V6 turbo, moteur complexe en vue
Beaucoup de nouveautés
En 2010, la FIA décidait de la fin de vie des moteurs V8 actuels. Plus en phase avec la société de consommation, un 4 cylindres turbo était à l’ordre du jour pour une introduction lors de la prochaine saison. Sous les pressions de Ferrari, ce 4 cylindres ne verra jamais le jour, mais un V6 turbo l’a remplacé, avec une entrée en service prévu en 2014.
"Domenicali nous a expliqué que ce projet de 4 cylindres était tellement loin, pour ne pas dire à l’opposé, de ce que Ferrari construisait pour ses GT qu’il n’avait obtenu ni les crédits ni l’autorisation d’entreprendre des études," révèle Jean-François Caubet, le patron de Renault Sport F1 à Autoplus.
Pas question de se passer de Ferrari en Formule 1 donc "tout le monde monde a dû revoir sa copie. Et après concertation, il a été arrêté, en juin 2011, que le moteur serait un 6 cylindres en V, toujours de 1,6L de cylindrée. Ferrari a accepté mais le retard ne pouvait être rattrapé. Les débuts du V6 ont été repoussés à 2014 et ce délai a été bienvenu car je ne crois pas que nous aurions été prêts pour 2013."
Pour Renault c’est un vaste chantier, le plus grand depuis l’arrivée du V10 en F1. "Renault Sport n’avait rien entrepris d’aussi ambitieux depuis les recherches concernant notre V10," poursuit Caubet. "En effet le V8 actuel est étroitement dérivé de ce V10 et n’a pas nécessité de plans aussi spécifiques que ceux du futur V6."
Le V6 turbo de 2014 fera place à une large part de récupération d’énergie, ce qui en fait un moteur très complexe, indépendamment de sa technologie turbo que l’on n’avait plus vu en Formule 1 depuis près de 30 ans.
"Nous avons dû recruter 60 ingénieurs supplémentaires, notamment dans le domaine électrique. Et il nous faut aussi des logiciels extrêmement performants. Un exemple : quand le pilote appuiera sur l’accélérateur, lequel des moteurs devra répondre à l’instant T, le V6 ou l’électrique ? C’est le logiciel qui le déterminera. Non pas comme s’il s’agissait d’une aide au pilotage mais tout simplement pour optimiser la consommation," conclut Caubet.
Pas étonnant que Cosworth, avec ses maigres moyens, ait décidé de ne pas développer un tel moteur pour 2014. Quant à PURE, en proie à des problèmes d’investissements financiers, rien ne garantit la poursuite du projet. Norbert Haug prédisait la semaine dernière que seuls Renault, Ferrari et Mercedes motoriseraient la F1 en 2014.