Trois équipes sont nettement en retard après Melbourne
Marquer des points sera un véritable défi
Le dernier enseignement de ce premier Grand Prix de l’année est que trois équipes se détachent nettement en fond de peloton, et que certains faits de course ne doivent pas occulter que Renault, Sauber et McLaren sont très loin du compte en ce début de saison.
Concernant Renault, la 11e place de Nico Hulkenberg ne peut pas être un motif de satisfaction, en dépit du fait que les points semblent occasionnellement accessibles en s’appuyant sur les circonstances de course.
Nouvelle recrue du constructeur, l’Allemand n’a pas à rougir de sa première sortie en jaune, lors de laquelle il n’a fait aucune erreur et a tout donné pour tenter de marquer ce point qui est finalement revenu à Esteban Ocon, au prix d’une résistance solide.
Pour Jolyon Palmer, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu puisque l’Anglais a cassé sa monoplace vendredi en essais libres et n’a pu, à partir de là, retrouver un semblant de compétitivité. A tel point qu’en qualifications, il a terminé dernier, à 3.2s de son équipier et à 1.1s de l’avant-dernier, Stoffel Vandoorne. Certes, sa Renault a été accablée de problèmes techniques, mais Palmer va devoir relever immédiatement son niveau, inadmissible pour un pilote qui entame sa deuxième saison dans la même écurie.
Derrière Renault, il est compliqué de savoir qui de Sauber ou McLaren ferme la marche. L’équipe suisse et son moteur Ferrari de 2016 manque évidemment de rythme, mais l’arbre Fernando Alonso ne doit pas cacher la forêt Honda et les chiffres catastrophiques qui mettent directement en cause le moteur japonais.
En plus d’une vitesse de pointe médiocre, les tours en course de l’Espagnol et de Vandoorne ont été horriblement lents, plus lents que certains pilotes ayant abandonné plus tôt dans la course et qui ont signé leur meilleur temps avec une quantité de carburant supérieure.
Contrariée par une économie forcée de carburant, dont on ne connaît pas la cause, la MCL32 d’Alonso n’a pas terminé la course tandis que celle de son équipier a subi de nombreuses avaries. Le résultat est immédiat : le meilleur tour du Belge est à près de 3 secondes du meilleur tour en course, propriété de Kimi Räikkönen.
S’il en fallait encore, c’est une nouvelle preuve de la médiocrité du bloc Honda puisque la Sauber et son Ferrari ancienne génération ont affiché des performances, sinon positives, plus acceptables.
Marcus Ericsson a rapidement abandonné en course mais Antonio Giovinazzi, appelé au pied levé pour remplacer Pascal Wehrlein, a été solide en course et termine devant Stoffel Vandoorne.
Les caractéristiques si particulières du circuit australien ont permis à Fernando Alonso d’occuper une place dans les points pendant la majeure partie de la course mais il ne faut pas se leurrer, la partie sera compliquée jusqu’à Monaco, où une opportunité pourrait se présenter de nouveau.
D’ici-là, McLaren sera au mieux la 9e force du plateau et subira les longues lignes droites de Chine, de Bahreïn et de Barcelone, ainsi que les parties rapides de Sotchi, sans pouvoir se défendre.
Renault aura besoin d’un joli coup de pouce du destin pour inscrire des points, et il est quasiment certain que ça restera anecdotique et rare, tandis que du côté de Sauber et McLaren, c’est carrément un miracle qu’il faudra pour faire décoller le compteur de points, un peu comme la même Sauber et Manor l’an dernier, qui avaient inscrit trois points à elles deux.