Tombazis : Ferrari aurait dû me garder
Le Grec revient sur son licenciement
L’ancien designer en chef de Ferrari, Nikolas Tombazis, a fait partie de la longue liste de départs dressée par Maurizio Arrivabene à son arrivée à la tête de l’écurie fin 2014.
L’ingénieur grec a quelques regrets, d’autant plus que son travail portait davantage sur la voiture 2015, plus performante que celle de 2014. Il s’exprime pour la première fois dans les colonnes du Corriere della Sera.
"Je ne m’attendais pas à être viré. Premièrement, je ne rejette pas mes responsabilités mais j’ai moins travaillé sur la voiture 2014 que sur les voitures précédentes. Et, deuxièmement, la voiture 2015 a été la première depuis celle de 2008, à laquelle j’ai pu consacrer beaucoup de temps," explique Tombazis.
Rappelons que la voiture de 2008 a failli remporter le titre avec Felipe Massa et celle de cette année est en nette progression par rapport à la mouture 2014.
"Ensuite, la voiture de 2015 a été la première à pouvoir exploiter notre nouvelle soufflerie. Nous étions certains de ne pas pouvoir être au niveau de Mercedes cette année encore mais d’avoir bien amélioré. Malheureusement, ma vision n’a pas été partagée par les nouveaux patrons à Maranello (Sergio Marchionne et Arrivabene)."
Tombazis ne comprend pas le timing de son éviction et celle d’autres personnes chez Ferrari.
"Ferrari avait eu d’autres occasions de me virer à d’autres moments. Mais le faire à la fin de la saison 2014 n’a pas été logique. Je m’attendais à être traité différemment. Je suis désolé aussi pour Stefano Domenicali et Luca di Montezemolo. Ils m’ont toujours accordé beaucoup de confiance et leur départ de Ferrari a été un choc. Tout le monde a fait des erreurs mais 2015 a été une renaissance qui a été initiée par l’ancien personnel."
Entre 2008 et 2015, c’est tout de même une longue période sans titre mondial. Tombazis le reconnait.
"Depuis 2010, Red Bull a toujours été devant mais Fernando a été proche de les battre. Est-ce qu’un titre nous aurait aidé ? Psychologiquement, oui. Cependant, depuis 2009, nous n’avons jamais eu la meilleure monoplace de la grille. Newey est un génie mais Red Bull n’a pas la même pression que nous avons chez Ferrari. L’environnement chez nous était mauvais, l’ambiance... c’était comme avoir constamment un revolver pointé sur vous, dans votre dos. Nos problèmes ont vraiment démarré avec la soufflerie en 2009."
"Nous n’avons jamais eu de voiture capable de gagner le titre pour Fernando, c’est mauvais. Il était le meilleur pilote et peut-être qu’il le sera encore. Ferrari aurait dû le garder... et moi aussi," conclut Tombazis.