Valence du point de vue pneus

Pirelli présente le GP d’Europe

Par Franck Drui

23 juin 2011 - 17:48
Valence du point de vue pneus

Le retour du Championnat du Monde de Formule 1 en Europe pour la huitième manche du championnat sur le tracé urbain de Valence est l’occasion pour Pirelli d’introduire en compétition le tout nouveau Medium, ayant été testé par toutes les équipes lors des essais libres au Canada. Le Medium, utilisé comme composant « prime » à Valence ce weekend, se distingue visuellement par des points de repère de couleur blanche. Sur le circuit urbain espagnol, les pneumatiques vont subir l’un des défis les plus corsés de l’année en raison du nombre de virages plus important que partout ailleurs dans le calendrier de la Formule 1.

LA PISTE

Le circuit de 5419 mètres compte 25 virages, ainsi que quatre lignes droites où les monoplaces atteignent presque les 300 km/h.

Le virage 2 est abordé à relativement basse vitesse avec un appui aérodynamique réduit. L’adhérence provient principalement du pneu, qui génère du grip pour le pilote, ainsi que de la traction. Le nouveau pneu intermédiaire propose un grip accru, ainsi que plus d’endurance, ce qui est absolument crucial pour éviter le sous-virage. Le mélange le plus tendre est plus destiné à trouver de la performance grâce à une adhérence supérieure.

Le virage 9 est un point crucial du tour. La surface inconsistante de la piste menant jusqu’au pont implique que l’adhérence est un facteur fondamental. Le principal problème concerne la sortie du pont, qui se prolonge immédiatement par un droit serré. Toute la puissance moteur est ensuite lâchée jusqu’en septième rapport dans la ligne droite, et le KERS, actionné pour atteindre des vitesses de pointe élevées. Les pneus doivent donc générer un maximum de traction possible à pleine puissance.

Très marqué, le virage 17 aide à porter rapidement les pneus en température sur un tour de sortie. En utilisant les composants tendres, le pilote peut attaquer ce secteur de virages avec le maximum de grip possible, en contrôlant parfaitement les réactions de la machine. Cet enchaînement est négocié en septième vitesse, et il y est important de tenir sa ligne et d’emprunter une trajectoire parfaite. Une trajectoire pas suffisamment nette pourrait accélérer la dégradation des pneus. Après un gros freinage, le pilote peut embarquer la monoplace dans le dernier virage avant la ligne de départ/arrivée où la pleine puissance du bloc moteur est de nouveau sollicitée…

LE RISQUE DE CLOQUAGE

L’un des principaux problèmes que le pilote peut rencontrer avec les pneus est le phénomène de « cloquage » ou « bullage ». Tous les pneus subissent un traitement chimique afin de minimiser ce risque, causé principalement par une possible surchauffe.

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles un pneu peut trop monter en température, mais elles sont principalement dues au fait qu’il peut y avoir trop de friction ou de glisse. Cela peut être causé par un problème avec les réglages de la voiture, ou encore un style de pilotage trop agressif.

Le cloquage débute au niveau du bord intérieur du pneu, qui est plus sollicité et atteint des températures plus élevées. Le phénomène se produit lorsque la gomme proche de la carcasse surchauffe et créée de petites poches d’air à l’intérieur même du pneu, qui commence graduellement à rejeter le composant dans différents endroits.

Si le problème devient conséquent, des sections de gomme se détachent de la surface du pneu, et atteignent des tailles différentes selon la chaleur ou la force mécanique auxquelles elles sont soumises. Cela laisse ainsi des ampoules suffisamment grandes pour qu’elles soient visibles sur la structure du pneu. L’apparence est très similaire à celle d’une ampoule humaine, d’où le nom donné au phénomène.

Afin de prévenir l’arrivée du cloquage, les pilotes doivent se concentrer sur le fait de conserver un style de pilotage précis et propre, et d’éviter les dérobades de la voiture afin de ne pas faire trop chauffer les pneus en glissades. Les équipes s’assurent également d’avoir suffisamment d’appui afin de permettre à la voiture de bénéficier d’assez de grip aérodynamique dans les virages.

Lorsque deux voitures se suivent de près, les perturbations d’air provoquent plus de glissades pour le chasseur. Il s’agit d’un autre facteur pouvant mener à une surchauffe et éventuellement, le cloquage des pneumatiques.

Les conditions de piste ont bien entendu également un impact profond. Une piste « verte », c’est-à-dire sur laquelle peu de gomme a été déposée à la surface, propose moins d’adhérence : la voiture glisse plus. Tandis que le weekend suit son cours, de plus en plus de résidus se déposent sur la piste et créent une trajectoire naturelle gommée dotée de plus d’adhérence.

En contact avec le pneu, cette trajectoire réduit également la détérioration du pneu et par la même occasion, les risques de cloquage. Cependant, ce phénomène demeure relativement rare, soulignant la stabilité et la consistance du nouveau pneu PZero de Pirelli.

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