Un châssis ‘ambitieux’ à l’origine des problèmes moteur de McLaren ?
Boullier confirme que le châssis McLaren est atypique pour un moteur Renault
Après une accalmie hier, McLaren a de nouveau vécu une journée contrastée à Barcelone ce vendredi. Un problème de turbo, survenu après seulement 7 tours, a contraint l’écurie à procéder à un changement de moteur. Quatre heures plus tard, Fernando Alonso est revenu en piste pour boucler 93 tours, avec un 2e temps assez convaincant.
Les problèmes de fiabilité chez McLaren, et notamment la qualité de l’intégration du V6 Renault dans le châssis, inquiètent cependant les fans de l’écurie.
Eric Boullier, le directeur de la compétition de McLaren, a apporté des explications autour de ce nouveau problème de turbo, causé en réalité par la fuite d’huile de mardi dernier. Au moins, l’écurie de Woking sait où gît le mal...
« La nuit dernière, nous avons détecté un problème sur le turbo donc nous avons remis le turbo de mardi dernier sur le moteur. Nous avons eu un problème de turbo ce matin qui était lié à la fuite d’huile du châssis – un problème que nous avions eu ce mardi. Nous enquêtons sur cette défaillance actuellement. Nous avons changé l’unité de puissance pour faire rouler la voiture. C’était le moyen le plus rapide pour la faire repartir en piste. »
McLaren est l’équipe qui a le moins roulé lors de cette deuxième semaine. Le manager français a, entre les lignes, suggéré une piste à suivre pour expliquer ces difficultés : comme avec Honda, McLaren a voulu être ambitieux sur le châssis… quitte à sacrifier la qualité de l’intégration du moteur ?
« Nous voulons être compétitifs, nous avons conçu un design ambitieux pour la voiture. Vous pouvez voir que notre voiture est différente des autres monoplaces motorisées par Renault. Donc jusqu’à présent nous avons eu des problèmes mineurs, mais je pense que c’est parce que nous n’avons pas fait un assez bon travail pour préparer la voiture. Nous avons été un peu sous pression en termes de délais et de deadline, mais c’est notre problème ; je pense que très rapidement nous serons de retour à la normale. »
« Nous avons procédé à une simulation de course hier sans le moindre problème. Nous avons roulé cet après-midi, sans problème non plus. Nous avons ajusté notre système de refroidissement et il fonctionne jusqu’à présent. »
Alors que l’on peut être légitimement déçu de ces essais hivernaux pour McLaren, Eric Boullier demande un peu de patience et veut être jugé sur les premiers résultats de la saison.
« Si vous fondez votre jugement sur les quelques problèmes rencontrés en trois jours seulement, il vaudrait mieux que vous attendiez quelques courses. »
« Nous essayons de replacer McLaren là où elle devrait être. Et ça ne se fait pas en un jour, donc il y a peut-être quelques pépins à attendre. Nous n’avons pas perdu notre capacité à concevoir des voitures rapides et j’espère que vous le verrez bientôt. Nous devons être ambitieux, et pour ce faire il faut prendre des risques. Nous devons simplement tout bien faire fonctionner ensemble. »
Certains dressent déjà pour McLaren un parallèle direct avec les tristes essais de pré-saison 2017, alors même que Woking a changé de motoriste précisément pour éviter de connaître un hiver aussi douloureux. Boullier réfute une telle comparaison, mais concède une déception quant à ces essais hivernaux.
« Bien sûr, cette année ne fut pas assez bonne véritablement. Nous n’avons pas fait assez de tours. J’aurais aimé rouler sans connaitre aucun problème de fiabilité. Nous en avons eu certains. Nous devons faire de notre mieux maintenant pour rattraper les quelques kilomètres perdus. »
Un dernier point inquiète quant à la préparation de McLaren : une vidéo montrant l’écurie totalement rater un changement de roue lors d’un entraînement aux arrêts aux stands. Là encore, Eric Boullier veut dédramatiser.
« Nous avons procédé à huit arrêts, sept étaient bons, un était mauvais. Je vais plutôt parler des sept qui étaient bons. »