Une motivation décuplée pour Renault, redevenu un constructeur
La marque ne voulait plus être qu’un simple fournisseur
Renault avait relancé un plan ambitieux en Formule 1 il y a quelques années. Après avoir vendu Enstone à Genii Capital, la marque française avait repris Lotus fin 2015 pour redevenir une équipe constructeur et plus seulement motoriste.
Les relations avec Red Bull ont largement pesé dans la décision de reprendre le contrôle de son destin en Formule 1 mais le succès est toujours long à atteindre avec sa propre équipe.
Un plan sur plusieurs années a été mis en place et, pour le moment, il semble plutôt bien suivi selon Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport.
"C’est plutôt bien de voir que les choses se réalisent," confie le Français au site officiel de la F1.
"En 2015 nous étions un peu nulle part en termes de moteur, de relation avec Red Bull et nous ne savions pas trop ce qui allait arriver avec le programme F1. En coulisses, nous étions occupés à mettre en place une feuille de route. Alors c’est bien de voir que le plan se réalise et qu’il délivre la performance telle qu’elle a été prévue."
Renault a progressé avec son moteur mais aussi parce qu’il y a aussi sa propre équipe à faire vivre à nouveau.
"Les gains viennent du fait que nous faisons d’Enstone, qui était devenue Lotus, un top team. Nous avons aussi fait ce qu’il faut pour notre base moteur à Viry. C’est très difficile d’être motoriste dans un environnement aussi compétitif quand vous n’avez pas d’équipe d’usine."
Red Bull semblait pourtant avoir un statut quasi-similaire, après 4 saisons de domination avec Sebastian Vettel et Renault.
"Je ne blâme pas Red Bull en termes de motivation et de culture, d’esprit, de pratiques, c’est que nous avions perdu le contact avec la F1 moderne en étant juste un fournisseur. En redevenant une équipe d’usine, cela crée une opportunité pour remettre Viry au niveau où elle doit être. C’est ce qui se produit et donc, en conséquence, tout progresse au point d’être compétitif."
Abiteboul précise que "notre état d’esprit concernant le développement de la performance a changé. Nous mettons tout ce qui est lié à cela au centre des process. Nous avons mis en place des groupes de personnes dédiées et des structures de tests. C’est comme cela que nous rattrapons la performance qui nous manque. Nous avons peut-être la capacité de dépasser les autres et devenir les meilleurs. C’est l’ambition, l’objectif que nous ne nous étions jamais fixé avant."
Cela signifie être meilleur que Ferrari, Mercedes et Red Bull.
"Rien n’est parfait encore," concède Abiteboul.
"Nous devons encore éliminer des faiblesses, en particulier en ce qui concerne le contrôle de la qualité, la fiabilité, la logistique, les délais et tout le reste. Ce sont des choses sur lesquelles nous travaillons. Je ne suis pas trop inquiet pour la performance. Nous avons ce qu’il faut, mais nous devons devenir l’un des meilleurs, sinon le meilleur."
"Je suis un peu plus inquiet du temps qu’il faudra pour surmonter nos difficultés du côté de la fiabilité, cela prendra du temps, il y aura des frustrations, il y aura des moments où les doutes seront là, mais si vous regardez un peu le contexte, le fait que nous soyons extrêmement organisés, que nous nous concentrons uniquement sur la mise en œuvre du plan que nous avons prévu et que ne réagissons pas de façon brusque le dimanche soir ou lundi matin après une mauvaise fin de semaine, cela paie je pense."