Sauber évalue déjà ses choix de moteur en vue de 2018

Une année de transition pour un renouveau dans un an

Par Emmanuel Touzot

5 janvier 2017 - 16:55
Sauber évalue déjà ses choix de (...)

Lorsqu’elle a annoncé qu’elle utiliserait un moteur 2016 pour sa saison 2017, c’est comme si l’équipe Sauber avait dit : "N’attendez rien de cette année, ce ne sera qu’une transition". Quoique Monisha Kaltenborn en dise, elle qui assure que cette décision s’est faite par choix, elle n’aura aucune chance d’être au niveau des autres équipes avec un tel déficit, surtout quand on sait que les nouveaux moteurs ne seront plus limités dans leur développement.

Economies d’intégration au châssis, économies de la facture payée à Ferrari, Sauber a choisi d’économiser ses deniers après avoir perdu le soutien de Banco do Brasil, son sponsor principal depuis deux saisons. Rachetée par Longbow Finance en cours d’année, l’équipe suisse n’a pas pour autant de moyens illimités et après une saison 2016 plus que délicate, l’heure est à la reconstruction.

Son avenir à moyen et long terme est assuré et Kaltenborn est consciente qu’on n’atteint pas les sommets en une saison après être reparti du bas de l’échelle. Il est d’ores et déjà convenu que l’année 2017 sera au moins aussi compliquée que la précédente et l’objectif sera simplement de conserver la dixième place du classement des constructeurs afin d’empocher la deuxième somme allouée à cette place, à hauteur de 40 millions de dollars.

L’idée pour Sauber est surtout de repartir du bon pied en 2018, avec des moyens conséquents et un meilleur moteur, dont il sera intéressant de savoir lequel équipera les monoplaces suisses en 2018.

Ferrari est évidemment une option, d’autant que les chiffres annoncés pour l’an prochain avec le dépassement de la barre des 1000 chevaux sont alléchants, mais rien ne lie Sauber au constructeur italien désormais hormis le simple contrat de fournisseur entre équipe et motoriste.

Déjà dans les tuyaux pour 2017 il y a quelques mois, un changement de motoriste est donc probable à l’horizon 2018, ce qui permettra de jauger les nouveaux blocs propulseurs et leurs évolutions respectives.

C’est également l’année que devrait choisir Honda pour motoriser une seconde équipe puisque McLaren n’aura plus aucun droit de veto quant à la fourniture du moteur japonais à une deuxième structure. Sauber remplit en tous cas toutes les cases pour une telle option puisqu’elle repartira certainement d’une feuille blanche pour sa monoplace 2018, étant donné qu’elle ne le fait pas cette saison en gardant la partie moteur 2016.

Ce changement pourrait donc permettre à Honda de travailler très tôt avec le département technique de Sauber, dirigé depuis peu par Jorg Zander. L’Allemand connaît bien Honda puisqu’il avait dirigé le développement de l’équipe en vue du changement de règlement technique de 2009, avant qu’elle ne soit finalement rachetée par Ross Brawn avec le succès que l’on connaît.

Si le bloc Honda se montre vraiment plus performant qu’il ne l’était jusqu’ici, cette option serait alléchante, tant pour l’équipe que pour le motoriste, mais on ne peut pas non plus ignorer l’option Mercedes.

Sauber tient grâce à Pascal Wehrlein son premier lien avec Mercedes, puisque le pilote allemand, non retenu par Mercedes et Williams, devrait garnir les rangs de la formation suisse en 2017. Si la collaboration s’avère fructueuse, rien n’empêchera la continuité de cette relation au delà de cette première saison, et l’engagement de Wehrlein pourrait, comme avec Manor en 2016, permettre à Sauber de réduire les coûts du moteur.

Le constructeur allemand fournit déjà trois équipes en plus de l’équipe officielle et devra, le cas échéant, se séparer de l’un de ses clients. Si Sauber devait retrouver Mercedes, plus de 20 ans après, il est probable que l’une des équipes qu’elle fournit aujourd’hui irait se servir chez Honda.

Ce serait l’occasion pour Kaltenborn et les siens de rattraper la déconvenue de la précédente expérience avec un partenaire allemand, puisque BMW avait racheté l’équipe avant de la laisser tomber quelques saisons plus tard.

Avec les nombreux avantages que représentent les options Mercedes et Honda, il apparaît improbable de voir Sauber continuer avec Ferrari après la saison à venir, bien qu’il soit difficile de deviner laquelle sera prilvilégiée pour remplacer le cheval cabré.

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