Van der Garde a renoncé pour ne pas mettre Sauber en danger
Et espère que les droits des pilotes seront mieux protégés à l’avenir
Après bien des péripéties, Sauber a obtenu les bons résultats que l’on sait à Melbourne. Mais Giedo van der Garde est amer : en effet, il aurait bien aimé (et même dû, grâce à un contrat valide) participer à l’aventure. Lucide, il estime que c’était probablement sa dernière chance de courir en Formule 1.
« Mon rêve s’effondre et je sais que mon avenir en Formule 1 est probablement compromis, » commence le Néerlandais.
« J’avais un contrat valide pour piloter toute la saison 2015 et jusqu’à samedi j’ai tout essayé pour obtenir le baquet qui me revenait. »
« La bataille juridique a débuté en 2014 et nous a demandé beaucoup d’efforts. Nous ne nous y sommes pas pris au dernier moment, et l’affaire est devenue publique la dernière semaine uniquement parce que nous avons essayé de forcer l’équipe à accepter les verdicts rendus par les tribunaux. »
Van der Garde affirme que la directrice de Sauber Monisha Kaltenborn était « intraitable » et ne voulait « pas me laisser courir, en dépit de mes droits contractuels, d’une série de décisions de justice en ma faveur et de mes capacités de pilote. »
« Je ne comprendrai jamais, poursuit-il. J’aurais pu m’obstiner, mais la directrice avait pris la décision, contraire à mon contrat, de ne pas travailler avec moi. C’est devenu très clair dans le paddock à Melbourne. »
« Me battre contre sa détermination aurait pu anéantir l’équipe. Ça aurait très probablement gâché le Grand Prix de Melbourne parce que les voitures auraient été saisies par le tribunal. Et ça aurait pu ruiner la carrière de deux jeunes pilotes, Marcus Ericsson et Felipe Nasr. Peut-être même que la directrice de l’équipe aurait été en prison. »
« J’ai décidé que je ne voulais pas vivre avec cette responsabilité, même si cette situation étrange est entièrement le fait de la direction de l’équipe. »
Van der Garde ajoute qu’il a reçu le soutien de quelques pilotes, mais également de « quelques personnalités du paddock, dont des directeurs d’équipes et d’anciens pilotes de Formule 1, » et affirme que certains autres pilotes ont dû faire face à ce genre de situation par le passé.
« J’espère sincèrement que ce qui m’est arrivé fera bouger les choses et qu’on établira de nouvelles règles pour protéger les droits des pilotes, » conclut-il.