Todt : La Formule 1 n’a pas le cancer

Jean Todt a donné une longue conférence de presse à Paris, au siège de la FIA, concernant l’état de santé actuel de la F1. Le président, qui a entendu ces dernières semaines les critiques des uns et des autres, ne veut pas noircir le tableau plus que nécessaire.

"Je ne pense pas que la F1 ait le cancer. C’est plutôt un mal de tête. Il faut trouver le bon remède pour l’éliminer. Je ne suis pas d’accord quand j’entends que c’est comme si nous devions trouver un remède contre le cancer. Le mal de tête est en passe d’être soigné. Il n’y a pas besoin de gros changements," indique Todt.

Les moteurs ont concentré la majeure partie des critiques depuis leur introduction en 2014.

Todt concède que "ces moteurs sont une grande évolution mais sont trop chers. Là, je prends la responsabilité de ne pas avoir suffisamment sécurisé le coût pour les équipes les clientes. C’est quelque chose que nous allons corriger. Mieux vaut tard que jamais," dit-il sans évoquer la piste qui sera privilégiée.

De nouvelles règles sont en discussion pour 2017.

"Si nous avions une très bonne proposition, acceptée à l’unanimité, nous pourrions même les implanter pour 2016. Sinon nous avons jusqu’au 28 février 2016 pour adopter les règles 2017. Nous avons tenu beaucoup de réunions et des idées, des propositions, seront étudiées le 1er juillet à Londres lors de la réunion du Groupe Stratégie. S’il y a des choses à voter, la Commission F1 prendra le relais."

Mais l’idée des voitures clientes ne sera pas soutenue par la FIA.

"Je déteste les voitures clientes. Je pense que la fascination pour la F1 vient du fait que tout le monde a des fondations solides pour participer. Je ne suis pas contre l’accès plus facile à la technologie et le développement pour les équipes mais je suis contre un système qui mettrait deux divisions en place. Il peut y avoir la F1 ou la F2 mais les deux ne peuvent pas courir ensemble."

"Haas a été intelligente dans son approche. Ferrari aussi pour avoir trouvé ce client. Tout est une question d’interprétation des règles mais tant qu’elles sont respectées, il n’y a pas de problème."

Concernant la répartition des revenus, Todt reconnait qu’il ne peut rien faire.

"Ce n’est pas en mon pouvoir. C’est pour cela que nous avons soutenu Manor autant que possible, je déteste voir un concurrent partir comme ce fut le cas pour Caterham. Cela coûte de l’argent, la compétition est très relevée. J’espère vraiment que Lotus, Force India, Renault, et Manor pourront rester."

"Maintenant, ce qui n’est pas juste, ce sont les critiques lancées à ce sujet. Ces équipes savaient ce qu’était la F1, savaient ce qu’elles ont signé en acceptant un accord qui n’est pas aussi favorable à certaines équipes qu’à d’autres. Elles savent quel est le coût de la F1. Elles ont peut-être surestimé les sponsors qu’elles pourraient avoir."

"Si les gens attendent de la FIA de changer le système de distribution des revenus, il est vrai que j’ai abandonné. Ce n’est pas de notre responsabilité. Mais cela me frustre d’entendre des plaintes de ceux qui ont accepté de venir alors qu’ils savaient qu’ils n’avaient pas le meilleur accord."

Todt rappelle en plus que "la F1 coûte moins cher qu’il y a 10 ans. Beaucoup de choses ont été faites, y compris par mon prédécesseur (Max Mosley)."