Schumacher : L’attente commence...

Peut-être un point demain

Par Franck Drui

30 décembre 2013 - 17:38
Schumacher : L'attente commence...

Nous ne devrions plus avoir de nouvelles de l’état de santé de Michael Schumacher dans la journée, selon le directeur du CHU de Grenoble, venu informer les nombreux journalistes français mais aussi allemands, anglais et italiens entre autres, plantés devant l’unité des soins intensifs.

On peut y voir un bon signe : l’état de santé du septuple champion du monde ne se dégrade pas, contrairement à ce qui s’est passé la veille. Les médecins ajustent maintenant ses traitements heure par heure, selon l’évolution du traumatisme crânien et des lésions diffuses dans le cerveau dont il souffre. Ce sont ces lésions qui sont les plus alarmantes pour le devenir de Schumacher (risques élevés de décès ou de lourdes séquelles).

"Pour les décès précoces sur des traumatismes crâniens graves, si vous regardez la littérature médicale, on parle de 40 à 45% de patients. Mais il y a des patients qui s’en sortent. Mais encore une fois, ce sont des chiffres statistiques et moi je ne travaille pas sur des statistiques, je travaille avec des patients, donc on va travailler," note Jean-François Payen, chef du service anesthésie réanimation du CHU de Grenoble.

L’attente commence donc et si Schumacher peut passer les prochaines 24 à 48 heures avec un traumatisme "contrôlé", les médecins pourront y voir plus clair. L’Allemand passera des scanners régulièrement pour surveiller la formation des éventuels nouveaux hématomes à éliminer. Un point presse sera peut-être fait demain, plus sûrement mercredi.

"Avec ce type d’accident, il faut au moins deux jours avant de pouvoir commencer à se faire une idée de l’évolution du patient," explique le Docteur Jean-Daniel Flaysakier.

"Le problème c’est que la boite crânienne n’est, par définition, pas extensible. Or l’hématome et l’œdème augmentent le volume à l’intérieur du crane et le cerveau pousse sur la boite crânienne. A un moment, le risque majeur est donc de voir le cerveau refoulé sous la pression vers la base du crane, vers un orifice appelé le trou occipital. Cette action, appelée engagement, est gravissime car cette descente sous pression vers la moelle épinière va entrainer des atteintes de centres nerveux vitaux, notamment sur le tronc cérébral. Ces centres de régulation des fonctions essentielles, comme la respiration ainsi lésés vont entrainer la mort."

"Il faut donc tout faire pour réduire la pression intracrânienne et empêcher l’œdème de se développer. En dehors des diverses substances utilisables en urgence, comme le mannitol, il est aussi souvent nécessaire de faire un ‘volet’."

"Il s’agit de découper un peu de la boite crânienne afin de laisser au cerveau un peu plus d’espace et de pouvoir également aspirer l’hématome afin de lever la compression et d’abaisser ainsi la pression intracrânienne."

"La constitution de l’œdème est inévitable et atteint son paroxysme en 48 h. Ce n’est donc qu’après ce moment qu’on peut commencer à envisager un pronostic."

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