Singapour, un nouvel environnement pour Vergne
Une découverte de plus
Jean-Eric Vergne est à Singapour pour disputer un Grand Prix qu’il découvre entièrement. Avant la course, il a customisé une paire de baskets chez des spécialistes du genre. Emploi du temps, impressions et objectifs, Jean-Eric Vergne nous raconte tout dans ce nouveau blog !
"Les nouvelles courses apportent toujours leur lot de nouveaux challenges, et le Grand Prix de Singapour ne déroge pas à la règle. Mais la première nouveauté a eu lieu mercredi, quand Daniel et moi avons été invités au studio de Mark Ong, designer de sneakers. Ce n’est pas très habituel de faire ça avant une course mais c’était vraiment marrant.
Mais je dois dire que c’est tout de même une des choses les plus étranges qu’on m’ait demandé de faire, même si ça reste une très bonne expérience, et Mark et sa femme ont été géniaux. Ils ont dessiné des chaussures pour les plus grandes stars, des joueurs de NBA comme Kobe Bryant ou encore le rappeur Q-Tip, donc c’est cool de voir son nom ajouté à une telle liste.
Avant ça, j’étais à Varsovie, en Pologne, pour un showcar run avec Red Bull. C’était pour le Verva Street Racing, qui était assez énorme. Il y avait entre 60 000 et 80 000 personnes et toutes sortes de machines, des motos aux voitures de rallye ou de drift, sans oublier la RB7 que j’ai pu piloter.
C’est toujours un peu difficile de caser des showcar runs dans notre emploi du temps si chargé, mais quand on peut le faire, c’est toujours avec grand plaisir. Une fois dans la voiture, tu prends vraiment ton pied à partager ta passion avec des gens qui, bien souvent, n’ont pas d’autre accès à la F1.
Pour ce qui est de la course de Singapour en tant que tel, c’est un environnement complètement nouveau pour moi. J’ai passé du temps sur le simulateur à Monza pour apprendre à connaître la piste et ça m’a été d’une grande aide. Le process de travail est assez simple. On fait quelques tours pour prendre ses marques, on se concentre d’abord sur les bases du circuit et ensuite on travaille sur tous les détails qu’on veut pour préparer la course au mieux.
En comparaison avec un vrai tour de piste, disons que c’est assez proche pour ce qui est de bien comprendre la piste et apprendre à connaitre le revêtement, pour déterminer une bonne approche et être à l’aise avec ce qu’il va falloir faire. Ce que je peux dire c’est que ce sera une course difficile du point de vue physique. Le circuit est long, avec beaucoup de virages à passer en 2ème ou en 3ème vitesse, beaucoup de gros freinages et de changements de vitesses. Avec la chaleur et l’humidité, ce sera compliqué de tenir 61 tours.
Les conditions sont comparables à celles du grand Prix de Malaisie, mais il y a plu cette année donc il ne faisait pas si chaud que ça dans la voiture. Je pense alors que ce que j’ai connu de plus proche est la course à Budapest, qui était très chaude et épuisante. Ceci dit, dans la voiture, je n’ai senti aucune fatigue, je ne pense pas que ce soit possible quand tu te bats pour une place. Tu es beaucoup trop concentré sur le pilote devant toi et sur tout ce qui t’entoure. Ce n’est qu’en sortant de la voiture que tu te rends compte à quel point la course a été exigeante et l’énergie qu’elle t’a pompée.
Il ne faut pas non plus oublier le fait que c’est un circuit urbain. Ce n’est pas comme à Monaco où tu as vraiment tous types de virages, de ceux qu’il faut prendre très lentement à ceux dans lesquels on peut pousser, mais les murs sont tout de même très proches et la moindre erreur poussera à l’abandon. On passe vraiment très proche des murs dans les virages, mais j’ai besoin de tester tout cela à même la piste.
Je pense avoir déjà dit que les circuits urbains ne me réussissent pas trop. Ceci dit, après ce qu’il s’est passé à Monaco, je pense pouvoir mettre ce sentiment derrière moi. J’espère être dans le même état d’esprit ce week-end, que je pourrai tirer le maximum du circuit, de la voiture et de moi-même, et rapporter des points à l’équipe.
Ce sera une expérience totalement inédite pour moi, sous les spots au beau milieu de la nuit. Mais je suis prêt pour ça. Je pense qu’on s’est bien préparés avec le simulateur, et j’ai maintenant hâte de découvrir le fait faire une course en pleine nuit."