquait un point. A Suzuka, hier, c’était une autre histoire. Je n’ai pas vraiment pensé au championnat. J’étais concentré sur la course et je savais ce que ça impliquait, mais j’étais absorbé par d’autres choses. J’ai été surpris, d’une certaine façon, en passant la ligne, parce que c’est difficile… tu es en course, l’adrénaline est là – pendant une heure et demie tu es concentré sur la course, tu passes le drapeau à damier et c’est un gros soulagement. Ensuite, il n’est pas si facile que ça de passer en mode ‘célébration’… »

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