Vergne : Je sais que j’ai beaucoup à apprendre

Quelques heures après avoir appris sa titularisation en tant que pilote de course chez Toro Rosso pour la saison 2012, Jean-Éric Vergne est déjà au travail dans le simulateur.

Nous voyons que vous célébrez votre titularisation en travaillant dans le simulateur. Ce doit-être une bonne sensation de savoir que vous allez vous-même profiter du bénéfice de ce travail l’année prochaine ?

Jean-Éric Vergne : « Je pense que c’est une bonne chose de travailler aujourd’hui, juste quelques heures après avoir appris que je piloterai pour Toro Rosso la saison prochaine. Cela m’aide à garder les pieds sur terre mais, en tout cas, j’aime le travail, que ce soit le pilotage de la voiture en réel ou dans le simulateur. Cela fait une différence aussi en sachant que le travail que j’accomplis dans le simulateur est maintenant pour mon propre bénéfice sur la piste et pas seulement pour d’autres pilotes ».

Comment avez-vous appris que vous seriez pilote de Formule 1 l’année prochaine ?

« J’étais à la maison à Paris lorsque j’ai reçu cet appel (Un coup de fil de Helmut Marko, ndlr). J’étais très excité et j’avais envie de le dire à tout le monde mais, je n’ai pas osé téléphoner à qui que ce soit jusqu’à ce que l’équipe me dise qu’elle avait envoyé un communiqué de presse officiel. Une fois que j’ai su qu’il était envoyé, j’ai commencé à appeler mes parents et ma famille bien sûr. Puis mon entraineur et d’autres personnes qui m’ont aidé tout au long de ce chemin. Après cela, je n’ai plus pu passer un coup de fil car les gens m’ont appelé non-stop ».

Vous avez mentionné que beaucoup de personnes vous ont aidé dans votre carrière, cela pourrait être le bon moment pour les remercier.

« Évidemment, Red Bull est en tête de cette liste car sans eux, je ne serais pas en Formule 1 et je serais peut être encore en train de faire des études. Après cela, je dois dire que la FFSA, la Fédération Française du Sport Automobile, m’a été d’une grande aide puisqu’elle me soutient depuis que je fais du karting. Ensuite, j’ai gagné un championnat fédéral qui s’appelle l’Autosport Academy donc, ils m’ont mis sur le bon chemin avant que je rentre dans le programme Red Bull ».

Aviez-vous d’autres plans pour 2012 ?

« Je pense que j’aurais pu être troisième pilote pour l’écurie, en roulant durant les essais libres du vendredi et peut être en repartant pour une autre saison en FR 3.5 Series. Mais maintenant, je n’ai plus à me soucier de cela parce que mes plans pour l’année prochaine sont dans la meilleure voie possible ».

Après avoir terminé deuxième du championnat de Formule Renault 3.5, vous avez pu faire trois séances d’essais libres pour Toro Rosso et faire aussi les tests pour jeunes pilotes avec Red Bull. Est-ce très différent au niveau de la pression ?

« C’est la même chose pour moi parce qu’à chaque fois que je suis derrière un volant, peu importe la voiture ou la série, je prend toujours du plaisir et je ne ressens aucune pression. J’essaie juste de toujours faire de mon mieux et d’être aussi professionnel que possible ».

Daniel Ricciardo a déjà été votre coéquipier auparavant. Comment pensez-vous que vous allez vous entendre cette fois ?

« Je pense que c’est fantastique pour moi de l’avoir comme coéquipier. C’est un gars formidable et je l’apprécie comme un ami. Nous avons rejoint le programme Red Bull ensemble donc nous nous connaissons depuis longtemps et nous avons déjà travaillé ensemble dans d’autres séries. En Formule 1, vous n’avez qu’un seul coéquipier et vous devez faire le meilleur travail possible pour l’équipe. Nous avons des styles de conduite similaires et nous nous entendons bien. Ce sera un facteur positif pour nous l’année prochaine. Daniel (Ricciardo) pourrait avoir un léger avantage sur moi au début car il a disputé 11 courses cette année mais, nous verrons bien comment ça se passe vu que nous avons les essais hivernaux qui nous attendent avant la première course. Je sais que j’ai beaucoup à apprendre donc j’espère que j’y arriverai rapidement. Je suis conscient que ça pourrait être très difficile mais, je sais aussi qu’en général j’apprends et je m’adapte très vite. Ce fut le cas dans chaque catégorie où j’ai couru. La Formule 1 est plus dure que tout le reste mais je suis confiant ».

Quels sont vos projets entre aujourd’hui et les essais de février ?

« Après un certain temps dans le simulateur, je vais passer Noël en famille et le reste du temps sera consacré à mon entrainement car il sera important d’être en forme et aussi bien préparé que possible. Ce sera une saison très longue et difficile ».

En ayant signé maintenant, cela signifie-t-il que vous pouvez avoir un œil sur le côté technique de la future Toro Rosso ?

« Au cours des deux derniers mois, quand j’ai travaillé avec l’équipe, avec les ingénieurs, nous avons déjà regardé des choses comme ma position de conduite et d’autres domaines. Bien sûr, dans les prochaines semaines, je me rendrai à l’usine de Faenza pour rencontrer les ingénieurs et commencer à mieux connaître tout le monde dans l’équipe même si nous avons déjà établi une bonne relation quand j’étais avec eux durant la fin de saison. J’ai pas mal de questions dans ma tête alors il sera bon de se rendre en Italie et de discuter calmement de tout ça avant d’entrer de nouveau dans le cockpit ».