Toro Rosso s’attendait à pire en s’associant à Honda

La mauvaise presse de McLaren avait fonctionné

Par Emmanuel Touzot

10 novembre 2018 - 18:03
Toro Rosso s'attendait à pire (...)

Ingénieur de course en chef chez Toro Rosso, Jonathan Eddolls s’est occupé de la performance de l’équipe italienne cette saison, et a notamment dû composer avec le départ de l’un des piliers de l’équipe, James Key, qui rejoindra McLaren l’an prochain. Eddolls explique toutefois que le poste de directeur technique n’est pas resté vacant.

"Chez Toro Rosso, nous avons heureusement un planning de succession pour tous les départements, donc avant même que James ne parte, nous avions un directeur technique adjoint, Jody [Egginton], et c’est actuellement lui qui occupe ce poste pour l’instant" confirme-t-il.

Il s’est aussi occupé de l’intégration de Honda dans la performance de Toro Rosso, et admet avoir été agréablement surpris par les capacités du moteur japonais. En effet, en dépit de nombreuses pénalités qu’il n’attribue pas toutes à un manque de fiabilité, Eddolls explique que la mauvaise presse faite par McLaren laissait penser à Toro Rosso que le bloc propulseur serait pire que ce qu’il a finalement été.

"Nous avons été surpris de voir à quel point ils étaient bons au début de l’année, compte tenu de tout ce que nous avions vu dans la presse. Les attentes étaient donc moins élevées et ils étaient pourtant déjà à un niveau raisonnable. Tout au long de l’année, il y a eu deux mises à jour importantes, la Spécification B au Canada et la Spécification C plus récemment."

"La Spec C en particulier a vu une très nette amélioration de la puissance, surtout en qualifications, ce qui nous a vraiment aidés dans certaines courses et nous aidera pour les deux prochaines courses. En fait, la fiabilité a été relativement bonne. Je pense que si vous regardez le nombre de pénalités moteur que nous avons prises, c’est très élevé, et il ne semble pas que Honda ait eu une si bonne fiabilité. Cependant, beaucoup étaient volontaires. La fiabilité et la performance ont progressé."

Outre le moteur, c’est le duo de pilotes qui avait totalement changé pour la saison 2018 dans la petite Scuderia, puisque Daniil Kvyat (qui reviendra en 2019) et Carlos Sainz avaient laissé leur place à Pierre Gasly et Brendon Hartley. C’est le Français qui a impressionné Eddolls, notamment dans sa capacité à gérer les pneumatiques pourtant très capricieux au fil de la saison.

"C’est un pilote très rapide et je pense que sa confiance s’est accrue tout au long de l’année. Un des domaines qu’il a le plus améliorés est la gestion des pneus. Il était déjà bon au début de l’année. Comme nous le savons, ces pneus Pirelli sont très difficiles à comprendre dans toutes les conditions. Chaque course est différente, chaque course présente un défi différent, grainage, cloquage, ou surchauffe."

"Je pense que c’est l’un des domaines sur lesquels il a le plus travaillé et progressé. Il a encore eu quelques courses récemment où il a été démontré que nous n’avions pas bien compris les pneus, mais la bonne chose avec lui, c’est qu’il est heureux de s’asseoir après la course et de tout passer en revue - il est très impatient d’apprendre. Les dernières courses, il a montré qu’il a fait de grands pas dans la gestion des pneumatiques."

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