Todt : Je ne savais pas ce que ’risque’ voulait dire à mes débuts

Des rallyes à la FIA, le Français a bien évolué

Par Franck Drui

16 janvier 2016 - 18:00
Todt : Je ne savais pas ce que (…)

En tant que président de la FIA, Jean Todt a fait de la sécurité son cheval de bataille, sur les routes comme en compétition. Mais pour un homme dont la carrière a commencé sur les pistes de rallye en tant que co-pilote, cette préoccupation a-t-elle toujours été si grande ?

« Quand j’ai démarré, je ne savais probablement pas ce que ’risque’ voulait dire. Quand on est jeune et qu’on débute quelque chose, on le fait avec passion et on n’a pas l’impression que ça puisse être risqué. En 50 ans, les choses se sont améliorées, les ceintures de sécurité ont progressé. Quand j’ai commencé, je n’aimais pas boucler ma ceinture. Maintenant, je ne monterais pas dans une voiture qui n’en soit pas équipée. »

« Quand je me suis retrouvé de l’autre côté des barrières de sécurité, j’ai malheureusement dû faire face à des situations où les gens qui pilotaient pour nous étaient impliqués dans des accidents, comme par exemple Ari Vatanen en Argentine en 1985, dont nous ne pensions pas qu’il survivrait. »

« La priorité change alors, et on se met à suivre attentivement ce que deviennent les troupes dans les heures qui suivent l’accident. L’incident avec Ari a probablement été un tournant, après lequel je me suis penché sur la sécurité. Quand on rencontre un certain succès dans sa vie, il vient un moment où on pense à donner aux autres. »

« Quand j’étais directeur de Ferrari, j’ai toujours encouragé Michael Schumacher à promouvoir la sécurité, et quand j’ai été élu président de la FIA, elle est naturellement devenue l’une de mes priorités. Nous avons fait des progrès en course et dans certains pays sur la route. Chaque week-end vous rappelle néanmoins qu’on peut toujours en faire plus, protéger les pilotes, les commissaires, les spectateurs... »

Mais justement, qu’est-ce qui a poussé Todt à passer de Ferrari à la FIA ?

« J’ai apprécié ma vie dan les sports mécaniques, j’en ai tiré beaucoup de choses et quand c’est le cas, vous vous devez de donner en retour. Ça a commencé en 2004 ou 2005 : mon prédécesseur, Max Mosley, m’a suggéré de me présenter pour le poste de président de la FIA. À l’époque, j’appréciais toujours ce que je faisais chez Ferrari. »

« En 2005, j’ai commencé à envisager la chose, mais Ferrari m’a mis la pression pour ne pas que je parte. En 2009, j’étais en revanche prêt à partir et Max a renouvelé sa suggestion. J’ai alors pensé que que ce serait une occasion intéressante d’essayer de donner aux autres. »

S’adressant aux officiels rassemblés devant lui, Todt a eu quelques mots pour ces passionnés sans qui les sports mécaniques ne pourraient exister.

« J’ai beaucoup de respect, de l’admiration même, pour tout le travail que vous accomplissez. Je suis passionné de sports mécaniques tout comme vous, et rien ne serait possible sans votre travail. M’exprimer devant vous est un honneur et je vous remercie de m’avoir invité, » a conclu le Français à l’occasion de la conférence Watkins organisée tous les ans par le Motorsport Safety Fund.

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