Technique : Le simulateur de pilotage

Toyota nous explique cela

Par Franck Drui

2 août 2012 - 15:20
Technique : Le simulateur de pilotage

Depuis les 24 Heures du Mans, TOYOTA Racing n’a pas repris la piste. Le team prépare pourtant activement sa prochaine course – les 6 Heures de Silverstone – dans un « monde virtuel ». Avant les prochains essais, Alex Wurz et Nicolas Lapierre ont utilisé le simulateur de pilotage situé chez TOYOTA Motorsport GmbH, où est basé le team. Qu’est ce qui se cache derrière cet outil particulièrement important pour toute l’équipe, qui l’a régulièrement utilisé depuis le lancement du programme Le Mans fin 2011 ? Nous vous en disons plus aujourd’hui…

Lancé en 2007, le simulateur de TMG est un outil pour le moins complet. Il propose plus d’une vingtaine de circuits, disponibles pour certains dans plusieurs configurations. Parmi eux figurent bien évidemment les pistes du WEC, le circuit des 24 Heures du Mans, ou encore la célèbre Nordschleife. Plusieurs voitures sont disponibles : des monoplaces tels que la F1 et la GP2, mais aussi deux prototypes Le Mans, l’un hybride, l’autre non. Une auto du Super GT et plusieurs véhicules de série TOYOTA ou Lexus peuvent également être conduites dans ce monde virtuel.

Pour chaque monture, une multitude de réglages est proposée, pour ne pas dire une infinité. Le simulateur est idéal pour préparer une séance d’essais ou une course, mais aussi en temps que partie prenant du processus de développement. L’ingénieur peut en effet travailler sur l’aérodynamique, changeant entre autres la configuration, l’aileron arrière… Chaque comportement ou caractéristique d’un élément ou d’une pièce est interchangeable, que ce soit au niveau de la boîte de vitesses, des ratios de boîte, de l’embrayage, des maps moteur et de sa performance, des freins, de la suspension, des barres antiroulis, des amortisseurs… La liste est sans fin.

En plus de découvrir ou redécouvrir un tracé en temps que tel, le pilote peut ainsi valider le set-up avant de prendre la piste lors des essais ou de se rendre sur une course, gagnant ainsi un temps précieux lors d’un meeting. Il peut d’ailleurs surveiller l’usure de ses pneus, ou encore la consommation en essence, tandis que l’ingénieur a aussi la possibilité de faire évoluer l’état de la piste en changeant le niveau d’adhérence, de manière généralisée ou sur certains secteurs, comme les parties routières qui composent Le Mans.

La piste et ses alentours sont diffusés sur un écran panoramique par cinq projecteurs. Chaque circuit est modélisé par XPI, qui crée l’environnement à l’aide de vidéos macros et d’un scan laser afin de reproduire exactement la surface et la topologie de la piste. Les tracés et les caractéristiques techniques du simulateur sont constamment mis à jour afin de s’approcher au plus près de la réalité. Les croisements d’informations entre les séances sur le simulateur et les essais en piste sont nombreux, y compris après les courses telles que Le Mans, entre les ingénieurs du département Recherche & Développement et les ingénieurs de piste. Dans cette optique, l’avis des pilotes est logiquement déterminant.

Pas moins de 16 ordinateurs travaillent conjointement lors d’une séance dans le simulateur. Six d’entre eux sont consacrées à la réalisation visuelle du circuit et deux ordinateurs sont dédiés aux mouvements des six vérins qui retranscrivent le plus précisément possible les actions de la voiture, en vertical comme en longitudinal. Une station est destinée au son, tandis que deux ordinateurs sont présents en salle de contrôle, l’un pour la télémétrie, l’autre pour l’opérateur. Enfin, une interface de « matériel dans la boucle » dSpace contrôle le comportement de l’auto en s’appuyant sur les informations glanées en piste, en soufflerie et lors d’autres tests au sein même de TMG. Ce module intègre cinq unités : châssis, groupe motopropulseur, contrôle, simulation et communication entre les systèmes.

Preuve de la réalité du simulateur, les chronos signés par les pilotes sont généralement dans la même demi-seconde que dans la réalité ! Ils ont tendance à être plus rapides, la prise de risque ayant moins de conséquence en virtuel. Restez en ligne pour découvrir d’ici peu les sensations que procure le simulateur de pilotage TMG…

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