Toro Rosso voit le V6 Honda rattraper Renault dans quelques mois
L’optimisme règne à Faenza
C’est une bonne surprise pour Toro Rosso : alors que les essais hivernaux de McLaren avec Honda avaient été catastrophiques l’an dernier, cette année, le moteur japonais se distingue par sa fiabilité. Brendon Hartley et Pierre Gasly ont pu enchaîner les tours lors de cette première semaine d’essais sans jamais rencontrer de problème majeur.
James Key, le directeur technique de Toro Rosso, a vécu de l’intérieur la préparation de ces tests à Barcelone. Pour lui, la prestation offerte par Honda n’a rien d’une surprise.
« C’est un départ absolument sans problème avec Honda. Si vous vous référez à la situation de l’an dernier, alors, oui, c’est une surprise, mais comme je travaille avec Honda depuis maintenant un moment, c’est moins une surprise de mon côté. Étant donné la qualité de leurs infrastructures et leur volonté désespérée de bien les faire fonctionner, c’est moins une surprise pour moi aujourd’hui. »
« Bien sûr, vous ne pouvez être certains de rien jusqu’à ce que la voiture roule enfin sur la piste, et je dois dire qu’il n’y a jamais eu aucun problème majeur. Les problèmes mineurs que nous avons connus [problème de logiciel, jeudi] ont été de notre responsabilité. »
« Honda ? Nous pouvons travailler avec eux absolument sans problème. Ils sont très compréhensifs, ils assistent à toutes nos réunions, donc nous savons tous ce qu’il se passe, nous travaillons ensemble pour tout optimiser. Tout se passe de manière très fluide pour le moment, et je suis sûr que cela va continuer. »
Cette fiabilité constante est remarquable pour Toro Rosso, et ce d’autant plus si l’on sait que l’écurie italienne a dû s’adapter très vite à ce moteur Honda. La tentation était grande de copier des pièces venant de la McLaren de l’an dernier, mais James Key s’y est refusé.
« Pourquoi aurions-nous voulu un peu de la McLaren sur une Toro Rosso ? C’est une boîte de vitesses Toro Rosso. Les composants internes sont partagés avec Red Bull Technology, ils sont conçus ensemble. Le système de gestion de l’huile est développé par nous par exemple… de même que l’électronique et le système de contrôle. C’est entièrement développé par Toro Rosso. »
L’ancien ingénieur de Sauber est d’avis que le moteur Honda était en réalité plus proche du Renault en fin de saison dernière, contrairement à ce que beaucoup croient. Le retard pris par les Japonais ne serait pas ainsi si considérable.
« La bonne nouvelle, c’est que nous avons vu que Honda, malgré toutes les difficultés rencontrées lors de la première moitié de saison en 2017, a toujours eu la capacité de développer l’unité de puissance, de la faire progresser, et finalement, leur V6 était meilleur à la fin de l’année. Cette tendance continue, semble-t-il, cette année, et, aussi longtemps qu’elle continuera, il n’y aucune raison pour laquelle nous ne pourrions pas vraiment défier Renault vers le milieu ou la fin de la saison. Nous l’aimerions. »
Reste à voir désormais si, en effet, la performance du V6 nippon sera au rendez-vous. Défier Renault est l’objectif affiché par James Key, d’autant plus que le moteur français ne fera pas un bond en performance en début de saison 2018.
« Je ne sais pas ce que Renault a produit comme effort cette année, mais nous savions où en était le moteur Renault à la fin de la saison dernière. Et au moins grâce aux chiffres que nous voyons aujourd’hui, nous ne sommes pas loin [des performances de Renault à la fin 2017], même s’il faut prendre avec prudence ces informations parce que vous ne savez pas la différence existant entre les bancs d’essais respectifs, etc… Le moteur Honda était probablement assez proche du Renault vers la fin de la saison dernière. Et bien sûr, ils ont progressé cette année et c’est encourageant. »