Vasseur assure être resté en bons termes avec Renault
Il ne se sentait pas dans les meilleures dispositions pour remplir son travail
Frédéric Vasseur (à droite sur la photo) devait initialement, en F1, restructurer Renault avec Cyril Abiteboul (à gauche) à l’échelle de plusieurs saisons. Cependant, l’affaire a tourné court et Frédéric Vasseur a ensuite rebondi chez Sauber, avec un certain succès jusqu’à présent.
Qu’est-ce qui a expliqué ce départ précipité de Renault ? Une mésentente avec Cyril Abiteboul ? A l’heure actuelle, Frédéric Vasseur refuse d’en dire trop et reste encore assez prudent.
« Je ne sais pas, je pense que c’était probablement quelque chose comme ça. Je n’avais pas un tableau clair de mes responsabilités. Et honnêtement, je suis bien plus dans ma zone de confort chez Sauber, parce que l’équipe fait plus ou moins la même taille des structures que je dirigeais avant, elle est beaucoup plus agile. »
« Honnêtement, je ne me plains pas de Renault parce que je savais qu’il y avait tout cet aspect politique… et j’ai aussi commis des erreurs, donc je ne me plains pas du tout. Maintenant, je suis tout à fait heureux parce que j’ai gardé une bonne relation avec tout le monde chez Renault, nous prenons souvent l’avion ensemble. Donc c’est OK pour moi, je ne veux pas me battre avec eux. Mais j’ai probablement rejoint l’équipe à un moment où la dynamique n’était pas bonne. Et donc j’ai arrêté. »
Cette liberté dans le management, chez Sauber, a permis à Frédéric Vasseur d’engager par exemple Simone Resta – en provenance de Ferrari - comme directeur technique.
« C’était l’un de ces bons transferts réalisés cette saison, mais ça pourrait ne pas payer avant la fin 2019, parce qu’il a rejoint l’entreprise en juin ou juillet dernier, et nous sommes déjà sur le projet 2019. Mais même en termes de motivation interne, c’est un immense pas en avant. »
En signant chez Sauber, Frédéric Vasseur a également dû arrêter toutes ses autres activités, notamment avec ART Grand Prix en formules inférieures.
« J’ai stoppé totalement mes autres occupations. Maintenant, c’est Sébastien Philippe qui dirige l’équipe. Sauber, c’est un travail à plein-temps, 21 courses… Honnêtement c’est un peu trop, j’ai le sentiment de passer ma vie dans les avions, mais je ne peux pas me plaindre parce que j’aime le projet, et parce que nous sommes une petite équipe. Je n’ai pas autant de personnes autour de moi comme chez Renault, mais nous avons beaucoup plus d’agilité et le budget est convenable. Cependant il faut s’améliorer sur ce point dans le futur puisque nos objectifs sont plus élevés, et il faut aussi augmenter le budget. Nous le ferons. »
Frédéric Vasseur prévient : les ambitions de Sauber seront donc plus élevées l’an prochain. S’agit-il de viser la place de « meilleur des autres » ?
« Je n’ai jamais dévoilé mes objectifs précis. Honnêtement, je ne le dis jamais avant une saison. Nous avons tant de domaines dans lesquels il faut que nous progressions. La première approche pour nous, c’est de nous améliorer dans chaque département : le design, la production, l’aérodynamique… Ensuite en piste, c’est si serré dans le milieu de grille. Parfois le 6e ou 7e sur la grille finit à l’arrière du peloton. Je ne veux pas dire qu’il faut que nous soyons 6e et 7e, mais bien sûr, je le veux pour que nous progressions, nous en avons besoin. Mais le plus important est d’y aller étape par étape, d’être concentré à l’usine. »
« Nous avons engagé de bonnes, très bonnes personnes et cela paiera. En début de saison nous étions assez loin. A Melbourne, aux EL1, nous étions à 4, 5 secondes… C’était juste un cauchemar. Mais petit à petit, nous avons progressé. La motivation est très bonne. »