Tombazis évoque les problèmes de soufflerie de la Scuderia

Ferrari a décidé de lancer un vaste chantier de rénovation de sa soufflerie afin d’aborder la saison 2013 dans de meilleures conditions. Malheureusement pour l’équipe italienne cela signifie plusieurs mois d’interruption de service à son usine de Maranello. Le jeu en vaut la chandelle selon le designer en chef de Ferrari, Nicholas Tombazis.

"Nous avons pris la décision d’entreprendre des modifications significatives dans notre soufflerie afin qu’elle soit au top de ce qui puisse exister. Comparée à celle de nos rivaux directs, la nôtre est plus ancienne et dans certains domaines elle n’opère pas au meilleur niveau. Ce travail entrainera la fermeture temporaire de la soufflerie et pense plusieurs mois nous utiliserons une soufflerie externe afin que notre développement continue sans interruption, tant que notre soufflerie n’est pas opérationnelle," confirme l’ingénieur grec.

"Dans un monde idéal, si une soufflerie vous donne tous les résultats voulus, en avoir une seule et plus simple qu’en utiliser deux. Cependant, quand, comme c’est le cas pour nous, il y a des doutes sur les données, il est utile de pouvoir utiliser une autre installation pour comparer les résultats," ajoute-t-il.

Quelles sont les vraies raisons qui ont fait de la soufflerie de Ferrari un handicap ces deux dernières années ? "Il y en a beaucoup qui font qu’une soufflerie n’est pas parfaite. Cela peut venir d’un problème d’échelle, parce que la maquette est bien plus petite que la vraie voiture. Cela peut aussi venir du fait que la maquette n’est pas testée à l’air libre. Les vents peuvent aussi être un facteur. L’aérodynamique d’une F1 moderne est hyper complexe et est basée sur des interactions de nombreuses pièces et de détails de plus en plus petits. Il est alors facile de commettre une erreur. La corrélation ne peut pas être du type "oui ou non" parce qu’une soufflerie ne peut jamais être parfaite dans tous les domaines. Nous avons eu des problèmes dans certains d’entre eux mais cela ne veut pas dire que le travail dans notre soufflerie a été inutile."

C’est bien la corrélation des données entre les développements jugés satisfaisants en soufflerie et celles finalement recueillies en piste qui ont posé problème ces derniers temps.

"Oui, cela a ralenti notre progression. Une soufflerie n’est qu’un modèle, pas la réalité. Les données de la soufflerie ne correspondaient pas à 100% à ce qu’on constatait en piste. Nous avons eu quelques mauvaises surprises également à propos des évolutions produites pour les deux dernières courses. Nous voulons réparer cela et comprendre où cela coince. C’est pour cela que nous avons fait un test aérodynamique en ligne droite avant l’Inde, pour faire des tests de contrôle et trouver l’origine des problèmes. Nous avons des réponses très intéressantes qui devraient nous permettre de nous remettre sur pied dès le prochain Grand Prix."