Singapour, une autre forme de défi pour les moteurs

Des cartographies plus souples

Par Franck Drui

17 septembre 2013 - 18:05
Singapour, une autre forme de défi (...)

Après deux circuits rapides où la vitesse de pointe était cruciale et la majorité du tour se déroulait à pleine charge, le Championnat du Monde de F1 réduit le tempo aux rues de Marina Bay lors du Grand Prix de Singapour. Avec une vitesse moyenne de seulement 168 km/h, les cartographies moteur sont conçues pour donner au pilote beaucoup de motricité en entrant et en sortant des virages.

Le circuit Marina Bay de Singapour a 23 virages, un record pour le calendrier. Parmi ces 23 virages, 10 se prennent sur le deuxième voire le premier rapport, 7 sur le troisième et un seul sur le quatrième, ce qui signifie que le moteur tourne le plus souvent entre 8.000 et 13.000 tr/mn. Les courbes 3, 8, 13 et 14 sont particulièrement symboliques de ces bas régimes. Par conséquent, l’accent est mis sur la création de cartographies qui permettent au moteur d’être très souple en entrée comme en sortie de courbe.

Utiliser les bons rapports de boite est également essentiel à Singapour, et tout particulièrement le second, qui est utilisé pour près de la moitié des virages de cette piste. Un maximum de 30 rapports est présélectionné avant le début de la saison et les écuries choisissent les meilleurs rapports de cette sélection.

Il n’y a que deux réelles longues lignes droites à Singapour, celle des stands puis celle entre les virages 5 et 7 et le septième rapport ne sera utilisé que trois fois par tour. Cela signifie que le moteur n’aura que peu de temps pour « refroidir ».

Les températures sont généralement plus basses la nuit que pendant la journée (entre 5 et 6 °C de moins), mais l’humidité relative varie très peu et peut être supérieure à 90%, même sans pluie. Un motoriste peut recréer ces conditions climatiques sur un de ses bancs dynamiques, y compris celles d’une course avec une humidité relative de 100% et une chaleur de 40 °C. Il est donc possible de simuler précisément ce que le moteur va endurer sur la piste.

A Singapour, 46% seulement du tour de piste se passe à pleine charge. En 2011, la plus grande vitesse enregistrée ne s’élevait qu’à 295 km/h, entre les virages 5 et 7, mais depuis l’an dernier le DRS permet d’atteindre 305 km/h. La vitesse moyenne n’est cependant que de 168 km/h, par opposition aux 250 km/h de Monza. Par ailleurs, il y a 82 changements de vitesse par tour, au lieu de 52 seulement à Monaco et 44 à Monza.

Avec autant de virages, une faible vitesse et des appuis importants, la consommation de carburant au kilomètre est une des plus élevées de l’année. Trouver le juste équilibre d’une charge de carburant suffisante pour finir la course (en tenant compte du risque accru de l’intervention des voitures de sécurité et des aléas climatiques), sans pour autant tomber en panne sèche avant la fin de la course représente un énorme défi.

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