Un Grand Prix de F1 vu de l’intérieur (2ème partie)

Les communications radio entre pilotes et ingénieurs

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31 août 2013 - 18:32
Un Grand Prix de F1 vu de l'intérie

Alors que nous n’avons que les images pour nous donner une représentation plus ou moins fidèle de ce que nous voyons, et parfois l’une ou l’autre phrase entendue à la radio, on peut se rendre compte en lisant les transcriptions des communications entre pilotes et ingénieurs que les courses ne sont pas seulement faites de pilotage.

Il y a bien évidemment la stratégie et les réglages, modifiables en temps réel, tout comme il y a des dialogues surprenants, ou l’ingénieur prend parfois le rôle de psychologue pour aider son pilote à rester calme ou concentré. La majeure partie est évidemment technique, mais ces conversations sont adaptées également au déroulement de la course.

Le dernier Grand Prix, en Belgique, n’a pas dérogé à la règle et a amené son lot de phrases ou de questions et réponses amusantes voire insolites.

Partie 2 - Le rythme de croisière et les premiers arrêts

La première vague d’arrêts aux stands se déroulent, l’occasion pour chaque équipe de faire un point sur la stratégie, sa viabilité sur l’ensemble de la course et bien entendu la dégradation des pneus. C’est à cette occasion qu’Esteban Gutierrez reçoit une bonne nouvelle : « Tu peux accélérer plus fort dans les virages 10 et 11 » lui dit son ingénieur, les virages en question étant ceux qui conditionnent la ligne droite de Blanchimont.

Première alerte au neuvième tour dans le camp Lotus, concernant la température des freins de Raikkonen à qui l’on dit de faire attention. C’est au dixième tour qu’intervient le premier abandon de cette course lorsque le moteur de Charles Pic rend l’âme. « Arrête la voiture, essaie de trouver un endroit sécurisé pour l’arrêter. Laisse le moteur tourner, rentre au garage au ralenti ». Le Français s’exécute et ramène sa Caterham au garage, il en a fini de sa course. De son côté, son équipier s’en fait informer par la radio.

Dans le même temps, Perez dépasse Grosjean et pousse le français hors de la piste au freinage des Combes. Spectateur privilégié de cette passe d’arme, Felipe Massa témoigne à Rob Smedley ce qu’il vient de voir : « Pour information, Perez a mis Grosjean dehors au freinage, il l’a poussé à gauche ». Son ingénieur lui répond que « c’est noté mais ça ne te regarde pas, reste simplement où tu es ».

Cet incident met en revanche le principal intéressé hors de lui : « Ce ******* m’a poussé totalement hors de la piste » s’énerve Romain Grosjean, alors que son ingénieur de piste lui confirme que Charlie Whiting est en train d’étudier l’incident. La sanction ne tarde pas, Perez écope d’un drive through pour avoir poussé son adversaire hors des limites de la piste.

« On nous a donné un drive through, on doit le faire à ce tour. C’est pour l’incident avec Grosjean. On est dans une bonne position il faut continuer à attaquer, tu fais un très bon boulot. Rentre à ce tour pour le drive through » annonce Mark Temple à son pilote, tout en essayant de le rassurer. « Pourquoi le drive through ? » s’étonne Perez, qui affirme un instant plus tard qu’il avait déjà passé Grosjean avant le freinage.

Daniel Ricciardo étant parti en pneus durs, il s’arrête bien plus tard que ses rivaux mais, n’ayant pas de vision précise du rythme des pneus durs par rapport aux médiums, s’interroge sur le moment opportun pour faire son arrêt. « Qu’est-ce qu’on fait ? Ça vaut le coup de rester en piste ou on risque de perdre du temps ? » Son ingénieur lui répondra de rester avant de le faire rentrer aux stands un tour plus tard.

Découvrant désormais leurs voitures équipées d’un autre type de pneumatiques, les pilotes doivent faire attention à les conserver, et doivent également voir s’ils conservent la stratégie prévue ou s’ils l’adaptent au déroulement de leur course.

N’ayant pas prévu de décaler sa stratégie, Lewis Hamilton prévient son équipe que son deuxième train de pneumatiques commence à être usé, nous sommes alors à la moitié de la course. « On a bien reçu l’information » lui répond Bono, « Tu es dans les tours prévus mais nous devons en être surs, donc ne rentre pas tant qu’on ne t’en donne pas l’ordre ». Lewis Hamilton acquiesce, ajoutant qu’il « tire tout ce qu’il peut de la voiture ».

Romain Grosjean effectue son seul arrêt à ce moment-là, pour chausser les pneus durs à la fin du 22eme tour. « Je pense que tu sais que nous sommes sur le Plan B » lui lance son ingénieur, le Plan B étant bien la stratégie à un arrêt.

Alors que la majorité des pilotes n’a pas encore chaussé les pneus durs, chacun y va de son bilan concernant la dégradation des gommes qu’ils utilisent. « En difficulté avec l’avant-gauche » alerte Paul di Resta, alors que Jean Eric Vergne explique qu’il rencontre du graining sur les pneus à l’avant.

C’est au 27eme tour que les freins de Kimi Raikkonen lâchent, malgré le retrait de la pièce obstruant le conduit de refroidissement. « Je rentre, les freins ont lâché. Quelque chose ne va pas avec les freins ». Le Finlandais ne repartira pas, enregistrant son premier abandon depuis son retour.

C’est en piste que l’action suivante se passe, Paul di Resta rejoignant un groupe composé de Maldonado, Gutierrez et Sutil. Ce dernier reçoit la consigne de faire attention au retour de son équipier. Pastor Maldonado se fait dépasser par Gutierrez et accroche les Force India, contraignant di Resta à l’abandon. Son ingénieur lui envoie un laconique « coupe le moteur » pour conclure cette manche belge.

Cet incident fait arriver un vent de panique sur le muret des stands de Red Bull, alors que Guillaume Rocquelin venait d’indiquer à Sebastian Vettel de rentrer. L’éventualité d’une apparition de la voiture de sécurité change tout : « Reste en piste, reste en piste, reste en piste » alerte Rocquelin. « Je reste en piste » lui répond Vettel, alors que l’ingénieur lui confirme cette décision.

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